Alors qu’un congé de 21 jours leur a pourtant été accordé depuis le 4 novembre dernier pour, justement, se consacrer aux prochaines élections, des enseignants, des administrateurs et mêmes des directeurs, candidats aux élections locales, mènent leur campagne au sein des établissements scolaires. Une situation que vient de dénoncer des inspecteurs de l’Éducation dans des rapports adressés à la tutelle.
Il semble, en effet, que les fonctionnaires du secteur de l’éducation soient nombreux à enfreindre la loi électorale qui interdit aux travailleurs de la Fonction publique candidats aux différentes élections, de continuer à exercer durant la période de la campagne. Neufs jours après le début de la campagne électorale pour les locales du 27 novembre, ces derniers persistent à se rendre aux établissements scolaires pour assurer leur fonction. Il s’agit, selon les mêmes rapports, de fonctionnaires de l’administration, de chefs d’établissements et d’intendants outre des enseignants à avoir transformé leurs bureaux en espace pour la promotion de leurs programmes électoraux, ceci afin de s’approcher des élèves pour qu’ils puissent convaincre les parents à voter pour eux.
Tout cela se fait sans que ces derniers ne soient inquiétés notamment par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) et le ministère de la tutelle. Il a été relevé, dans le même contexte, que ce qui a compliqué davantage la situation, c’est le fait que les directions de l’éducation soient dans l’incapacité de trouver des remplaçants notamment pour les postes administratifs tels que l’intendance ou la direction, et ce au moment où le secteur de l’éducation enregistre le nombre le plus élevé de travailleurs candidats à ces élections.
Boualem Amoura : «des sanctions doivent impérativement être appliquées »
Le secrétaire général du syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, a rappelé que l’utilisation des établissements scolaires à des fins politiques est illégale et interdite pas la loi, regrettant toutefois le fait que les parties concernées, à leur tête l’ANIE, ferme les yeux face à ces dépassements et n’agissent pas comme il se doit. Contacté hier, Amoura a estimé que le ministère de l’Éducation doit prendre les dispositions nécessaires afin de maintenir l’école loin de l’idéologie et de la politique, rappelant qu’un congé payé a même été accordé aux candidats pour se consacrer à leur campagne loin des enceintes des écoles. Pour conclure, le SG du SATEF a invité les inspecteurs à intervenir et ne pas se contenter uniquement d’établir des rapports. « Les directions de l’éducation sont également appelées à agir contre les contrevenants qui doivent impérativement être sanctionnés », a-t-il insisté.
Ania Nait Chalal