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Conférence de presse d’Ahmed Ouayahia hier à Alger : «Le Président est en pleine possession de ses capacités ! »

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Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a animé hier à Alger, une conférence de presse. Une sortie qui intervient au lendemain de la tenue de la cinquième session du Conseil national de son parti.

Tantôt en qualité de chef de parti et tantôt enfilant sa casquette de chef de l’Exécutif, Ouyahia revient sur l’appel et le soutien du RND à la candidature du président Bouteflika, l’affaire des 701 Kg de cocaïne et l’arrestation de quatre magistrats, les taxes retirées du projet de la LFC-2018, la vidéo controversée de Mme Lefèvre Lila Haddad etc.
Lorsqu’il s’est présenté face aux journalistes de la presse nationale, Ahmed Ouyahia savait pertinemment qu’il n’aura pas la tâche aisée pour faire étalage, et non pas seulement, pour répondre à toutes les questions sujettes à polémique depuis de longues semaines. La plus saillante et d’actualité reste sans doute le cinquième mandat dont le RND a fait appel solennel à la candidature du président Bouteflika. Qu’on lui reproche son ambition reléguée au «second degré» de ses préoccupations, Ouyahia défend avant tout un soutien de «conviction» au chef de l’État.

«Le Président est en pleine possession de ses capacités »
«Il n y a pas mieux que la transparence. 99,99 % des Algériens sont musulmans. Nous croyons au destin de Dieu. En 2013 déjà, certains veulent faire de la maladie du Président une sorte de «déshonneur». Si ma mémoire est bonne, dans le cadre de la campagne électorale pour le quatrième mandat de mars 2014, on m’a interrogé sur la santé du Président, et j’avais répondu que, évidemment le Président est malade. Aujourd’hui, je le dis par conviction au peuple algérien et en témoin d’une vérité: le Président est en pleine possession de ses capacités d’analyse, de gestion et d’exercice du pouvoir. Je le réaffirme encore une fois et je maintiens ce que j’avais dis en 2014», a-t-il répondu. Et, de poursuivre : «Vous m’interrogez si je rencontre le Président ? Si vous connaissez un Président qui ne s’entretient pas avec le Premier ministre, dites le moi. Maintenant, il ne s’agit pas de partager un café avec lui. Ce que je vous confirme par contre, c’est que toutes les institutions Exécutives de l’État travaillent sous ses orientations. Si vous m’interrogez encore sur ses aptitudes, ses capacités et sa sagesse qui nous sont toujours bénéfiques, nous avons déjà exprimé notre position lors de la session du Conseil national, en faveur de la candidature du Président. Maintenant, nous souhaitons qu’il accepte de se porter candidat pour un autre mandat». D’autre part, le chef de l’Exécutif ne croit pas aux lectures faites par certains acteurs de l’opposition, voire d’observateurs de la scène politique nationale, au sujet de l’option d’un cinquième mandat pour le Président. Ainsi, contrairement à ce que l’on aurait dit, le 5e mandat «ne contredit pas l’alternance» et qu’il reste à l’opposition «de gagner le match», a-t-il clarifié à ce sujet.
Invité à donner son avis sur le cours de l’affaire de la saisine record de 701 kg de cocaïne au port d’Oran, et puis l’arrestation de quatre magistrats dans le cadre de l’enquête, Ouyahia évoque une «agression» contre l’Algérie à travers le phénomène de drogue de façon générale. Sur ce, il rend hommage aux services de sécurité, à l’ANP notamment, qui réussissent chaque jour que Dieu fait à opérer des quantités importantes en cette substance qui envahit le territoire algérien. Il justifie ce qu’il qualifie d’«agression» dans la mesure où des quantités énormes sont en fait rentrées au pays depuis ses frontières. Plus que ça, le patron du RND parle d’une «tentative de pourrir la société algérienne» à travers les flots de drogues destinées aux jeunes algériens notamment. Dès lors qu’il s’agisse d’une intention de nuire à l’Algérie, Ouyahia plaide le châtiment suprême à l’encontre des trafiquants de drogue. «Nous revendiquons l’application de la peine de mort contre les auteurs de trafic de drogue. Je ne parle pas des jeunes qui seraient pris dans un contrôle avec 1 ou 2 grammes de drogue que la Justice le jugera comme elle le juge utile. Mais, de ceux qui veulent détruire le pays», a-t-il fait allusion aux mis en cause arrêtés dans le cadre de cette enquête. Quant au sujet des quatre magistrats, Ouyahia n’en fait pas une histoire puisqu’il dit ne pas être «choqué», encore moins se trouver «dans la gêne». En revanche, et contrairement à ce que l’on aurait dit sur cette affaire, il estime que le cours de l’enquête devrait «satisfaire» l’opinion publique. Tels sont les mots employés par l’ancien ministre de la Justice qui appelle à «laisser» la Justice faire son travail. Si maintenant il aura à donner un commentaire, le SG du RND voit en l’arrestation des quatre juges une preuve «comme quoi la justice existe !». Il se dit même avoir eu raison de dénoncer en 2012, et d’avoir mené «une guerre» contre l’argent sale pour assainir le paysage national de cette gangrène.

Rejet des taxes: «le Conseil des ministres et le Parlement sont souverains»
Comme il fallait s’y attendre, Ahmed Ouyahia s’est exprimé sur la polémique née du projet de loi de Finances complémentaire pour 2018. Qui, en dehors des compétences de la Présidence, mieux que le Premier ministre en effet aura à apporter des précisions au sujet d’une question qui le concerne directement. Ainsi, l’une des mesures controversées proposées dans le projet a été l’institution de certaines taxes, pour ne citer que celles proposées aux documents d’identité biométriques et les voyages. En dépit des critiques qui l’ont ciblé, Ouyahia prend de la hauteur et renvoie au caractère souverain du Conseil des ministres et du Parlement qui ont désapprouvé ces mesures. «Je tiens à préciser que la LFC-2018 n’est pas destinée à renflouer les caisses de l’État. Car, pour se faire, il faudra 1800 milliards de DA. Par contre, il s’agit d’un ajout de 500 milliards de DA d’autorisation de programme pour le lancement de projets sociaux et structurels», précise le chef de l’Exécutif avant de répondre à ceux qui considèrent le rejet des taxes d’un «désaveu» pour le Premier ministre. «Il y’a quelques taxes pour les voyageurs (…) Le Conseil des ministres a décidé de ne pas les retenir, il est souverain. Le Parlement a décidé de les rejeter, il est aussi souverain», a-t-il évacué la polémique.

Ouyahia qualifie la journaliste Lila Haddad de «mercenaire»
L’autre affaire controversée sur laquelle s’est positionné le SG du RND, c’est la vidéo attentatoire aux institutions diffusée depuis les locaux du siège du Parlement européen début de ce mois. Ouyahia a employé un ton cru et accuse ouvertement la mise en cause, la journaliste Mme Lefèvre Lila Haddad d’une «mercenaire». «Plus que ses prétentions de journaliste, elle est mercenaire au service d’intérêts étrangers», a-t-il qualifié avant d’inviter les journalistes présents à la conférence de mener les investigations pour confirmer ses propos. Au-delà maintenant des critiques émises par la journaliste en question, Ouyahia pointe du doigt le Parlement européen qui l’avait laissée utiliser ses studios pour enregistrer et puis diffuser la vidéo sulfureuse. Le chef du RND rappelle et défend une position de l’État algérien et sa diplomatie, notamment celle d’avoir interpellé cette institution à l’effet de s’expliquer sur ce comportement qualifié d’«irresponsable». «Il est du droit des autorités algériennes de convoquer l’ambassadeur de l’UE à Alger», a-t-il adoubé la position de l’Algérie.
Farid Guellil

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