Khatri Adouh, ancien président du parlement sahraoui et responsable du secrétariat du Front Polisario a affirmé que le peuple sahraoui répondra « fermement à toute manœuvre menée par l’occupation marocaine visant à réouvrir la brèche illégale de Guerguerat ».
Lors d’un meeting populaire en solidarité avec les Sahraouis de la société civile en sit-in à Guerguerat, M. Adouh a réaffirmé « la disponibilité des combattants de l’Armée de libération populaire sahraouie à répondre fermement aux forces de l’occupation marocaine si elles avancent d’un seul pas en dehors du mur de la honte ». « L’occupant marocain se prépare à l’escalade et la confrontation, faisant appel aux mercenaires, soldats et colons qui travaillent dans les territoires occupés afin de couvrir l’intervention militaire de la zone tampon », a relevé M. Adouh. Rappelant que le Maroc avait organisé une marche pour envahir militairement le Sahara occidental en vue de couvrir l’intervention militaire, M. Adouh a souligné que le Maroc tente aujourd’hui de faire la même chose à Guerguerat. Et d’ajouter «cela signifie la reprise de la guerre et la confrontation militaire ». Appelant tous les sahraouis ou qu’ils soient à relever le défi et se tenir prêts pour toute urgence, le responsable sahraoui a mis en avant la nécessité de faire preuve de prudence et de faire face aux provocations marocaines à répétition ». « Le peuple sahraoui est à bout de patience et il recourra à tous les moyens légitimes pour libérer sa terre », a affirmé le responsable sahraoui, soulignant « la conjoncture sensible que traverse la juste cause sahraouie qui fait face à l’arrogance du régime marocain qui a dépassé toutes les bornes en violant les accords signés entre les deux parties ».
Le chef de la délégation sahraouie aux négociations a mis en garde contre « les plans et les complots de l’occupant marocain visant à semer la zizanie entre les sahraouis ». Le gouvernement sahraoui a mis en garde, et réaffirmé que l’entrée de tout élément militaire, sécuritaire ou civil marocain, dans la zone de Guerguerat sera considérée comme une agression flagrante à laquelle la partie sahraouie répliquera énergiquement, en légitime défense et en défendant sa souveraineté nationale.
De son côté, M. Bachir Oubi, représentant pour l’Europe du Front Polisario, a averti le Maroc qu’un retour aux hostilités signifierait une longue guerre dans la région. «Nous avertissons le Maroc que tout retour aux hostilités ne sera pas limité dans le temps ou dans l’espace, mais sera une longue guerre et sans trêve. « Cette fois, cela ne s’arrêtera qu’avec la libération totale de nos terres occupées et le rétablissement de la pleine souveraineté sur le Sahara occidental », a-t-il ajoute.
En outre, il a fermement condamné les mouvements de troupes marocaines à Guerguerat et leurs manœuvres, affirmant que c’est la preuve de l’irresponsabilité du gouvernement marocain. Il considère «que la communauté internationale doit agir, tant qu’il est temps, pour éviter le retour aux armes».
Le président sahraoui a averti les Nations unies de la situation dangereuse dans la région d’El Guerguerat au sud du Sahara occidental et a demandé à la communauté internationale d’agir contre toute éventualité d’agression marocaine. « Le peuple sahraoui ne va pas rester les bras croisés face à une provocation marocaine dans un territoire sous contrôle de la Minurso, a ajouté Oubbi.
L’armée d’occupation marocaine tente de déployer ses troupes dans des territoires sous contrôle de la MINURSO sous le nez des Nations unies.
Enfin, l’ambassadeur sahraoui a affirmé que le Front Polisario est prêt à tout pour faire respecter la légalité internationale au Sahara occidental.
M. Bendib
LAAYOUNE OCCUPéE
Des manifestants sahraouis agressés et arrêtés
Deux activistes sahraouis ont été enlevés, hier, dans la ville de Laâyoune occupée, par des éléments de la police marocaine, a indiqué la militante des droits de l’Homme Aminatou Haidar, dénonçant des pratiques de « gangs organisés ». « Il s’agit des militants Saadouni et Aargoubi », a précisé dans un tweet, Mme Haidar, ajoutant « que les deux militants ont, après été torturés, été jetés dans le désert à l’extérieure de la ville ». Cette forme de violence est digne « de l’approche des gangs organisés », s’est indignée la militante sahraouie. L’acharnement des éléments de la police marocaine sur les militants sahraouis intervient dans un climat de recrudescence des hostilités à l’encontre des manifestants pacifiques sahraouis à El-Guerguerat. Durant la journée d’hier, les manifestants sahraouis continuaient, pour le 22e jour consécutif, de manifester pacifiquement pour réclamer la fermeture de la brèche illégale d’El-Guerguerat, tandis que l’occupant marocain se livre à une dangereuse escalade militaire qui risque d’ébranler la stabilité dans la région. Des Sahraouis civils (hommes et femmes) représentant notamment des associations de jeunesse, des femmes, des travailleurs, d’organisations de défense des droits de l’Homme et plusieurs ONG opérant dans le domaine socioculturel observent depuis trois semaines des sit-in à différents endroits le long du mur de sable marocain pour exiger la fermeture définitive de la brèche illégale d’El-Guerguerat dans l’extrême sud-ouest du Sahara occidental. Les manifestations se veulent, selon les organisateurs, un moyen de faire face aux manœuvres et provocations marocaines et réclamer l’organisation du référendum d’autodétermination, l’objectif pour lequel a été créée la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso).
R. N.
