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Crise du marché de véhicules neufs : le bout du tunnel encore loin

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Pas de retour à la normale, avant mars 2016, chez les concessionnaires. Les importations de véhicules neufs sont fortement perturbées par le nouveau cahier des charges réglementant l’activité des concessionnaires automobiles. Dès sa publication, le mois d’avril écoulé, c’est la confusion totale.
Le ministre de l’Industrie avait jugé «tout à fait normal» cette confusion, expliquant que chaque projet connaît une période de flottement. Depuis, le marché national de l’automobile est entré dans une crise sans précédent. Certains concessionnaires automobiles ont même procédé au licenciement du personnel. Et le bout du tunnel n’est pas pour demain. L’Association algérienne des concessionnaires automobiles (AC2A), par le biais de son président, Sofiane Hasnaoui, a confirmé la tendance baissière du marché. Dans une déclaration à l’APS, le président de l’AC2A prévoit une poursuite du recul des importations de véhicules dans les prochains mois après l’application du nouveau cahier des charges, encadrant cette activité. Pour lui, la baisse drastique des importations va continuer d’une manière mécanique et automatique sur toute l’année 2015. Cette situation s’explique, selon lui, par l’entrée en vigueur du nouveau cahier des charges, le mois d’avril écoulé, alors que les commandes ont été arrêtées à partir de fin mars. Toutefois, Sofiane Hasnaoui prévoit le retour à la normale à partir du mois de mars 2016. «À partir du mois de mars 2016, les importations devraient reprendre de manière fluide», a-t-il expliqué. S’il prévoit une reprise du marché pour l’année 2016, Sofiane Hasnaoui a refusé de s’aventurer sur le terrain des chiffres. Il a estimé qu’il est difficile de donner des prévisions compte tenu des interrogations persistantes (des concessionnaires automobiles) sur les mécanismes d’application des licences d’importation et les quotas qui auront certainement, d’apès lui, un impact sur le volume annuel des importations. La facture d’importation des véhicules a en effet baissé à 2,395 milliards USD, durant les huit premiers mois de 2015, contre 3,455 milliards USD durant la même période de 2014, soit un recul de 1,06 milliard de dollars (-30,67%), selon les chiffres des Douanes algériennes. Ainsi, de janvier à fin août 2015, le nombre de véhicules importés a atteint 215 013 véhicules contre 281 355 unités pour la même période 2014, en baisse de 23,58%. Il a expliqué le recul drastique des importations de véhicules enregistré ces derniers mois par le fait de certaines mesures techniques, apportées par le nouveau cahier des charges et un certain flou dans son application qui ont eu pour conséquence le ralentissement du processus d’adaptation des différents modèles de véhicules à la nouvelle réglementation. Évoquant «l’inadéquation de certains éléments techniques» contenus dans le nouveau cahier des charges, le président de l’AC2A a cité comme exemple le stabilisateur de trajectoire (ESC) exigé désormais pour les grands camions, un des produits les plus demandés pour les PME, mais les fabricants ne proposent pas ce type d’équipements en ce moment. En outre, les nouveaux équipements exigés par le cahier des charges ont des coûts très élevés. «Ces questions techniques avec un certain flou ont ralenti l’adaptation des modèles de véhicules au cahier des charges, ce qui explique le ralentissement très fort des importations», a-t-il affirmé. Sofiane Hasnaoui a plaidé à cette occasion pour une meilleure communication entre les professionnels (AC2A), le ministère de l’Industrie et d’autres départements ministériels comme les Finances, le Commerce, le Transport et l’Intérieur pour lever ce type d’obstacles à l’avenir.
Hacène Nait Amara

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