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ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE EN LIBYE : Le report se confirme et des interrogations sur le jour d’après

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Moins de trois jours seulement avant la date, initialement prévue pour la tenue de l’élection présidentielle libyenne, soit ce 24 décembre, le fait accompli du report du scrutin se confirme. En l’absence d’annonce dans les délais par la Haute commission électorale (HNEC) de la liste définitive des candidats, publiée dimanche dernier, alors que la campagne devait débuter le 7 décembre dernier, pour prendre fin, la vielle du jour J, le report du scrutin de la présidentielle libyenne est devenu désormais un fait accompli.

Dans le communiqué diffusé le 11 décembre dernier, la Haute commission électorale avait indiqué qu’elle s’attèlera à « adopter certaines procédures judiciaires », en coordination avec le Conseil supérieur de la magistrature, et d’autres d’ordre juridique, en prenant attache avec la commission mise sur pied par la Chambre des députés, avant qu’elle procède à l’annonce de la liste définitive des candidats, qui a fini par être faite, dimanche dernier. Un temps que s’est donnée la HNEC, sur fond des problèmes juridiques et techniques, et en l’absence de compromis entre les candidats dont les plus en vue, le général à la retraite, Khalifa Haftar, le Chef du gouvernement d’Union, Abdelhamid Dbeibeh, Seif al-Islam Kadhafi, l’ex-ministre de l’intérieur Fathi Bachagha, Aguila Saleh, président du parlement a rendu la course et la tenue du scrutin quasi-impossible, comme nous l’avons rapporté, dans notre article « La HNEC retarde l’annonce de la liste des candidatures : Vers le report de la présidentielle en Libye », parue 13 décembre dernier. À moins de quatre jours de la date du 24 décembre pour l’élection d’un président libyen, cette élection tant espérée par les Libyens devait marquer le début de la fin d’absence de vie politico-institutionnelle , dans un pays plongé , plus de dix ans dans une situation de chaos , violences et conflits armés entre Libyens, sur fond des ingérences étrangères avec l’intervention, en 2011 de l’Otan en Libye suivie de la présence de soldats étrangers et des mercenaires, plus de 20 000 selon les Nations unies (ONU). Censé marquer l’aboutissement du processus de dialogue politique libyen, sous la supervision de l’ONU et les recommandations des conférences de Berlin I et II, le scrutin présidentiel en Libye est désormais reporté, non encore par une annonce officielle, aucune institution ne semble disposée à prendre la responsabilité d’officialiser un tel report, la HNEC et le Parlement basé à Tobrouk, en conflit, estiment chacun de son côté qu’il revient à l’autre de faire cette annonce. Nombreux outre une large opinion libyenne et des observateurs de la scène libyenne, s’interrogent sur les raisons à l’origine de la précipitation d’annonce de l’élection présidentielle, bien avant l’élaboration de la base juridique du scrutin, qui devait donner toute la légitimité au processus électoral, depuis son début jusqu’à l’annonce des résultats. Dans les circonstances actuelles, il est impossible de voire la tenue de cette élection, et l’opinion libyenne semble attendre non pas l’annonce de son report mais sur l’étape de l’après 24 décembre sans le scrutin de la présidentielle, non sans des craintes de voir le pays s’enfoncer davantage, dans les rivalités inter-libyennes en raison ingérences et des interférences étrangères. Pour la diplomate américaine, conseillère sur la Libye, d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, Stéphanie Williams, a indiqué, début décembre dans un tweet « j’ai clarifié les contours de ma mission en Libye. Il s’agit de diriger les trois transitions libyennes – politique, économique et militaire – ainsi que de soutenir le processus électoral », sans évoquer, le fait accompli, du report du scrutin de la présidentielle en Libye. À peine arrivée en Libye, Stéphanie Williams a été reçue par la plupart des candidats et parties influentes du pays , pour ne citer, que Khalifa Haftar, Abdel Hamid Dbeibah, Khaled al-Michri (chef du sénat), Khaled Mazen, ministre de l’Intérieur ; et son prédécesseur Fathi Bachagha, les chefs des états-majors de l’est et de l’ouest, Mohamed Al-Haddad et Abderrazak Nadhouri, deux membres du Conseil présidentiel et notamment le patron de la National Oil Corporation (NOC) Mustapha Sanallah… Pour l’ex-cheffe de la mission américaine, en Irak, pays envahi, mars 2003, par les États-Unis, dans ses déclarations sur la Libye, a eu à insister sur « besoin de la décentralisation » dans ce pays. Depuis l’effondrement de la Libye, en 2011, précipité par l’intervention de l’Otan, dans la crise libyenne, les Libyens plongés dans le chaos des violences, espèrent s’extraire d’une décennie de dialogue des armes et des rivalités sur fond du rôle des acteurs étrangers influents sur la scène libyenne, notamment les occidentaux dont les États-Unis, la Turquie et la Russie.
Karima  Bennour

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