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Dr. BEKKAT BERKANI SUR LE COVID-19 EN ALGÉRIE : « C’est une opportunité pour réformer le système de Santé »

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Le président du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), Docteur Bekkat Berkani, a appelé hier, à privilégier la prévention et l’organisation pour faire face au coronavirus qui bouleverse le monde entier. Selon lui, un grand travail doit être fait en matière de prévention qui reste « le maître-mot » face à cette épidémie.

«Il ne faut pas s’affoler. Pour le moment, la situation est maîtrisée. On a enregistré 20 cas. C’est une catastrophe médicale qui touche le monde et l’Algérie n’est pas à l’abri. La priorité maintenant est de limiter la propagation de ce virus. Il faut se référer aux chiffres officiels du ministère de la Santé et éviter le trouble à la vie publique», a déclaré M. Bekkat qui a mentionné que le premier cas enregistré en Algérie était importé et a contaminé toute une famille. À cet effet, il a exigé de renforcer davantage les contrôles au niveau des points d’accès qui sont principalement les aéroports et les ports.
Selon le spécialiste, la procédure doit être faite d’une manière organisée et avec une méthode bien étudiée en établissant des fiches sanitaires qui seront importantes pour la détermination de la traçabilité. Pour Bekkat, il est nécessaire d’établir les circuits et la trajectoire des cas confirmés du coronavirus. La détermination de la traçabilité (patient- professionnels et personnel médical- les Hautes instances concernées) est primordiale afin de cerner la propagation du virus. Bekkat a appelé également à l’amélioration des conditions du confinement des malades. «  L’hôpital de Boufarik (Blida) est une ancienne infrastructure qui date de l’ère coloniale. Je pense que mettre un malade dans une case cellulaire est inadmissible. La meilleure solution est la réalisation des bâtisses préfabriquées». Pour M.Bekkat, l’arrivée « surprise » de ce virus en Algérie a mis les autorités concernées dans la gêne et dans la nécessité de gérer la situation en fonction des moyens qui existent. «  On n’était pas préparé pour confronter ce virus alors qu’il était à nos portes», a noté l’intervenant avant d’ajouter : « notre système sanitaire enregistre des carences, nous souhaitons que le coronavirus nous servira comme une leçon pour paliers aux carences existantes actuellement. On a proposé l’installation d’une Agence de veille sanitaire indépendante qui observe les situations sanitaires et donne des feuilles de route à adopter face à chaque maladie. On a aussi plaidé pour la création d’une Haute autorité de la Santé qui va travailler en collaboration avec le ministère de la Santé. Aujourd’hui, il faut réformer ce qu’il y a lieu de réformer dans les délais les plus brefs et aller vers l’établissement des modèles de santé qui répondent aux exigences actuelles », a-t-il noté.
Dans ce contexte, Dr. Bekkat a souligné que si l’Algérie disposait de ce type d’autorité (Agence de Veille Sanitaire indépendante), on aurait été en mesure d’anticiper les choses et informer la population sur les réflexes et les nouveaux comportements à adopter pour éviter toute situation critique en matière de santé publique.
En attendant que ces deux instances voient le jour, le Président de l’Ordre des Médecins voit que l’éducation sanitaire de base est une solution principale à ce virus qui n’a pas encore de traitement. « Il faut prévenir et cibler à travers des méthodes didactiques pour mieux anticiper. Le Coronavirus est une affaire publique. C’est à l’État d’assurer sa mission», a-t-il dit.
Il a recommandé de donner plus de temps au nouveau gouvernement actuel qui a hérité d’une situation catastrophique sur tous les plans. Interrogé sur le rush concernant les masques et les gels hydro-alcooliques au niveau des pharmacies, et la spéculation qui s’en suit, le président de l’Ordre des Médecins a expliqué que les masques ne sont nécessaires que pour les personnes malades. La meilleure protection, d’après lui, est l’application des règles d’hygiène. Quant à la spéculation, Dr. Bekkat a appelé les autorités concernées à leur tête le ministère du Commerce à intervenir pour fixer les prix et protéger le citoyen contre la flambée des prix.
H. Hadjam

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