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Crise : le gouvernement mise sur l’investissement local

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Le gouvernement mise gros sur les investissements locaux afin de rattraper un tant soit peu l’allure de la crise économique, conséquence de la dégringolade des prix de l’or noir, ayant atteint ce week-end 45,26 dollars le baril. Soit, un niveau jamais atteint depuis le flottement économique de 2009. C’est du moins ce qui serait attendu de la réunion gouvernement-walis, prévue samedi prochain à Alger, comme l’a annoncé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. S’étant rendu jeudi dernier dans la wilaya de Constantine, pour une visite rentrant dans le cadre de la commémoration de la date historique du 20-Août, le responsable de l’Exécutif national s’est exprimé promptement sur un contexte économique, qu’il a reconnu d’ailleurs d’être «difficile», à lequel il tient à faire face, pour peu qu’il y ait l’engagement et la solidarité de tous les acteurs et les compétences nationales, comme l’avait-il affirmé. Cette rencontre s’articulera autour de deux volets ; la redynamisation de la production nationale hors-hydrocarbures et l’ouverture de l’investissement. Le gouvernement se tourne vers les autorités locales, après avoir gelé depuis début août dernier tous les projets nationaux et sectoriels, dont les ODS (Ordre de service) n’ont pas été encore notifiés. Hormis les PCD (Plans communaux de développement) qui ne sont pas concernés par cette mesure, du fait qu’ils ne broutent pas autant de finances que les projets d’importance structurelle, les investissements sont mis à rude épreuve. Huit mois sont passés depuis que le président de la République eut instruit le gouvernement d’élaborer une feuille de route axée sur la diversification de l’économie en dehors des hydrocarbures, dans un plan qui renferme un certain nombre d’initiatives palliatives à la baisse des recettes pétrolières. Pratiquement, le gouvernement a mis en exécution son plan qui vise globalement à endiguer plusieurs phénomènes économiques désignés étant derrière la déficience de l’économie nationale. Ainsi, le commerce informel induisant l’évasion fiscale, le volume colossal des importations dont les concessionnaires automobiles qui épuisent la trésorerie de l’État, autant, donc, de facteurs à l’origine de cette fragilité, contre lesquels le gouvernement a mené une bataille. D’autre part, la production nationale qui est le parent pauvre de l’économie a fait le reste. Il va sans dire que les résultats escomptés ne sont pas perceptibles jusque-là, puisque les indicateurs sont aurouge. Pour exemple, rien que la balance commerciale affiche un déficit de 8 milliards de dollars durant les sept premiers mois de l’année en cours, alors qu’elle a enregistré un excédent de près de 4 milliards de dollars à la même période de 2014. Récemment, avec la chute de la valeur de la monnaie nationale en raison de la demande en baisse sur le dinar, une mesure consistant à la bancarisation de l’argent du commerce informel (40 milliards de dollars) pour l’intégrer dans le circuit formel a été décidée. Il s’agit d’une dévaluation volontaire par laquelle il est recherché la récupération de liquidités pour permettre aux banques d’assurer des financements suffisants à l’investissement. Même si jusque-là aucun bilan n’en fait état des résultats de l’opération, les spécialistes, eux, sont sceptiques quant à l’aboutissement d’une telle démarche. Et pour cause, le docteur Bachir Messaitfa, ex-secrétaire d’État chargé de la Prospective et des Statistiques, a expliqué que les citoyens n’ont plus confiance en le DA, du fait de sa dévaluation, préféreront préserver leur argent en le convertissant en devises, en or ou bien en biens immobiliers, a-t-il décortiqué la question. Partant de ce fait, comment le gouvernement compte-t-il mobiliser les financements suffisants pour booster l’investissement local? Une partie de la réponse pourrait être retrouvée en se renvoyant aux dispositions de la LFC-2015 (Loi de finances complémentaire), élaborée en plein dans le mille. En effet, le projet est axé sur quatre piliers qui visent somme toute à impulser le secteur productif. L’encouragement de l’investissement, la lutte contre l’évasion fiscale, lancement du plan quinquennal 2015-2019 et enfin, le développement local par la création d’un fonds de solidarité au niveau des wilayas. D’autre part, le Patronat par la voix du FCE (Forum des chefs d’entreprises), a élaboré un plan d’action pour accompagner le programme du gouvernement. Entre un plan d’urgence basé sur la rationalisation des dépenses que d’aucuns identifiaient étant une forme d’«austérité», d’un côté, et une vision stratégique d’avenir mise sous le sceau de la relance économique, de l’autre, toutes les interrogations sont permises, dès lors que même les concepts incitent à l’amalgame et donnent lieu à un débat dévitalisé. Or, l’impératif impose à la fois perspicacité, clairvoyance et surtout plus de rigueur dans le choix des solutions à prendre, recommandent notamment les nombreux experts, analystes et spécialistes au fait des domaines économiques et financiers ayant traité de la question. Pour leur part, les acteurs politiques et ex-hauts cadres du gouvernement mettent en garde contre les décisions pouvant entraîner des erreurs. Du fait que le pays a vécu ce genre d’épreuves, ces derniers appellent le gouvernement à prendre en considération les expériences passées, pour, justement, mieux prévoir l’avenir.
Farid Guellil

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