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CE QUE SUGGÈRE L’EXPERT ÉCONOMIQUE MÉKIDÈCHE AU PRÉSIDENT : «Libérer la prise d’initiative des entrepreneurs»

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L’expert et économiste, Mustapha Mékidèche, estime que l’Algérie est dans le besoin d’un nouveau modèle économique, qui prendra en charge les défis modernes , comme la libération des initiatives entrepreneuriales et l’indépendance dans la prise de décision, souhaitant que ces propositions soient incluses dans la nouvelle Constitution, promise par le Président.
Invité sur les ondes de la Chaîne 3, Mékidèche a considéré que la récession de l’activité économique et le recul de la croissance sont dûs au système de gouvernance « hyper-présidentialiste » adopté par l’ancien régime de Bouteflika. « Je crois qu’on est rentré dans une crise de système de financement par la rente des hydrocarbures de notre économie et de notre société de façon plus générale. Parce que, depuis 2007, il y avait eu une baisse des quantités d’exportation d’hydrocarbures, et par ailleurs, les prix depuis 2014 ont diminué d’une façon significative. Par conséquent, le financement rentier de notre économie est donc arrivé à la fin », a-t-il livré comme analyse. Abordant les initiatives politiques de Tebboune, à travers les consultations sur la révision de la Constitution, comme gage de bonne volonté d’aller vers une nouvelle République, l’invité de la Radio suggère d’« accompagner cette nouvelle République avec un nouveau paradigme économique qui est basé sur la création des richesses et la libération des énergies des entreprises et des entrepreneurs ». « Il faut avoir des marchés qui fonctionnent et des autorités de régulation de marchés qui fonctionnement. Pour le moment on n’a pas réussi à le faire. L’informel ? Personne n’en parle », a-t-il regretté. Mékidèche a mis en cause les anomalies et défaillances de l’ancien système. « On n’a pas pu libérer l’initiative pour les entrepreneurs parce que dans les faits, la réalité de fonctionnement du pouvoir hyper-présidentialiste nous a conduit à ce qu’il y ait des numerus clausus (nombre limité) et des clientèles où les marchés sont uniquement réservés à un certain nombre d’entrepreneurs », a-t-il constaté, appelant à libérer la capacité de concurrence, mais également l’efficacité de notre économie de façon plus générale. Il a qualifié l’ancien système d’« une forme de gouvernance centraliste et extrêmement présidentialiste, qui limite l’émergence de forces productives et de propositions ». Mékidèche a plaidé également pour une véritable application du principe de séparation de l’argent de la politique. « On est arrivé à une phase où seuls les projets banquables bénéficieront de crédits bancaires et non pas d’adopter un tel ou tel projet sur un simple coup de téléphone », a-t-il indiqué. L’expert économique a appelé à adopter « les nouvelles formes de gouvernance », qui seront de « véritables centres, c’est-à-dire des agences indépendantes qui permettent de prendre en charge un certain nombre de missions qui ont été prises en charge auparavant par l’Éxécutif ». Ainsi, les autorités de régulation auront un rôle plus efficace car «elles offriront des évaluations objectives et spécifiques des politiques gouvernementales». Mékidèche en veut pour preuve, les Autorités déjà mises en place, mais qui manquent d’une véritable indépendance de l’Exécutif, comme le CNES, (Conseil national économique et social) dont il était le Président. Il a évoqué aussi la Cour des comptes et la Banque centrale, estimant que si ces entités étaient vraiment indépendantes, elles auraient demandé des comptes ou refuser l’application des mesures de l’ancien gouvernement sur la planche à billets.

Hamid Mecheri

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