Crise du pétrole : sellal monte au créneau et rassure

Dans une interview accordée, hier, à l’APS, le chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal, est revenu sur l’accélération des réformes, la transformation de l’économie nationale en vue de sa diversification, afin, a-t-il indiqué, d’améliorer les indicateurs économiques, dans le cadre du Plan quinquennal
2015-2019. Intervenant dans une conjoncture économique, particulièrement délicate, caractérisée notamment par la chute continuelle des prix du pétrole, le chef du gouvernement assure que cette stratégie va aboutir à atteindre, à l’horizon 2019, un taux de croissance de 7%. «L’objectif du gouvernement est d’opérer la mue de l’économie nationale vers la production et la création de richesses pour réaliser une croissance annuelle de 7%.», dira à ce propos Sellal. Cependant, le Premier ministre n’a pas, semble-t-il, pris en considération la chute des cours de l’or noir sur le marché international, avec tout ce que cela représente comme impact sur les réserves de change nationales. En effet, la manne financière actuelle ne pourrait suffire à consolider l’économie, encore moins de passer d’une économie, basée essentiellement sur les hydrocarbures, en opérant une mue pour aboutir à une économie plus orientée vers la production dans d’autres secteurs d’activité. Sellal compte, a-t-il affirmé, appuyer sur deux outils, notamment le Plan quinquennal 2015-2019, qui est en cours de lancement, et sur le Pacte national économique et social pour la croissance, signé avec les partenaires sociaux, en février 2014. À ce propos, le premier responsable du gouvernement tente de rassurer que cela est possible car, «la politique budgétaire et financière, conduite depuis plus d’une décennie sous l’autorité du président de la République, avait consolidé les indicateurs macro-économiques, notamment en matière de dette extérieure et de réserves de change, permettant à l’Algérie d’avoir « une marge de manœuvre économique appréciable», a-t-précisé, en déclarant, par ailleurs, compter sur les entreprises, aussi bien publiques que privées, qu’il considère «au cœur de la transformation de l’économie nationale.» Pour mener à bien sa mission, Sellal assure que les entreprises continueront à jouir du soutient de l’État, en termes notamment de «facilitations de l’acte d’investissement», qui toucheront la fiscalité, l’accès au foncier, et le «financement de projets à travers le marché national des capitaux, et l’encouragement des crédits à l’économie.» Néanmoins, Sellal, estime que pour améliorer substantiellement la croissance durable et solide, il faudra «départir du pessimisme ambiant». Il avoue, en ce sens, à termes voilés, qu’il y a, là, un manque d’ambition et de vision de l’économie nationale qui peine à décoller. En dépit de cela, le chef du gouvernement estime que «les indicateurs macro-économiques ont progressé positivement, à l’instar du PIB, qui est passé de 4 123 milliards DA en 2000 à 16 496 milliards DA, en 2013 puis à 17 647 milliards DA en 2014.» Sur un autre volet, Sellal est revenu sur les conditions socio-économiques des Algériens, et la relance de l’activité économique. Il estime à ce propos que le secteur du bâtiment connaît un essor. Il cite, en ce sens, la réalisation de 321 500 unités et la distribution de 311 300 autres dans l’exercice 2014, avant de déclarer que l’État soutient le pouvoir d’achat des citoyens, et rappelle également la suppression de l’article 87bis. En outre, le Premier ministre a parlé du rétablissement du crédit à la consommation, la réalisation d’infrastructures sanitaires et le lancement de plusieurs unités de fabrication de véhicules.
Farid Guellil