En décidant, entre 2010 et 2014, d’effacer les créances détenues auprès de 14 pays africains et deux pays arabes, d’un montant total de 1,4 milliards de dollars, l’Algérie a fait preuve d’un acte de bonne foi et sans contrepartie. Bien qu’elle aurait pu le faire, mais l’Algérie, jalouse de sa politique extérieure portée en faveur de la coopération internationale sur la base du principe de solidarité, n’a jamais eu l’intention d’utiliser ce levier comme moyen de pression sur ces pays. En sus, l’Algérie détient d’autres créances sur certains pays et lesquelles demeurent, à ce jour, non récupérées, mais font l’objet d’accords pour des échéances de remboursement. Ainsi, s’exprimant hier à l’APS, l’expert économique, Mustapha Mekideche, a été clair au sujet de l’attitude de l’Algérie vis-à-vis des pays en faveur desquels elle a effacé les dettes sans une quelconque mauvaise foi ou arrière-pensée de sa part. « Depuis le soutien de l’Algérie aux mouvements de libération des pays africains et arabes, le pays a continué sur la même démarche sur le plan économique, en soutenant le développement économique de ces pays », a indiqué Mekideche, soulignant que l’effacement des dettes visait ni plus ni moins le développement économique. « Nous avons continué, sur la même voie, par le soutien économique et financier » de ces pays, affirme-t-il, précisant que « l’Algérie n’a pas fait comme les autres pays, soit, réclamer le remboursement des intérêts, puis de la dette, soit transformer cette dette en investissements algériens dans ces pays ». Pour Mekideche, l’Algérie « aurait pu transformer sa dette en investissements, bien que nous avions bel et bien besoin de beaucoup de produits de ces pays arabes et africains, mais elle ne l’a jamais fait ». Ces dettes étaient des actifs dans ces pays-là, mais « l’Algérie n’a pas fait tout ça. Elle a décidé simplement d’effacer ces dettes, permettant à ces pays de disposer de leurs ressources pour pouvoir prendre en charge leurs besoins économiques et sociaux ». Ces décisions, selon l’expert, témoignent de « la permanence des engagements de l’Algérie en tant que pays africain et arabe solidaire avec les autres pays que ce soit pour leur libération ou leur développement économique ».
F. Guellil