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Exploitation du gaz de schiste : Youcef Yousfi persiste et signe

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Les propos formulés, hier à Alger, par le ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi, sont, on ne peut plus clairs. L’État fait fi du mouvement de contestation anti-gaz de schiste parti de la contrée d’In-Salah, dans le sud du pays, et s’est résolument orienté vers l’exploitation de cette ressource, selon ce qui ressort de la longue et ennuyeuse intervention du ministre qui s’exprimait dans le cadre du Forum de la Radio algérienne. En fait, Youcef Yousfi s’est dérobé à la fin de ladite émission aux sollicitations des médias, télévision et presse écrite y compris. Cependant, il a eu à annoncer que l’exploration du potentiel national des énergies non conventionnelles et notamment renouvelables fait partie d’un vaste programme élaboré par les services de son département. Un programme qui a été adopté au niveau du Conseil des ministres la semaine écoulée, a révélé Youcef Yousfi. De même, et après les résultats qu’il a jugé satisfaisants de l’exploration des deux puits forés à In-Saleh, Youcef Yousfi a annoncé que pour bientôt l’exploration du gaz de schiste sera élargie au nord du pays, à Tiaret plus précisément et au niveau de la région de l’Est. Sans plus de détails, le ministre a balayé d’un revers de la main le vaste mouvement de protestation anti-gaz de schiste qui entame son deuxième mois. Il n’y a pas de différence entre l’exploitation d’un puits conventionnel et un puits non conventionnel, a-t-il expliqué martelant que les pouvoirs publics sont tout disposés à rassurer les populations du Sud et citant à l’appui le cas de la ville de Hassi-Messaoud où une population réside sans avoir à souffrir d’atteintes à l’environnement ou de la contamination de l’eau. «Nous sommes prêts à fournir des garanties», a-t-il enchaîné également, expliquant que le processus de production des hydrocarbures a atteint une avancée telle qu’il n’y a pas à craindre des conséquences négatives sur la santé du citoyen ou à l’égard du respect de l’environnement. Sur sa lancée, le ministre a annoncé la mise en place d’un observatoire élargi aux représentants de la société civile, chargé de veiller au respect des deux principes sus cités. Mobilisation de toutes les sources d’énergie a été le leitmotiv relayé par le ministre, citant pêle-mêle les hydrocarbures non conventionnels, l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie nucléaire, les énergies géothermiques et enfin le charbon. Le ministre a aussi axé dans sa plaidoirie sur la nécessaire rationalisation de la consommation interne d’énergie. Il est même aller jusqu’à suggérer de faire la promotion de l’utilisation du GPL en guise de carburants. En ce qui la concerne, le ministre a défendu bec et ongles l’Opep. Le cartel possède 75% des réserves mondiales de pétrole et de gaz, a-t-il argumenté sans cependant être en mesure de donner un raisonnement sensé aux divergences qui minent l’Organisation des pays producteurs de pétrole qui, réunis un certain 27 novembre 2014 à Vienne, ne sont pas parvenus à un accord de réduction de leur plafond de production. Interpellé à fournir un état des lieux du marché du pétrole, Youcef Yousfi s’est contenté d’indiquer que les consultations entreprises par le Président Bouteflika avec des pays hors Opep, dont l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Russie, Oman, le Mexique, afin de réguler le marché du brut se poursuivent toujours. Certes, le Canada et le Brésil, pays non Opep, ont augmenté leurs production, mais les États-Unis d’Amérique ont encore une forte demande d’énergie. Conjugués, ces faits plaident pour la consolidation du cartel pétrolier. Mais, last but not least, le ministre a assuré que la priorité des priorités pour le pays réside dans la diversification des sources d’énergie et la diversification de l’économie nationale insistant sur les secteurs de l’agriculture, l’industrie, le tourisme, les nouvelles technologies de l’information et de la communication et, enfin, le secteur de l’énergie. Citant quelques mesures prises, à savoir l’exploitation du phosphate ou encore celle des gisements de Ghar-Djebilet, la relance de l’industrie pétrochimique, du ciment, du plastique, Youcef Yousfi s’est pris par deux fois plutôt qu’une, afin d’asséner: «Il s’agit de travailler plus et de se retrousser les manches». Depuis la nationalisation des hydrocarbures le 24 du mois de février 1971 à ce jour, la production d’hydrocarbures a été multipliée par quatre (4), a-t-il avancé en guise d’arguments.
La couverture en gaz naturel a atteint le taux de 60% et l’entreprise Sonelgaz compte quelque 4 millions d’abonnés. Se faisant le porte-parole du gouvernement le temps d’une émission, Youcef Yousfi a discouru qu’il fallait prévoir de léguer aux générations à venir des gisements d’énergies, et ce, en ayant à l’esprit d’exploiter celles dont le prix de revient est le moindre. Jusqu’à ce jour, Sonatrach a découvert 9 milliards de tonnes équivalent pétrole et rien que pour la période 2013-2014, le groupe a procédé au forage de 100 puits, a souligné le ministre, mettant l’accent sur le fait que la production a augmenté par rapport à 2013 et assurant qu’à l’horizon 2020 la production de pétrole et de gaz sera le double de ce qu’elle représente actuellement. Enfin, interrogé sur le dossier Tiguentourine (In-Amenas), le ministre a assuré que tous les partenaires de Sonatrach sont revenus sur le site.
Mohamed Djamel

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