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CASBAH D’ALGER : 80% du patrimoine bâti menacent ruine

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Abandonnée des années durant à son triste sort, alors que les aléas du temps ont fait le reste, la vieille cité de la Casbah d’Alger, au-delà d’un patrimoine mondial qu’il faudra réhabiliter, constitue une menace publique pour ses habitants et les riverains.

Et pour cause, une récente étude menée par le CTC (Contrôle technique de la construction) laisse pantois. 80% du bâti sont classés rouges ! Clairement dit, une proportion alarmante des constructions de la citadelle médiévale menace ruine aujourd’hui. C’est en tout cas, ce qu’a révélé, hier à l’APS, le président de l’APC de la Casbah d’Alger, Amar Zetili. Autrement que « les récentes études d’expertise techniques réalisées par l’Organisme national de contrôle technique de la construction montrent que « 80% du patrimoine bâti de la Casbah d’Alger sont classés +rouges+ (bâtisses menaçant ruine) », a déclaré l’édile communal à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la Casbah (23 février), précisant que les résultats de l’expertise avaient été soumis aux services de la wilaya d’Alger. L’urgence étant de relancer au plus vite le programme de restauration et de réhabilitation de cette cité, classée patrimoine mondial de l’humanité à l’UNESCO depuis 1992. D’où, d’ailleurs, un dossier qui avait fait l’objet d’un examen du conseil du gouvernement en décembre dernier. L’expertise du CTC, réalisée entre juin et septembre 2020, a ainsi permis de dresser un état des lieux du vieux bâti de la Casbah après l’effondrement et la détérioration de certaines bâtisses, a-t-il dit, rappelant que 1.060 familles de la Casbah avaient été relogées depuis 2018.
Mettant en avant les efforts de l’État pour la prise en charge du dossier de la Casbah, le responsable a rappelé le récent Conseil interministériel présidé par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, et consacré à l’examen du dossier de sauvegarde, de réhabilitation et de préservation de la Casbah d’Alger et les engagements pris pour la protection de ce site historique.
À ce propos, le même intervenant a fait savoir que le Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS) « limitait les prérogatives de la commune et ne lui permettait pas d’intervenir en matière de restauration », appelant à la nécessité de revoir cette loi. Or, poursuit le président de l’APC, le rôle de la commune consiste uniquement à signaler au ministère de la Culture les éventuels cas d’effondrement. Le même responsable a indiqué que la dégradation de l’état des « douirates » de la Casbah est dû au fait que leurs propriétaires ne les avaient pas entretenues périodiquement, comme il aurait fallu le faire, bien que la loi 98-04 relative à la protection du patrimoine culturel interdit la modification, sans autorisation de l’expertise technique, de bâtisses classées patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992, appelant à l’impératif de récupérer ces douirates par l’État pour les restaurer. Au sujet de la précarité des anciennes bâtisses de la Casbah, le P/APC a soutenu que le secteur sauvegardé « nécessite une véritable étude, une révision des lois sur la propriété et la mise en place d’un cahier des charges pour l’exploitation des immeubles », ajoutant que les héritiers n’ayant pas quitté les lieux ont continué à les exploiter durant de longues années, jusqu’à effondrement quasi-total des bâtisses.
Classée dans la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1992, la Casbah d’Alger « requiert une décision politique pour la sauver », a-t-il estimé.
F.G avec APS

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