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DES EXPERTS DU DROIT INTERNATIONAL RÉCUSENT SA DECISION : Le « procès » de Trump se poursuit

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Des experts du droit international et des affaires stratégiques ont condamné la reconnaissance par le président américain sortant, Donald Trump, sur  la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, estimant que c’est «une violation flagrante du droit international» et une «consécration d’une occupation illégale».

L’expert en droit international, Stephen Zunes, a souligné, lors d’une conférence numérique organisée par le Centre arabe à Washington, que « la déclaration de Trump sur le Sahara occidental est une violation claire du droit et des normes internationales et affectera d’autres questions telles que l’occupation israélienne des territoires palestiniens ».
Stephen Zunes, qui est également professeur à l’Université de San Francisco a notamment relevé « la similitude entre les territoires sahraouis occupés et le plateau du Golan », rappelant que « la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est membre de l’Union africaine et reconnue par plus de 80 États ».
De son côté, la chercheuse universitaire, Allison McManus, a mis l’accent, lors de son intervention sur les violations des droits humains commises par le régime marocain dans les territoires occupés du Sahara occidental.  Elle a rappelé  que la reconnaissance par Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental « encourage les forces marocaines à multiplier ces violations contre les Sahraouis qui réclament l’exercice de leur droit à l’autodétermination à travers l’organisation d’un référendum approuvé par les Nations unies ».
Pour sa part, le membre du Centre arabe à Washington, Yusef Munir, a indiqué que « la ruée du régime marocain vers la normalisation avec Israël renseigne sur le fait qu’il voit une petite opportunité avec Donald Trump à la Maison Blanche et veut l’exploiter avant l’arrivée du nouveau président élu Joe Biden ».
« L’accord de normalisation entre le régime marocain et Israël fait plus de tort aux Palestiniens que tout autre accord », a ajouté l’analyste du think thank américain, considérant que ledit accord « consolide l’occupation israélienne des territoires palestiniens et légitime le principe du droit à la force ».

Rien ne changera à la nature juridique du conflit
Par ailleurs, l’ancien responsable des affaires politiques aux Nations unies, Moncef Khan, a affirmé  que l’annonce du président américain sortant, Donald Trump, sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental « ne changera pas la nature juridique de ce conflit, car il s’agit d’une question de décolonisation inscrite sur les listes de l’ONU ».
M. Khan a assuré, dans une déclaration de presse que le conflit du Sahara occidental est considéré comme « une question de décolonisation qui est à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies depuis 1960 et du Conseil du sécurité depuis 1975 après l’invasion militaire marocaine qui continue d’occuper certaines parties du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique ».
L’ex- responsable onusien a rappelé, en outre, que le SG de l’ONU, Antonio Guterres a déclaré le 12 décembre dernier, que la position de l’ONU concernant la question sahraouie « demeure inchangée » et ne dépend pas de la reconnaissance individuelle des pays, mais de la mise en œuvre des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale de l’ONU  et du Conseil de sécurité.
La décision du président américain de reconnaître la prétendue souveraineté marocaine sur les territoires du Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le régime marocain et Israël a suscité la désapprobation de nombreux anciens et  actuels hauts responsables américains qui ont critiqué la légèreté de cette décision tout en avertissant contre les effets qu’elle serait susceptible de provoquer. Enfin à  Santiago  du Chili des  députés et personnalités chiliens ont exprimé leur inquiétude face aux violations marocaines continues des droits humains du peuple sahraoui, soulignant que la décision de Donald Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur la Sahara occidental ne modifie en rien la nature juridique du conflit au Sahara occidental.
Plusieurs députés et personnalités des secteurs public et privé, du monde universitaire et des médias chiliens, ont exprimé au Sénat leur inquiétude face aux récents événements au Sahara occidental après la violation du cessez-le-feu par le Maroc, le 13 novembre. Dans une lettre adressée à la présidente du Sénat du Chili, Adriana Munoz, les signataires se sont dit « préoccupés par la violation continue des droits de l’Homme du peuple sahraoui dans les territoires occupés par le Maroc. C’est une situation grave qui a fait l’objet de plaintes systématiques de la part des organes internationaux des droits de l’Homme ».
En outre, les députés chiliens qui ont signé la lettre précisent que « le Chili, qui est membre fondateur du Comité spécial pour la décolonisation des Nations unies (Comité des 24), considère que le Sahara occidental est un territoire non autonome en attente de décolonisation.  En ce qui concerne la récente annonce de Trump, les parlementaires chiliens soulignent que « c’est une décision invraisemblable qui, comme l’a justement souligné le secrétaire général des Nations unies, ne modifie en rien la nature juridique du conflit au Sahara occidental, puisque il reste un territoire autonome en attente de la fin du processus de décolonisation ».
M. B.

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