Mohamed Ayad, directeur général de la pharmacie centrale des hôpitaux a été hier, l’invité de la rédaction de la chaîne III. Il a été mis en exergue l’importance de l’approvisionnement en médicaments dans les hôpitaux à l’échelle nationale afin d’éviter toute éventuelle pénurie dans le secteur. À ce titre, le responsable rassure l’opinion publique quant à la disponibilité des produits pharmaceutiques en quantités suffisantes sur tout le territoire national. Selon Ayad, la pharmacie centrale fait face à la demande nationale tout en garantissant la pérennité des produits. Le responsable a affirmé qu’une réalisation de 27% de distribution a été effectuée durant le premier trimestre 2015 au titre de la même période de l’année passée. Interrogé sur la disponibilité des médicaments du cancer notamment la leucémie, le responsable a répondu que les médicaments spécifiques à cette maladie incurable sont disponibles dans les hôpitaux. Selon lui, il n’y a pas de pénurie dans la conjoncture actuelle. À cet effet, des mesures ont été prises par le gouvernement pour assurer la disponibilité du médicament. De plus, le nouveau code des marchés publics a permis aux hôpitaux de faire des démarches pour les commandes de gré à gré afin de ne plus passer par les appels d’offres. Dans la facture globale d’importation des médicaments 40 à 50% du montant de cette facture revient à la PCH avec l’équivalent de 800 millions de dollars d’importations dont 60% sont destinés aux médicaments anticancéreux. En 2014, il a été procédé à l’achat des médicaments d’un montant de 105 millions de dollars par rapport à 2015 qui représente un montant de 87 millions de dollars. Selon le responsable, il y a une baisse de 18 millions de dollars. À cet effet, il a expliqué qu’en faisant la comparaison en volume, il y a lieu de remarquer qu’en 2015, le ministère de la Santé a importé pour 2050 tonnes de médicaments par rapport à la même période en 2014 soit 1286 tonnes, ce qui explique que la facture a diminué par rapport à l’importation de la PCH mais elle a augmenté en volume. Certains experts et notamment l’UNOP prévoit 5,7 milliards de dollars d’importations en 2018 en fonction du taux de consommation actuelle. A ce titre, le directeur général a souligné que par rapport à l’UNOP, aux différents syndicats et aux producteurs locaux, il y a une politique de médicaments et une politique de production locale. En outre, par rapport aux unités de production qui sont existantes actuellement, il y a plus d’une centaine en voie de réalisation. Le responsable a affirmé qu’en 2018, beaucoup de structures seront opérationnelles et pourront produire des médicaments qu’on importe actuellement. Interrogé sur l’exclusion des producteurs nationaux de l’appel d’offres des commandes au niveau de la PCH, le directeur général a répondu que le secteur a mis en place une politique d’approvisionnement pour répondre à toutes les demandes. Selon lui, par le passé, il s’agissait bien des appels d’offres nationaux et internationaux. À ce titre, il est à rappeler que les producteurs locaux trouvaient des difficultés par rapport à la concurrence internationale. Pour cette année et pour l’année 2016, le secteur lancera incessamment un appel d’offres national pour encourager davantage la production locale. Par ailleurs, il convient de signaler que l’importation des médicaments anticancéreux s’élevait en 2014 à 23 milliards de dinars et celle de l’hématologie à 10, 8 milliards de dinars ce qui représentait 60% de la facture globale. Concernant la dette totale des hôpitaux qui s’élève actuellement à 25 milliards de dinars, le directeur général a déclaré que tous les hôpitaux ont fait des rapprochements avec la PCH dans le but de rembourser leurs dettes dans les délais impartis. Par conséquent, un bilan sera dressé au mois de juin 2015 afin de procéder à l’évaluation du contrat de désendettement.
Lazreg Aounallah