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Djanet : « Messahrati » durant le Ramadhan depuis près d’un demi siècle

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Hadj Abdou Guemzar, septuagénaire habitant Djanet, la perle du Tassili, est le « Messahrati » qui réveille les gens pour le S’hour (repas précédant le début de la journée de jeûne) durant le mois sacré du Ramadhan.
Il s’est mis ainsi au service de la population, les jeûneurs en particulier, et ce depuis 46 ans, avec toujours autant de dévouement et d’application. Issu d’une famille pieuse et pratiquante très attachée aux us et traditions socioreligieuses, Hadj Guemzar, fils d’un homme de culte, Si Ali Guemzar, une des éminentes personnalités religieuses de la région et enseignant du Coran à Djanet, s’est impliqué, depuis l’âge de 23 ans, à la bonne action et à cette honorable mission de réveiller la population de Djanet pour le S’hour.

Le Def, compagnon de Hadj Abdou pour réveiller les jeûneurs
Hadj Abdou, connu par la population de Djanet sous l’appellation de « Messahrati », mot dérivé du terme arabe S’hour, sort de chez lui une heure et demi avant l’horaire de reprise du jeune, armé de son Def (instrument à percussion recouvert d’une peau en cuir) et commence à sillonner, depuis son domicile sis à au quartier Zelouaz-Nord, les rues et ruelles de la ville, répétant des louanges à Allah et à son prophète Mohamed (QSSSL). Hadj Abdou, à la mine toujours souriante, déclare ne pas s’imaginer un jour abandonner cette noble mission, se disant déterminé à perpétuer jusqu’à sa mort cette tradition au service des musulmans, et si possible à la léguer aux jeunes générations.
Pour Salah Tagabou (29 ans), un jeune de la région, le Messahrati Hadj Abdou est une des rares personnes perpétuant encore cette tradition et s’employant à préserver ce legs ancestral, que ce soit sous les fortes chaleurs de l’été ou la rigueur du froid de l’hiver. Abdelaziz Touahria (28 ans) estime, lui, que les habitants de Djanet se sont habitués à la voix du Messahrati Hadj Abdou et conçoivent difficilement un mois de Ramadhan sans sa présence.

Hadj Abdou, l’enseignant du Coran aussi et l’agriculteur
Déjà ancien enseignant du Coran aux enfants, Hadj Abdou Guemzar est aussi très attaché au travail de la terre, dans son lopin de terre qu’il cultive avec beaucoup de soins au quartier Azelouaz.En dépit de son âge et du développement actuellement des moyens et équipements de communication et d’astronomie, la mission du Messahrati qu’incarne Hadj Guemzar fait toujours la fierté de la ville de Djanet qui a su préserver cette noble tradition, contrairement à d’autres contrées de la wilaya, telle que Bordj Omar-Idriss, qui l’ont abandonnée et ne l’ont pas légué aux jeunes générations.

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