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Débat intensif sur les énerges fossiles et la loi sur les hydrocarbures : Le dossier du schiste à pas de géant

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Les perspectives très optimistes sur l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste renseignent sur la détermination du gouvernement à aller dans cette direction. Stratégiquement la question est tranchée définitivement alors que la mise en œuvre doit attendre. Ce n’est qu’une question de mois.
Ces dernières semaines, les autorités publiques montrent de plus en plus leurs intentions assumées sur l’option du gaz de schiste vu les perspectives prometteuses du potentiel énergétique national. Cette voie semble la bonne solution pour l’Algérie à l’effet de couvrir le recul en production du gaz conventionnel dont les réserves sont limitées et commencent même à s’épuiser. Autrement, il s’agit de rééquilibrer la balance des paiements. Dans la foulée, des experts et scientifiques participant au débat pour trouver les moyens d’exploitation de cette nouvelle énergie continuent d’observer des approches différentes pour déterminer le volume de ces potentialités. Récemment, une étude préparée par des chercheurs de l’Entreprise nationale en Géophysique (ENAGEO)-filiale du groupe Sonatrach- se penche sur les capacités prouvées des stocks souterrains en gaz de schiste et le volume possible à soutirer par l’Algérie. Une étude de Hanane Kedida, experte physicienne auprès d’ENAGEO, a pu démontrer qu’on peut facilement prédire et identifier ces réservoirs à travers l’intensification des études sismiques. «Nous avons déjà des résultats primaires sur le potentiel en gaz de schiste en Algérie, fruits des études menées en la matière», a affirmé Hanane Kedida, dans une intervention lors d’une rencontre à la troisième journée de la huitième édition de la conférence-exposition sur l’industrie pétrolière et gazière en Afrique du nord (NAPEC 2018), mardi à Oran. «Mais il est recommandé d’effectuer d’avantage d’études sismiques pour collecter plus de données sur ce domaine énergétique», a souligné cette experte en énergie. L’étude de l’ENAGEO relève «l’importance de travailler sur le sismique» pour pouvoir arriver à une bonne estimation des volumes en gaz de schiste et faciliter son exploitation dans l’avenir. En Algérie, «on est toujours à la phase d’exploitation et de collecte de données», relève la conférencière. Intervenant lors d’une table ronde autour du module géologique dans les avancées en hydrocarbures, la représentante de l’ENAGEO a fait savoir qu’en terme d’estimation, les statistiques font état d’un chiffre autour de 20 000 milliards de mètre cubes en gaz de schiste, soulignant que les études qui s’opèrent au niveau d’un nombre de bassins dans le Sud-est du pays «donneront lieu à une meilleure connaissance du niveau des roches mères (réservoirs de gaz de schiste)». «Les études sur le gaz de schiste en Algérie, notamment la distribution régionale des paramètres nous aideront à avoir des données ponctuelles et à consolider la base des données en la matière, en plus de l’élaboration d’une cartographie du gaz de schiste, dont l’exploitation est prévu pour l’avenir», a-t-elle soutenu. Pour la conférencière, «ces études devront identifier les régions de bon potentiel pétrolier, favorables à la fracturation hydraulique». L’option de gaz de schiste figure depuis de longue date dans l’agenda du gouvernement, mais le débat sur les techniques controversées de fracturation et ses impacts sur l’environnement l’ont poussé à prendre du temps alors que des experts suggèrent des réserves importantes disponibles. Mais un changement s’est opéré depuis l’été dernier : l’épuisement des réserves en hydrocarbures conventionnels a fait accélérer l’orientation du gouvernement vers la transition énergétique. Lors d’un Conseil des ministres tenu juin 2017, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a instruit le gouvernement à «valoriser d’avantage toutes les ressources et richesses dont dispose le pays, y compris les hydrocarbures fossiles conventionnels et non conventionnels». En réponse à cette orientation du Président, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a donné son feu vert, octobre 2017, pour la révision de la loi sur les hydrocarbures dans le but d’attirer de nouveaux investisseurs et améliorer les recettes financières du pays. En ce sens, il a instruit le Groupe pétrolier Sonatrach à mettre tous son potentiel et ses ressources en marche pour réussir la transition énergétique et l’exploitation du gaz de schiste. « Il ne s’agit pas là d’une démarche aventurière mais d’une option visant à garantir l’avenir du pays en matière énergétique», a défendu Ouyahia alors le choix de son gouvernement.
Hamid Mecheri

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