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Développement de l’agriculture et Sécurité alimentaire : Le gouvernement veut mettre le paquet sur l’or vert !

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Il convient de rappeler que suite aux différentes crises alimentaires qui ont affecté et qui affectent encore le monde, le gouvernement algérien a accordé la priorité au traitement de la sécurité alimentaire, considérant qu’elle constitue un élément essentiel de sa sécurité nationale, et mettant en œuvre, depuis 2002, un ambitieux programme de développement agricole et rural et de la pêche, conformément aux orientations du président de la République.

À la lumière donc de ces orientations, l’accent a été mis sur le nécessaire accroissement de la production et de l’offre des produits agricoles, en introduisant de nouvelles techniques, notamment l’irrigation et la mécanisation, les semences de hautes performances, l’utilisation rationnelle des engrais, la formation et le développement de l’agro-industriel, l’organisation des filières agricoles, la résorption de la jachère, la promotion de l’investissement, ainsi que le développement de la pêche et de l’aquaculture. Sur le terrain, cette politique s’est traduite, notamment par le règlement de certaines questions qui constituent, depuis plusieurs années, une contrainte majeure aux professionnels (agriculteurs, éleveurs, agro-industriels) et qui se rapporte à la question du foncier qui a été prise en charge par la loi n° 10-03 du 15 août 2010, fixant les conditions et les modalités d’exploitation des terres agricoles du domaine privé de l’État. Ce dispositif législatif a, en effet, mis un terme au manque de visibilité et des incertitudes préjudiciables, en stabilisant l’exploitation du foncier agricole, relevant du domaine privé de l’État, et en sécurisant l’exploitant agricole dans le cadre d’une concession clairement définie et encadrée. Une fois la question basique réglée, un certain nombre d’actions essentielles ont été mises en œuvre notamment l’organisation et le développement soutenu des filières agricoles considérées comme stratégiques (céréales, lait, pomme de terre, oléiculture, tomate industrielle, viandes rouges et blanches, dattes, etc.), en introduisant les semences de hautes performances et d’augmenter la production. Pour ce faire, il est préconisé le développement d’un système d’irrigation adapté aux conditions climatiques de l’Algérie, et devant constituer une réponse aux changements climatiques qui influent négativement sur les rendements, car celles-ci est une agriculture pluviale, notamment la céréaliculture, l’arboriculture. Du moment que la consolidation de la sécurité alimentaire du pays qui reste un enjeu de sécurité nationale, cela requiert, cependant, plus d’efforts pour faire de l’agriculture un véritable moteur de croissance du pays, un pourvoyeur d’emplois et un créateur de richesse. En effet, le développement des filières agricoles se trouve dans beaucoup de cas confronté à une rareté, ou à une répartition irrégulière des pluies dans le temps et l’espace, rendant ainsi le développement agricole tributaire de la gestion des ressources naturelles, notamment le sol et l’eau d’irrigation. La situation de dépendance que connaît le pays en matière de couverture des besoins des céréales a incité à la mise en œuvre d’un programme d’irrigation d’appoint des céréales, afin d’assurer une autosuffisance en ce produit et particulièrement en matière de semence de multiplication. Cela dit, l’irrigation des céréales constitue l’une des voies les plus appropriées pour pallier à d’éventuels déficits hydriques saisonniers. Ce programme d’envergure national avec comme objectif stratégique d’assurer grâce à ce procédé la sécurisation de la production nationale des céréales. À cet effet, il est impératif de développer le système d’irrigation et recourir aux irrigations d’appoint; et le gouvernement algérien ambitionne d’augmenter les superficies céréalières menées en irrigué qui sont estimées à 200 000 hectares. L’objectif est d’atteindre 2 000 000 d’hectares menés en irrigué à l’horizon 2019, dont 600 000 hectares pour les céréales. Sur un autre volet, il est préconisé aussi le développement de la mécanisation, afin de répondre aux besoins du déficit de la main-d’œuvre et répondre aux exigences de l’agriculture moderne. Il est soutenu aussi que la modernisation des exploitations agricoles et la diffusion du progrès dans le monde agricole représente, il faut le souligner, un choix stratégique, et constitue la condition première d’un développement durable de notre agriculture à même de lui permettre de relever le défi de la sécurité alimentaire, et de contribuer effectivement à la croissance économique nationale. C’est dans cette esprit qu’une dynamique d’ensemble a été enclenchée, et qui est accompagnée d’une série de dispositifs d’accompagnement, techniques, réglementaires, économiques, et financiers, qui vont concourir à transformer notre agriculture pour en faire un veritable moteur de croissance, du bien-être de la population, mais surtout aussi de la sécurité alimentaire, autrement dit une incontestable autosuffisante alimentaire, et bannir pour de bon cette dépendance qui nous colle à la peau. Il faut aussi noter que cette démarche étant participative, puisque la profession et l’interprofession agricole sont associées à cette stratégie adoptée par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, et qu’elle est accompagnée par la mise en place d’un certain nombre de mécanismes, particulièrement ceux liés à la régulation des produits agricoles de large consommation. L’accent est aussi mis sur la nécessité de poursuivre la construction, la consolidation et le renforcement des espaces de concertations interprofessionnels pour l’ensemble des filières agricoles, avec la mise en place, après l’organisation des élections, des conseils interprofessionnels au niveau régional et national; sur ce volet, il faut noter dans ce sens que les filières de céréales, lait et pomme de terre, ont déjà leurs conseils élus. Dans sa vision, à moyen et long termes, le ministère de l’Agriculture a instruit récemment les directeurs des services agricoles des wilayas céréalières que, face aux impératifs d’accroissement de la production agricole en vue de contribuer à la sécurité alimentaire, et dans le but d’optimiser les ressources en sols cultivables, il est recommandé de procéder à la résorption de la jachère car, sur la surface agricole actuellement cultivée, une part est laissée en jachère, souvent dans des conditions pédoclimatiques favorables à une mise en culture continue. Ces terres laissées au repos représentent en moyenne annuellement 40% de la surface agricole utile (SAU). Par ailleurs, la résorption dans la jachère dans les zones favorables au développement des légumineuses alimentaires (pois chiche et lentille) peut contribuer à la satisfaction des besoins nationaux en protéines végétales et améliorer de manière substantielle la fertilité des sols. Ce programme, élaboré par le ministère de l’Agriculture, peut augmenter à moyen terme le potentiel productif, d’assurer une autosuffisance en légumineuses alimentaires. Sur le plan des objectifs, la superficie projetée pour la réduction de la jachère est estimée à plus de 500 000 hectares, soit 20% de la jachère totale, dont plus de 400 000 hectares de cultures fourragères, et quelque 1 500 hectares de légumineuses alimentaires. Reste le nœud gordien et qui a trait à la promotion de l’investissement par la mise en valeur des terres, car il est juste de dire que l’extension de la surface agricole utile (SAU) constitue un appui important aux objectifs de la politique du secteur, visant à porter les capacités foncières productives de 8,5 millions d’hectares à 9 millions d’hectares à l’horizon 2019, et qui, selon les perspectives du Madr, reste aussi une condition fondamentale pour le renforcement de la sécurité alimentaire, et l’encouragement de la production nationale, la substitution aux importations et, pourquoi pas, la promotion à l’exportation. C’est ainsi que des mesures ont été prises dans ce cadre à l’effet d’insuffler une nouvelle dynamique tendant à la promotion des investissements qui s’est traduite par l’institution d’une cellule chargée de faciliter et d’accompagner le processus d’implantation de projets d’investissement, structurants et intégrés en relation avec les filières stratégiques à même de répondre aux objectifs du secteur. En tout état de cause et face à la chute drastique du prix du pétrole, l’alternative est vite trouvée d’où aujourd’hui l’agriculture est considérée à juste titre comme un secteur économique et social par excellence, puisqu’il participe à hauteur de 11% au PIB national, il occupe aussi 2,56 millions de personnes, dans 1,2 millions d’exploitations agricoles et d’élevage, et c’est pour cette raison que les pouvoirs publics veulent rectifier les atermoiements de toutes ces années passées, et mettre le paquet, pour une agriculture solide et créatrice de richesses durables pour le pays et pour les générations futures. Ne dit-on pas qu’à quelque chose malheur est bon. Le défi peut être relevé pour peu que les efforts consentis soient soutenus et surtout pérennes, pour un véritable développement de ce secteur vital et stratégique, même si le prix du pétrole rebondit à 150 dollars le baril. L’Histoire retiendra que l’Algérie fut le grenier de Rome, avec le peu de moyens de l’époque. Alors, en ce troisième millénaire, aucune circonstance atténuante ne peut être évoquée. Il faut que cet élan soit accentué, et nous devrons nous y faire et vénérer notre terre nourricière. C’est un devoir envers ceux qui viennent après nous, et anéantir cette menace d’insécurité alimentaire, telle l’épée de «Damoclès» elle gravite sur nos têtes.
Mâalem Abdelyakine

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