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ÉCONOMIE NATIONALE : Les experts du CNESE optimistes

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Sans attendre la fin de l’année 2022, les experts Mohamed Chohra, chargé d’études et de synthèse (CES) au cabinet du président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) et Mehdi Bouchetara, directeur d’études au département gouvernance et régulation, observent des signaux positifs émis par l’économie algérienne.

Ils en ont fait état lors d’une séance d’audition tenue jeudi par la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN). Ils en donnent pour preuve « la rentrée sociale 2022/2023 qui a été marquée par une aisance dans la gestion » par rapport aux deux années précédentes. Ils l’expliquent, notamment, par «l’amélioration de la situation sanitaire et le recul des contaminations Covid-19, le parachèvement des élections des Assemblées populaires communales et de wilayas (APC, APW), outre l’amélioration de nombreux indicateurs économiques ». Ils notent également que les données socioéconomiques actuelles traduisent « une tendance positive dans le traitement de plusieurs dossiers importants, suite à l’amélioration relative des revenus de l’État devant permettre le lancement d’investissements majeurs et la relance de nombreux projets à l’arrêt» (BTP, Hydraulique).
C’est, sans doute, ce qui les autorise à prévoir l’atteinte de l’objectif de 10 milliards USD d’exportations hors-hydrocarbures durant l’année 2023. Les deux experts estiment que la balance commerciale de l’Algérie devrait enregistrer un excédent de près de 13 milliards de dollars à fin 2022, après avoir enregistré un excédent de 5,7 milliards de dollars durant le premier semestre. Dans ce domaine, l’Algérie sort ainsi de la zone rouge marquée par des déficits enregistrés auparavant sur plusieurs exercices. Les experts du CNESE ont prévu un taux de croissance de 3 % à 3,5 % vers fin 2022, grâce à l’amélioration des recettes du pays, ce qui, d’après eux, permettra de réduire le taux d’inflation et les indices de chômage. Pour les deux experts du CNESE, les indicateurs aideront l’Algérie à réduire l’inflation et à résorber certains impacts de la conjoncture internationale, ayant influé sur la chaîne des approvisionnements mondiaux et qui se sont répercutés sur la hausse des cours de certaines marchandises de base sur le marché mondial.
Le tableau dressé par Mohamed Chohra et Mehdi Bouchetar, correspond à la tendance qui a commencé à se dessiner à partir du moment où le facteur déterminant que constitue le cours mondial du pétrole, et aussi dans la conjoncture actuelle, celui du gaz, ont commencé avantageux pour l’Algérie, c’est-à-dire depuis la fin février 2022. L’embellie financière est renforcée par les mesures de rigueur qui entourent les dépenses d’importation et les surcoûts de projets. A la même période, les premières indications sur le commerce extérieur ont montré que les ambitions affichées pour les exportations hors hydrocarbures sont réalisables. Les prémices de l’amélioration de la situation économique se manifestaient depuis quelques mois déjà. En fait, dès le deuxième semestre de l’année 2021, l’Algérie avait réussi à dépasser les répercussions de la crise sanitaire de la Covid-19 et les grands indices économiques ont montré une amélioration. Les données de l’Office national des statistiques (ONS) pour 2021, indiquent que la production industrielle publique a enregistré une hausse de 4,5%. En 2021, plusieurs secteurs ont connu des « améliorations appréciables » en comparaison avec l’année d’avant, selon l’ONS qui cite le secteur des Hydrocarbures (3%), l’Agroalimentaire (plus de 15%), les Industries Sidérurgiques, Métalliques, Mécaniques, Electriques et Electroniques (ISMMEE, 4,1 %) et le secteur des Mines et Carrières.  Un taux de croissance de 3,4% était prévu pour l’exercice de 2022, année de l’économie, comme l’a décidé le président Abdelmadjid Tebboune.
Toutefois, la question reste posée de savoir si l’Algérie est destinée à n’être qu’un fournisseur d’énergie et un client du marché européen? Pas fatalement, dans la mesure où les recettes des ventes d’hydrocarbures sont utilisées pour l’investissement productif.
M’hamed Rebah

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