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Enchères : Des gadgets d’espions du KGB en vente à Beverly Hills

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Fausse dent au cyanure et paquets de cigarettes dissimulant un appareil photo: les gadgets utilisés par les services secrets soviétiques qui seront vendus aux enchères à Beverly Hills à la fin de la semaine n’ont rien à envier aux films de James Bond. Comme en témoigne la vente organisée par la maison américaine Julien’s Auctions, les appareils photo miniatures faisaient fureur chez les espions du KGB durant la Guerre froide. Ils vont se nicher dans tous les vêtements et objets imaginables: élégant sac à main de femme, boucles de ceinture, brosse à chaussures, cabane à oiseaux, chevalière et même cravate. Autre grand classique de la panoplie d’agent secret, les micros, qui pouvaient se cacher dans des cendriers, des stylos ou des assiettes en porcelaine. Spécialisée dans la « pop-culture », notamment les objets ayant appartenu à des célébrités ou liés au monde de la musique, du sport et du cinéma, Julien’s Auctions fait avec ces enchères « un saut sur le marché de la vente historique et nous attendons toutes sortes de collectionneurs du monde entier », explique à l’AFP Kody Frederick, un des responsables de la vente. « Beaucoup ont envie d’acquérir des pièces uniques, issues d’une période où le numérique n’existait pas », estime M. Frederick. « Les gens qui ont créé ces objets étaient vraiment des pionniers de la miniaturisation », relève-t-il, comparant le « téléphone mobile géant » présent dans la vente, « gros comme six briques » et destiné à rester dans une voiture, à nos smartphones actuels. Une grande partie des objets qui seront mis aux enchères le 13 février, à la fois sur place à Beverly Hills en Californie et via internet, était aux mains de vrais agents secrets et sont parvenus aux Etats-Unis après la chute du bloc soviétique au début des années 1990. Ils avaient été rassemblés par l’éphémère « Musée du KGB » ouvert à New York en janvier 2019 mais qui a depuis lors fermé ses portes en raison de la pandémie de Covid-19.

Le coup du parapluie
Parmi les pièces en vue, une réplique du parapluie à la pointe empoisonnée utilisé pour tuer l’auteur bulgare Georgi Markov, dissident assassiné à Londres en 1978. Ce fameux « parapluie bulgare » est estimé entre 3.000 et 5.000 dollars. Tout aussi emblématique des films d’espionnage, la fausse dent contenant du cyanure a bel et bien existé. « La dent était conçue pour se briser lorsqu’on la mordait d’une certaine manière, de sorte que les agents capturés pouvaient mettre fin à leurs jours si nécessaire pour éviter d’être torturés et de livrer des informations compromettantes », explique Julien’s Auction. Un exemplaire sera en vente à Beverly Hills pour un prix estimé entre 800 et 1.200 dollars. Initialement annoncés, d’autres gadgets potentiellement mortels – un tube de rouge à lèvres et un stylo conçus pour tirer une balle – ne pourront pas être mis aux enchères en raison de la législation californienne sur les armes à feu. Les passionnés d’espionnage pourront se rabattre sur une kyrielle d’objets disposant d’un compartiment pour passer des microfilms ou autres documents: boutons de manchettes, chaussures à talons creux, pièce de monnaie évidée voire « capsule rectale ». Pour compléter cette vente, Julien’s Auctions mettra également sous le marteau d’autres « reliques » de la Guerre froide, comme un bulletin scolaire de Che Guevara datant de 1942, des lettres signées de sa main ou de son camarade Fidel Castro, dont l’une exposant ses plans pour s’infiltrer dans La Havane (estimée entre 1.000 et 1.500 dollars) ou certains objets liés à la période de la course à l’espace américano-soviétique.

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