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ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES DU 12 DÉCEMBRE : Les messages du Hirak

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À Alger comme à Tizi-Ouzou, Béjaïa, Bouira, Bordj Bou-Arréridj, Boumerdès, pour ne citer que le Centre du pays, des centaines de milliers d’Algériennes et d’Algériens ont manifesté pacifiquement et dans le calme, dénonçant l’annonce de la tenue de l’élection présidentielle le 12 décembre prochain et exprimant leur colère contre les candidats qui ont annoncé déjà qu’ils comptent se présenter à cette échéance.

Dans les rues de la capitale, des milliers d’Algériens, dans une foule compacte, la plupart venus de loin malgré les multiples barrages sécuritaires pour réduire l’afflux des voitures vers Alger et l’arrêt total du trafic ferroviaire, ont défilé sous toutes les couleurs ; enfants, personnes âgées, membres de familles entières… Les questions des élections présidentielles et les dizaines de candidatures qui se sont exprimées, dont la plupart sont des anciennes figures du système, ont été largement abordées par les manifestants. Brandissant ou enrobés dans le drapeau national, les marcheurs ont crié pendant de longues heures : « Makanch Intikhabat ya l3issabat », (pas d’élections avec les bandes), « Yaw 9ulna Makanch lvott, c’est que Makanch », (On a dit pas de vote, donc il n’y aura pas de vote), « Arrahlou ! », (Allez-vous en !)…
Dénonçant le dispositif sécuritaire très renforcé et strict sur toutes les entrées et accès de la capitale alors que plusieurs arrestations ont été signalées dans la matinée d’hier, les manifestants ont scandé également : « Ya lil3ar, ya lil3ar, 3assima tahta lhissar », (Honte à vous, la Capitale sous le siège), « Machi la Capitale, 3asso Total », [Pas la Capitale, surveillez Total (groupe pétrolier français)]. Les manifestants ont réitéré leurs revendications de libérer les détenus interpellés lors des précédentes marches de vendredi, brandissant de nombreux portraits de moudjahid Lakhdar Bouregaa et les autres détenus : « Karim Tabou, Echa3b ihabou», (Le peuple aime Karim Tabbou), «Revoir ses erreurs est une vertu, libérez Lakhdar Bouregaa ! », « Libération immédiate de tous les détenus ! », ont crié des manifestants.
Les candidats qui ont annoncé leur intention de postuler aux prochaines élections se sont attirés eux-aussi les foudres de la rue. Un manifestant a brandi une pancarte où figurent les têtes de Abdelmadjid Teboune, Ali Benflis, Abdelaziz Belkhadem, Abdelaziz Belaïd, aux côtés de celle du président déchu Abdelaziz Bouteflika, barrées d’un trait rouge, et frappée d’un commentaire : «Des ex-ministres de Bouteflika pour remplacer Bouteflika ! Nous boycottons ! »
Au passage, un manifestant a brandi un autre écriteau : «la candidature de Teboune est une provocation et un manque de respect envers les Algériens. Sinon pourquoi les chaînes TV le présentent comme déjà le futur Président ? C’est une volonté de l’imposer comme le nouveau homme fort du système».
La famille de «3ami Garidi», le septuagénaire interpellé et emprisonné pour sa participation à une marche de vendredi, a été très en vue en nombre hier à la marche d’Alger avec des pancartes brandies à l’occasion. L’une explique : «Libérez 3ami Garidi !».
Un manifestant a soulevé une pancarte dessinant un fœtus dans un ventre, une manière d’exprimer sa sympathie et solidarité avec les familles des nouveau-nés décédés, brûlés à la clinique mère-enfant d’El Oued, suite à un accident d’origine «électrique». Enfin, il serait bon de souligner que de nombreuses personnalités ont marqué par leur présence ce 32ème vendredi du Hirak, comme la moudjahida Louisa Ighil Ahriz, en plus de nombreuses autres figures politiques de l’opposition.
Hamid Mecheri

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