Du jamais vu, la capitale Alger a vécu un véritable état de siège pour la journée d’hier. Un trafic intense sur les principaux axes routiers menant vers Alger-centre avec des pics de bouchons dans les quartiers limitrophes du Ruisseau (Belouizdad) et Kharouba (Hussein Dey) et au 1er mai (Alger-centre). Une journée noire pour les automobilistes qui se sont rendus hier, à Alger en ce débout de semaine. En effet, plusieurs automobilistes ont été pris au piège, ne comprenant plus rien à cette situation. Tout le mode s’interrogeait sur la raison ayant causé ces immenses embouteillages. Les principales difficultés étaient concentrées dans la banlieue Est d’Alger : des bouchons de la circulation qui s’allongent à perte de vue et sur plusieurs kilomètres. La route menant vers l’aéroport international Houari Boumediene a été touchée aussi. Les localités des Bananiers, El Alia, Bab Ezzouar et toute la circonscription de Dar el Beida étaient complètement paralysés par le flux du trafic des véhicules. En résumé, toute la rocade nord d’Alger était saturée. Et la situation s’est poursuivie pour atteindre des régions limitrophes de Boumerdès. Et la cause : des barrages et des barricades, installés par les forces de sécurité, appuyées par la Gendarmerie nationale pour empêcher l’arrivée des manifestants au siège de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Pour rappel, plusieurs syndicats autonomes, sous la bannière de l’Intersyndicale ont convenu, durant une réunion de leurs instances générales, d’une journée de protestation devant l’APN, pour la journée d’hier ( 27 novembre), date prévue par l’APN pour l’adoption du projet de loi sur la réforme et l’abrogation de la retraite anticipée. Une action qui s’inscrit dans un véritable bras de fer que mène l’Intersyndicale face au gouvernement qui refuse de revenir sur le choix de l’abrogation de la retraite anticipée. Sur les accès menant à Alger-centre, les forces de sécurité procèdent au contrôle et vérification des véhicules suspects de transporter des manifestants. Des barrages qui passent au peigne fin les automobilistes, ce qui explique l’intensité de la circulation.
Les véhicules hors wilaya d’Alger sont systématiquement fouillés par les policiers, qui procèdent à la vérification de l’identité des conducteurs et des passagers. Des forces anti-émeute sont postées le long des tronçons autoroutiers menant à la capitale et des hélicoptères survolent toute la région. La gare routière des voyageurs du Caroubier a été sous intense contrôle hier par les agents de sécurité, les passagers ont épreuvé beaucoup de mal à rallier la gare routière, ou à en sortir. Alors que des sources parlent de passagers qui seraient refoulés vers leurs wilayas de provenance. Une virée dans le tronçon routier de Ruisseau à Belouizdad et le Caroubier à Hussein Dey permet de constater l’ampleur de ces longs bouchons, mais aussi de voir l’état de stupéfaction qui s’est emparé des automobilistes.
Des automobilistes qui arrivent mal à contenir leur impatience et mécontentement. Sur les réseaux sociaux, surtout sur facebook, les commentaires des internautes n’ont pas manqué pour exprimer leur désarroi, et des images des bouchons sur les multiples axes routiers ont été postés à temps réel. « Pour arriver ici, de Bordj el Kiffan, il m’a fallu deux heures de circulation et je crains que l’attente va encore durer » a expliqué un automobiliste rencontré sur l’axe routier de Ruisseau.
Hamid Mecheri
