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FILIÈRE POMME DE TERRE : Le Syrpalac manque à sa mission de régulation

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Les prix des fruits et légumes au niveau des marchés enregistrent actuellement une augmentation vertigineuse. Les prix pratiqués sur les places commerciales n’obéissent désormais à aucun principe où le porte monnaie de la ménagère est mis à rude épreuve.

Le citoyen lambda se demande pourquoi cette «  hyperthermie » dans les prix affichés, d’autant plus que le pays ne subit aucun événement majeur qui peut influer sur le cours des choses en matière d’approvisionnement des populations ou autre indisponibilité des denrées alimentaires. Qui profite alors de cette situation et qui en est responsable de cet état de fait ? Les producteurs, les intermédiaires, les commerçants du détail ? C’est en fait un véritable imbroglio difficile à désenchevêtrer. Alors, où se situe la faille ? Actuellement, les producteurs d’El-Oued sont en colère suite à la dégringolade du prix de la pomme de terre sur les marchés de gros suite à une surabondance de la production. Ils s’estiment lésés et que l’État les a abandonné à leur triste sort, et que ce manque à gagner sera difficile à combler tant que leur production est vendue au rabais, sinon à moindre coût.
Alors qu’à l’inverse, les pouvoirs publics, comme à leurs habitudes claironnent, à qui veut bien les entendre, que le fameux Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) fonctionne « à merveille ». Or, ce dispositif, mis en place par le gouvernement, précisément en 2008, devait se charger de mettre les excédents des productions de certains produits alimentaires dans les chambres froides pour jouer sur la régulation des produits alimentaires de large consommation et permettre ainsi la constitution de stocks d’intervention à partir de la production nationale, ce qui n’a pas été le cas, au dernier mouvement des producteurs de la pomme de terre.
Il a fallu attendre l’appel de détresse des fellahs pour que les autorités réagissent par l’annonce de mesures. Alors que le Syrpalac a été créé pour répondre à ce genre de situation, en l’occurrence l’abondance des récoltes des produits agricoles, pour assurer la stabilité des prix, qui sont sous le diktat des spéculateurs. Le produit ciblé concerne surtout la pomme de terre qui constitue, en quelque sorte, la star sur la table des Algériens. C’est pour ces objectifs que le système de régulation a vu le jour, en vue notamment de protéger les revenus des agriculteurs, mais aussi de mettre les quantités stockées sur le marché à des moments étudiés afin de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs. Or depuis quelques temps, la hausse démesurée des produits agricoles mis sur les marchés met à mal la bourse des ménages à faibles revenus et a mis à nu les désillusions du « Syrpalac » qui n’arrive plus à répondre aux coups de boutoir d’un marché en folie et qui reste en proie à des prix qui dépassent tout entendement. Dans cette spirale de hausse des prix, les marchés des fruits et légumes ne sont pas épargnés et connaissent une turbulence généralisée en la matière et qui touche pratiquement tous les produits agricoles frais. Les citoyens n’arrivent pas à expliquer ces hausses subites des prix. En sus, ce dispositif a déjà montré ses limites pour la simple raison que certains professionnels soutiennent que les garde-fous n’ont pas été prévus dans les mécanismes mis en place dans le fonctionnement de ce dispositif. Ce qui a engendré des satisfactions dans la prise en charge de la demande des consommateurs.
Reste que même si le ministère de l’Agriculture réfute l’échec du « Syrpalac », il n’en demeure pas moins que la valse des prix de tous les produits agricoles toujours en ascension continue et particulièrement celui de la pomme de terre qui affiche les 50-60 DA le kg. Dernier fait saillant en date, à la wilaya d’El- Oued, ce produit est jeté dans la nature par les agriculteurs faute de preneurs. Même avec la mise à leur disposition d’espaces de stockage « gratuits », ils ne semblent pas prêts de connaitre une certaine accalmie. Ce qui remet en cause à nouveau les limites de ce mécanisme de régulation des produits de large consommation. La réalité du terrain le démontre : Le Syrpalac  ne répond plus désormais. Le citoyen se retrouve, en 2020, à discourir encore du prix de la pomme de terre !
Mâalem Abdelyakine

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