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Fluctuation des prix du poulet : Les spécialistes appellent à organiser la filière avicole

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Après une « brève » baisse, le prix du poulet tutoie de nouveau les cimes, et ce, en dépit des récentes exonérations fiscales consenties par l’Etat en faveur de la filière avicole. En effet, ce produit très prisé par les Algériens a, de nouveau, déserté leurs tables, après que son prix a atteint le seuil des 400DA/kg. Idem pour l’escalope, dont son prix a atteint les 790DA/kg. Quant au prix des œufs, il tend à se stabiliser autour de 13 DA l’unité. Cette situation n’est guère nouvelle en Algérie. Pour en savoir davantage sur cette fluctuation des prix nous avons pris attache avec Laâla Boukhalfa, spécialiste et ancien haut cadre du secteur avicole. Ce dernier estime que «le prix du poulet connaitra toujours cette fluctuation tant que le secteur n’est pas assaini ». Pour l’expert, « la crise que traverse l’aviculture n’est pas récente, mais elle date depuis plusieurs décennies. Il y a des hauts et des bas qui s’expliquent par le manque d’organisation ».
Dans le détail, Laâla Boukhalfa a précisé que « de nombreux éleveurs ont dû abandonner leur activité en raison de la chute brutale du prix du poulet durant l’été ». « Encaissant les pertes, les aviculteurs ont préféré abandonner leur activité », a estimé notre interlocuteur, qui a précisé que « cet abandon a engendré un déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché ». Malgré ce, il a précisé que « la hausse des prix va davantage encourager les aviculteurs à reprendre leur activité même si les conditions actuelles ne sont pas tout à fait encourageantes ».
En effet, il précisera que le prix du poussin reste excessivement élevé et il est cédé à 120 DA/unité. S’étalant davantage sur ce point, l’expert a précisé que le « retour massif des éleveurs à leur activité est à l’origine de cette hausse des prix ». Néanmoins, il a tenu à souligner que le prix du poussin ne devrait pas dépasser les 50 DA/unité pour assurer la « stabilité des prix de la production ». Néanmoins, Laâla Boukhalfa a alerté que « le retour de l’investissement dans le secteur va encore plonger dans la surproduction ». Autrement, la filière restera « instable ».
Pour ce qui est de la seconde raison à l’origine de cette fluctuation, l’expert a indiqué que « la non maitrise de ce qu’on appelle les grands-parentaux et les souches parentales est à l’origine de cette instabilité que connait le secteur ». Dans le détail, il précisera que la production nationale en grands parentaux est assurée par deux unités implantées à Tlemcen et Djelfa. Mais cette production n’arrive pas à couvrir plus de 50% des besoins, ce qui pousse le ministère de l’Agriculture à recourir à l’importation. « Les besoins nationaux en grands parentaux sont estimés entre 3 et 6 millions d’unités », a-t-il dit en précisant que le ministère doit œuvrer à assurer un certain équilibre. « Dans la mesure où la production en grands parentaux est de 6 millions d’unités, le marché sera inondé, alors qu’une production de 3 millions d’unité est insuffisante », a-t-il argumenté. Pour ce qui est du gel de l’application de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) sur les intrants de la filière avicole, décidé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, Laâla Boukhalfa a précisé que cette décision ne va qu’aggraver la situation. Autrement, il a précisé que « c’est une perte de temps, durant lequel le gouvernement devrait plutôt se pencher sur son organisation ». « La suppression de la TVA n’a pas fait baisser les prix », a-t-il attesté en indiquant que le consommateur continue de payer la TVA tandis que l’importateur est exonéré ! ». Pour ce qui est de la campagne de boycott lancée récemment par l’APOCE, notre interlocuteur a estimé que celle-ci ne va pas arranger les choses. Pour lui, « seule l’organisation du secteur peut mener à la stabilité du marché du poulet ».
Lamia Boufassa

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