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Cuba : le drapeau des USA flotte à nouveau à La Havane

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La bannière étoilée a été hissée devant l’ambassade des États-Unis à Cuba pour la première fois depuis 1961, en présence du secrétaire d’État John Kerry. Pour la première fois depuis 1961, le drapeau américain a été hissé vendredi devant l’ambassade des États-Unis à Cuba, lors d’une cérémonie en présence du secrétaire d’État John Kerry. La bannière étoilée a été hissée à 14 h 40 GMT, 54 ans après avoir été baissée, peu après l’avènement de la révolution castriste. John Kerry a estimé que « le peuple de Cuba serait mieux servi par une véritable démocratie », dans une allocution prononcée sur l’île communiste. Il a salué dans son discours prononcé en partie en espagnol devant l’ambassade des États-Unis à La Havane un « moment historique » entre les deux ex-adversaires de la guerre froide. « Mes amis, il n’y a pas besoin d’un GPS pour réaliser que la voie de l’isolement mutuel empruntée par les États-Unis et Cuba n’était pas la bonne », a affirmé John Kerry.
Vêtu d’un costume sombre malgré la chaleur, il a aussi estimé que « le peuple de Cuba serait mieux servi par une véritable démocratie où les gens sont libres de choisir leurs dirigeants ». Estimant « formidable » de se trouver à Cuba, John Kerry a également réaffirmé que le gouvernement de Barack Obama était « fortement en faveur » de la levée de l’embargo économique imposé à l’île communiste depuis 1962. Derrière des barrières de sécurité, une petite foule a assisté à cette cérémonie en agitant des drapeaux cubains. Les hymnes cubain, américain et la levée du drapeau ont été accompagnés de « Viva » et d’applaudissements.
Presque huit mois après l’annonce simultanée, le 17 décembre, par Barack Obama et Raúl Castro, d’une reprise des relations diplomatiques, John Kerry a donc accompli l’une des étapes les plus symboliques de ce processus, en rouvrant officiellement l’ambassade de son pays sur l’île communiste. Et pour marquer un peu plus l’histoire, ce sont les trois marines – Jim Tracy, F. W. Mike East et Larry C. Morris – qui avaient abaissé en 1961 le drapeau flottant au fronton de la représentation diplomatique qui l’ont hissé à nouveau, scellant la nouvelle entente des ex-ennemis de la guerre froide. « Ils attendent depuis 1961 de retourner à La Havane », avait jeudi témoigné dans une vidéo le chargé d’affaires des États-Unis à Cuba, Jeffrey DeLaurentis.

«Processus de normalisation»
Cette cérémonie, devant des membres des deux gouvernements et des élus du Congrès américain, s’inscrit dans « un processus de normalisation », a commenté un porte-parole du département d’État, Mark Toner. « Voir flotter le drapeau américain sur le Malecón [front de mer] de La Havane est un sentiment aussi profond que celui ressenti à Washington » quand a été hissé le drapeau cubain, a confié cette semaine Hugo Cancio, l’un des rares Cubano-Américains invités à la cérémonie. Dans le fond, les relations diplomatiques sont déjà rétablies – et les ambassades des deux côtés rouvertes – depuis le 20 juillet, mais cette journée exceptionnelle « marque évidemment une nouvelle étape de ce processus, après 54 ans » de brouille, a expliqué Mark Toner. Les deux gouvernements avaient rompu les liens en 1961 dans la foulée de la révolution castriste, mais ils entretenaient depuis 1977 des sections d’intérêts qui faisaient office d’ambassades.
Le secrétaire d’État américain John Kerry a atterri vendredi matin à La Havane pour une visite de quelques heures à Cuba. Façades repeintes, rues asphaltées dans l’urgence : La Havane s’était mise sur son 31 pour accueillir son premier chef de la diplomatie américaine depuis 1945, qui a atterri vers 9 heures, heure locale. Son convoi s’est ensuite dirigé vers son ambassade. « Il y aura des accrocs dans le processus [de rapprochement], mais c’est un début », s’était félicité John Kerry devant la presse à bord de son avion.

Exigences de La Havane
Si la visite de John Kerry ne devait durer qu’une dizaine d’heures, elle visait aussi à aborder les sujets qui fâchent, comme la protection des droits de l’homme et des dissidents politiques. De nombreux dissidents cubains craignaient en effet de perdre le soutien des États-Unis une fois les deux pays complètement réconciliés, John Kerry était donc très attendu sur cette question. À ce sujet, le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez a affirmé, lors d’une conférence de presse commune avec le secrétaire d’État américain, tenue quelques heures après la cérémonie, que Cuba était disposé à « discuter de tous les sujets ». « Même si nous ne sommes pas toujours d’accord » avec les États-Unis, y compris sur les droits de l’homme.
Bruno Rodriguez en a également profité pour répéter les exigences de La Havane avant de sceller complètement la bonne entente entre ces deux ex-ennemis au temps de la guerre froide, brouillés pendant plus d’un demi-siècle. « J’ai rappelé au secrétaire d’État que la levée totale du blocus [économique imposé par Washington depuis 1962] est essentielle pour pouvoir avoir des relations normales avec les États-Unis, de même que la restitution de la base navale de Guantanamo », située à Cuba, a-t-il affirmé. Mais si John Kerry avait assuré, plus tôt dans la journée, que l’administration du président Barack Obama était « fermement favorable » à la levée de l’embargo, il s’est montré plus réservé sur ce second point : « «Pour le moment, il n’y a pas de changement prévu dans l’arrangement concernant Guantanamo. »
John Kerry a en outre assuré, au cours de cette conférence de presse commune, que la normalisation des relations avec Cuba avait un caractère irréversible. « Je ne peux pas imaginer un président, qu’il soit républicain ou démocrate, jeter tout ça par la fenêtre », a-t-il lancé, alors que sa visite de vendredi, a encore une fois suscité les critiques des opposants au réchauffement des relations, dont le gouverneur Jeb Bush et le sénateur Marco Rubio, candidats républicains à la Maison-Blanche.

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