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Développement dans les régions frontalières : Adrar à l’heure de la mutation économique

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«Développement dans le Sud», cela sonne comme étant un slogan creux, mais qu’en est-il de la réalité ?

Un voyage de quelques heures suffit pour confirmer que les régions du Sud accusent d’un grand retard en matière d’infrastructures, mais est-ce possible de voir les choses s’améliorer? Pour le gouvernement, la réponse est “oui”, mais pour ce faire, l’État a du pain sur la planche pour désenclaver ces régions, essentiellement celles qui se situent aux frontières. C’est le cas de la wilaya de Adrar connue pour ses richesses et atouts économiques.
La wilaya qui se situe dans l’extrême sud du pays connaît, un ambitieux programme de développement. Cet intérêt soutenu pour le développement de ces régions, est reflété par les visites de terrain qui y ont été effectuées par des membres du gouvernement, à l’instar de la dernière visite du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb.
Au cours de celle-ci, le ministre a révélé un ambitieux programme de développement, porté par plusieurs segments, dont l’industrie du ciment ou encore la production du coton. En effet, suite à cette visite, Bouchouareb a affirmé la volonté de l’État à concrétiser l’impulsion du développement dans les wilayas du Sud, essentiellement les «régions frontalières». Tenant une rencontre qui l’a regroupé avec plus de 200 opérateurs de la wilaya de Adrar, le ministre a souligné qu’en dépit de «la conjoncture délicate que traverse le pays, avec le recul des revenus en devises, des recettes fiscales et de l’équilibre budgétaire, nous nous sommes mis au travail pour concrétiser la nouvelle vision du développement». Pour lui, cette vision «s’appuie sur la valorisation des potentialités de chaque région pour qu’elles soient complémentaires à celles des autres régions».
Cette vision se témoigne à travers le lancement de nombreux projets industriels, à l’instar du projet de réalisation d’une cimenterie dans le cadre d’un partenariat algéro-chinois, dans cette wilaya de l’extrême sud du pays.
L’usine produira dans un premier temps 1,5 million de tonnes de ciment par an, pour atteindre, après extension, 3 millions de tonnes par an. La cimenterie qui entrera en production au cours du 1er trimestre 2017 dispose d’une capacité de production de 1,5 million de tonnes/an en ciment et clinker, et sera la première à l’échelle du pays à produire du ciment pétrolier, destiné à satisfaire les besoins de Sonatrach et ses partenaires.
Actuellement, ce type de ciment est entièrement importé. Dans le cadre de la politique d’import-substitution, le ciment pétrolier sera produit localement, tout comme la barytine, substance servant dans le forage pétrolier, dont le développement et la valorisation se feront au niveau du gisement de Draïssa, à Béchar. Dans une seconde phase, les capacités de production de la cimenterie de Adrar seront doublées pour atteindre les 3 millions de tonnes/an, avec objectif primordial d’exporter vers les pays limitrophes. Outre le ciment, la wilaya envisage de se lancer dans l’industrie de l’acier.
L’autre annonce du ministre de l’Industrie et des Mines a concerné le projet d’une plantation cotonnière qui s’étend sur 5 000 hectares. Un projet titanesque pour cette wilaya qui produira, dans un premier temps, 20 millions de tonnes par an de coton. Un travail est également en cours en coordination avec le ministère de l’Énergie pour promouvoir l’industrie dans le domaine des énergies renouvelables en vue d’atteindre les objectifs tracés par l’État dans le cadre de sa stratégie visant une production de 22 000 Mégawatts à l’horizon 2030, outre les nouvelles technologies où des accords de partenariat étranger ont été signés, ces efforts étant le moyen le plus efficace pour la création de richesses, la diversification de l’économie hors hydrocarbures et la réalisation du développement durable, a soutenu le ministre.
Ces projets témoignent-ils d’une prise de conscience de la part du gouvernement? Sans doute “oui”. La chute des prix du pétrole et la volonté de diversifier l’économie seraient donc une «chance» pour remettre notre économie sur les rails du développement.
Lamia Boufassa

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