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Décès de l’actrice suédoise Anita Ekberg

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Au lendemain de la mort de Francesco Rosi, l’histoire du cinéma italien est à nouveau endeuillée: l’actrice suédoise Anita Ekberg, symbole de La Dolce Vita de Federico Fellini, est morte à l’âge de 83 ans. Marcello ! Marcello ! Impossible d’oublier l’image d’Anita Ekberg dans sa longue robe noire batifolant dans la fontaine de Trevi, captivant le regard de Marcello Mastroianni derrière ses lunettes noires en même temps que celui du monde entier. Une image et un rôle qui marquent une vie et laissent une empreinte indélébile qui revient en mémoire de chaque cinéphile à l’annonce du décès de l’actrice ce dimanche 11 janvier 2015.
Née à Malmö le 29 septembre 1931, la jeune Anita tente d’abord de se faire un nom dans le mannequinat, décrochant au passage le titre de Miss Suède en 1950. Elle s’envole pour les États-Unis pour concourir au titre de Miss Univers mais ne termine que dans les six premières. Cependant, les règlements du concours de l’époque stipulaient que les six finalistes se verraient offrir un contrat de starlette pour Universal. La mannequin devient actrice et cela même en envoyant valser les conseils d’Howard Hughes, qui lui conseillait de changer son nom, trop difficile à prononcer…
On la voit d’abord dans des apparitions fugaces, notamment chez Abbott et Costello ou chez Dean Martin et Jerry Lewis alors que Paramount veut en faire sa Marilyn. Elle tourne à l’époque pour Robert Aldrich dans Quatre du Texas, King Vidor dans Guerre et Paix ou Frank Tashlin dans Artistes et modèles, et remporte le Golden Globe du meilleur espoir féminin pour son rôle dans L’allée sanglante en 1955 de William Wellman.
Mais ce sera finalement l’Italie qui l’adoptera : c’est là qu’elle y épouse son premier mari, l’acteur Anthony Steel (mariage houleux marqué par les crises de colère alcoolisées de ce dernier) et surtout là qu’elle y rencontre son Pygamlion, Federico Fellini, qui en fait une icône dans La Dolce Vita, Palme d’Or au Festival de Cannes en 1960.
Si elle tente difficilement de percer à Hollywood (elle fut un temps envisagée pour le rôle d’une autre icône féminine, Ursula Andress, dans James Bond contre Dr No), elle reviendra toujours à l’Italie et notamment à Fellini qui la fait tourner dans Les Clowns et Intervista, à chaque fois dans son propre rôle. Dès les années 70, elle se fait beaucoup plus rare sur les plateaux, ne tournant plus qu’au compte-goutte. Son dernier rôle date de 1997 et le film Bambola de Bigas Luna. Retirée de la vie publique depuis plusieurs années et en proie à des difficultés financières, elle vivait depuis plusieurs années dans une maison pour personnes âgées suite à l’incendie de son domicile. Elle avait à l’époque demandé le soutien financier de la fondation Fellini. Elle est décédée à la clinique de Rocca di Papa, dans la banlieue de Rome. Rome la magnifique, celle qui la fit à jamais entrer dans l’imaginaire collectif. Fellini l’avait bien compris : dans une très belle scène de La cité des femmes, on pouvait y voir Snaporaz, interprété par Marcello Mastroianni, revivre la scène de la fontaine de Trevi par films interposés au cours d’une projection de La Dolce Vita, et retomber amoureux de cette femme qu’il avait embrassé les pieds dans l’eau des années plus tôt.

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