La victoire de la bataille juridique menée, ces dernières années, par le seul et unique représentant du peuple sahraoui dans sa lutte de libération contre l’occupant marocain ayant été couronner par la décision finale de la Cour de justice de l’union européenne (CJUE) réaffirmant non seulement l’illégalité de tout accord entre le Maroc et les pays de l’UE, incluant le Sahara occidental, mais l’obligation juridique aux pays de l’UE de se plier et se conformer à ladite décision de la justice européenne.
Une victoire de portée stratégique venant conforter la lutte du peuple sahraoui pour se libérer du joug colonial marocain, lequel vient encore une fois, buter au mur de la primauté de la force du droit et des lois, sur la force des manœvres, du lobbying du Makhzen et ses soutiens européens, qui relèvent d’une démarche tactique, sans lendemain à court et long terme, face à l’incontournable droit légitime et reconnu du peuple sahraoui à l’autodétermination dans la Légalité international, sur et par laquelle en découle les lois de l’UE. Cette victoire stratégique du peuple sahraoui et ses soutiens, régionaux, continentaux et dans le monde, en appellent à d’autres, sur fond de la détermination du peuple sahraoui et son représentant légitime, le Front Polisario, non seulement à faire valoir leurs droits mais d’user davantage de tous les moyens légitimes pour acculer l’occupant marocain et ses occidentaux, à leur tête la France, soutien inconditionnel au système colonial de Rabat au Sahara occidental et l’Espagne qui à ce jour persiste à se dérober de ses responsabilités politiques, juridiques et historiques, après n’avoir pas achever le processus de décolonisation au Sahara occidental et ayant ouvert ainsi la voie à l’invasion, en 1975, par l’armée marocaine des territoires sahraouis. Hier, la conférence organisée par le Centre national des Études stratégiques globales (INESG), à son siège à Alger, sur le Sahara occidental, notamment dans son volet relatif à ses richesses naturelles, au regard de la place qu’occupe la machine du pillage de ses richesses , non seulement par l’occupant mais aussi ses soutiens occidentaux, dont les pays de l’UE, principalement la France et l’Espagne , dans le maintien du système colonial marocain au Sahara occidental.
« Elle vient réaffirmer le statut séparé et distinct des territoires du Sahara Occidental et du Maroc»
La rencontre de l’INESG, qui a été animée par des experts juridiques, du Droit international, des politologues et des chercheurs, a été rehaussée par la participation de l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) , à Alger, Abdelkader Taleb Omar et d’Ahmed Salem Ould Salek, ministre conseiller du président de la RASD, Brahim Ghali. Si dans son intervention l’ambassadeur sahraoui, Abdelkader Taleb Omar a mis en avant que « la décision de la CJUE vient réaffirmer le statut séparé et distinct des territoires du Sahara occidental et du Maroc», la décision juridique en question obligeant les pays membres de l’UE de s’y conformer, a frappé de plein fouet « les soutiens européens et les lobbies pro-marocain dans sa colonisation du Sahara occidental », une grande victoire, a-t-il poursuivi, « pour la cause sahraouie dans sa bataille juridique pour mettre un terme au pillage des ressources du peuple sahraoui ». L’ambassadeur sahraoui, outre qu’il a souligné « les violations commises par l’occupation marocaine contre le peuple sahraoui », ces violations ont été confortées « par le soutien des pays de l’UE », sans manquer de rappeler que le système coloniale marocain a eu et continue de recourir « à toutes les méthodes et moyens pour tenter d’éliminer l’identité sahraouie » pensant ainsi mettre fin à la résistance et la lutte du peuple sahraoui pour l’indépendance de son pays, le Sahara occidental. Une machine coloniale qui perdure encore, en raison, du soutien des pays occidentaux qui, par leur posture à contrer le sens de l’histoire des peuples en lutte contre le joug colonial, « révèlent la vérité sur la nature même de ces pays » qui discourent sur le respect des droits des peuples et de l’Homme, mais continue de porter et promouvoir leurs politiques coloniales d’antan, via le maintien de la colonisation au Sahara occidental. Soulignant plus loin dans son intervention, que ni l’Union européenne ni ses pays membres « n’ont le droit de signer des accords avec le Maroc, incluant le Sahara occidental ou ses richesses », il rappelle que « toute exploitation des richesses naturelles sahraouies doit être avec et par l’acceptation du peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario qui est le seul à avoir le droit de plaider sur les contentieux devant les tribunaux européens et ailleurs pour défendre les richesses naturelles du peuple sahraoui » . Poursuivant, il a noté que la RASD « est prête à traiter avec tous les pays qui souhaitent bénéficier de ses richesses naturelles, sur des rapports fondées sur le respect de la souveraineté du peuple sahraoui, sur ses richesses naturelles, telle que reconnue par les Nations unies » a-t-il précisé. Auparavant, dans son intervention, le directeur général de l’INESG, Abdelaziz Medjahed a tenu à souligner que dans le sillage des évènements en cours au Moyen Orient, mettant au premier plan la cause palestinienne et des évènements survenus, en 1970, à Zemla, avec l’Intifadha du peuple sahraoui, ce sont deux chapitres d’un seul évènement » , l’incontournable volonté des peuples colonisés à lutter pour leur libération et indépendance.
La bataille des volontés et de la prise de conscience nourrit le sens du cours
de l’histoire
La bataille des volontés étant davantage à l’ordre du jour, sur fond des cours des évènements, l’intervenant a plaidé en faveur de « la promotion de la « la bataille de la volonté » davantage au Sahara occidental, ainsi que celle « de la prise de conscience » chez le reste du monde, comme l’a mené et là imposé le peuple palestinien, imposant depuis plus d’un an le récit palestinien sur celui de l’occupant sioniste et ses soutiens occidentaux, alors que ces derniers détiennent les outils de la machine médiatique, culturelle .. etc qui ont fini par ne plus pouvoir dominer et façonner l’opinion occidentale et les peuples à travers le monde. Ces derniers, depuis plus d’un an, non seulement portent l’a cause palestinienne, mais ils font pression sur leurs gouvernements occidentaux pour mettre au pied du mur l’occupant sioniste , comme, faut-il le rappeler, le peuple marocain qui refusent de se plier à la normalisation avec l’occupant israélien, posture mettant à mal le royaume de Mohamed VI qui navigue à contre sens des intérêts du peuple marocain, mais dans le sens de l’impérialisme occidental, dont la soumission et la colonisation constituent ses béquilles. Béquilles qui sont condamnées à se briser, par la volonté et la détermination des peuples palestinien et sahraoui à en finir avec les jougs coloniaux, sioniste et marocain et notamment par les luttes des autres peuples, dans la bataille de la prise des consciences dans leurs soutiens à ces deux causes justes et leurs aspirations à ce qui est l’opposée de la soumission, de la dignité , la souveraineté et la liberté, soit, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Karima Bennour
