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Création d’une zone de libre-échange africaine : L’Algérie parmi les quarante pays signataires de l’Accord-cadre

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Le Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), ouvert samedi dernier, à Kigali au Rwanda, a clôturé ses travaux hier, par la signature par une quarantaine de pays membres de l’UA, dont l’Algérie, de l’accord établissant une Zone de libre-échange continentale (ZLEC), comme objectif de la rencontre. Le représentant du chef de l’État, le Premier ministre Ahmed Ouyahia, accompagné des deux ministres des Affaires étrangères Abdelakder Messahel et du commerce Mohamed Benmeradi, a pris part à ce sommet où il a rappelé la position de l’Algérie qui a de tout temps plaidé la cause africaine.
Une quarantaine de pays africains, ont paraphé hier, au terme des travaux du Sommet extraordinaire de Kigali, établissant la Zone de libre échange continentale (ZLEC) et le protocole instituant la Communauté économique africaine, relatif à la libre circulation des personnes. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a appelé, à l’ouverture du sommet, les chefs d’État et de gouvernement de l’UA indiquant que «le moment n’est plus aux hésitations, J’appelle donc tous les États à signer et à ratifier sans délai l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine», a-t-il souligné, relevant que l’ambition de la CUA est de voir cet accord entrer en vigueur avant la fin de l’année. En stand by, depuis longtemps, le projet de création d’une zone de libre-échange en Afrique a été remis sur la table africaine, par l’Institution continentale dans le cadre de son Agenda 2063, en vue de la création, comme l’ont souligné les experts en la matière, «de la plus grande union douanière, au monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce en 1995 ». Pour le président rwandais, pays ayant abrité le sommet, sur le libre échange en Afrique voit ce dernier « un pacte historique dont la concrétisation représente une avancée majeure pour l’intégration et l’unité africaines» et la naissance de cet espace économique permettra de faire doubler le commerce intra-africain, actuellement à 16% pour atteindre les 53% et ce par l’élimination des droits d’importation et les barrières non tarifaires et la future Zlec compte ouvrir, la voie à la mise en place d’une union douanière d’ici quatre ans, et d’une communauté économique africaine en 2028. Avec 1,2 milliard d’habitants, les produits africains peinent à être commercialisés à travers le continent, voire à même d’assurer la pérennité des entreprises africaines et l’emploi, alors que des tonnes de marchandises produites produites très loin de notre continent atterrissen sur les marchés africains. L’Agenda 2063 de l’UA, s’appuyant sur une croissance inclusive et un développement durable, ne pouvait ne pas inclure dans ses priorités la nécessité du lancement de la ZLEC, qui permettra de stimuler le commerce intra-africain, conformément aux objectifs de l’Agenda précité. L’Afrique et ses populations pourront tirer profit de leurs propres productions respectives, si le renforcement des relations économiques et commerciales entre les pays du continent venait à connaître un saut qualitatif et d’une manière effective. Même si quelques pays africains n’adhèrent pas à la dynamique de la ZLEC, à l’exemple du Nigeria qui, avant la rencontre de Kigali, son président avait annoncé qu’il ne participera pas au Sommet, au moment où son homologue sud-africain, le président Cyril Ramaphosa s’est engagé, avant hier, mardi à œuvrer à la création d’une zone de libre échange en Afrique. Bon nombre de produits des pays africains ne sont pas exportés dans d’autres pays du continent, alors que les mêmes produits en provenance, notamment d’Europe, atterrissent dans la plupart des pays africains. Les difficultés de s’imposer dans cet ordre mondial n’expliquent pas l’ensemble des problèmes causant l’immobilité du produit africain, à l’exemple de l’industrie burkinabè de fabrication de jus de mangues, qui ne peut exporter vers son voisin le Niger, dont le marché est inondé de jus de mangues de marque made in UE. Autre exemple, Comment comprendre qu’un producteur d’ananas au Bénin se retrouve avec de l’éthylène « made in France», alors que l’Égypte est connue pour être un grand pays producteur et la liste d’exemple est encore longue. Lors d’une rencontre organisée la semaine dernière à Alger, le directeur général du commerce extérieur et négociateur en chef de la Zlec, Saïd Djellab, avait déclaré sur le sujet, que dans la perspective de l’adhésion de l’Algérie à la Zlec, le ministère du Commerce s’apprête à lancer une série de rencontres de concertation avec les opérateurs économiques nationaux organisés en filières. De son côté le président de l’association des exportateurs algériens (l’Anexal) a estimé que l’Algérie «va adhérer à cet accord (ZLEC)», et qu’actuellement « son approche est beaucoup plus politique qu’économique». Selon Saïd Djellab les pouvoirs publics ont opté pour une démarche qui consiste à «faire impliquer et à se concerter avec les opérateurs économiques concernés dans toute négociation de libéralisation de notre commerce» et d’ajouter ce qui , «nous permettra de fixer la liste des produits à libéraliser et ceux que nous allons demander à libéraliser pour se placer sur le marché africain » et de préciser que «ce n’est qu’à ce moment qu’on pourra entamer les négociations avec des scénarios bien précis».
Karima Bennour

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