Alors qu’elle a toujours été banalisée et n’a souvent pas suscité l’intérêt des autorités, la question de la qualité des repas présentés aux élèves dans les établissements scolaires a pour la première fois été le centre d’un débat à l’Assemblée nationale populaire, où les députés ont souligné l’impérative révision de la gestion des cantines scolaires et l’accès des élèves à un repas chaud d’une haute valeur nutritive. Suite à un exposé du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamal Beldjoud, présenté, jeudi devant les membres de la commission des finances et du budget de l’APN, la majorité des intervenants ont souligné que la consécration d’un repas scolaire d’une valeur de 45da était insuffisante, rappelant les instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relatives à l’impératif de fournir des repas de haute valeur nutritive, notamment dans les zones d’ombre, s’interrogeant sur le sort de l’Office national des œuvres sociales qui n’a toujours pas vu le jour. Les intervenants ont précisé, dans ce sens, que le repas chaud dans les cantines scolaires n’est encore que mirage dans certaines wilayas en raison de l’absence d’un véritable suivi de l’opération de gestion des cantines, insistant sur l’impératif de donner des instructions fermes pour le suivi des cantines scolaires et l’augmentation de la valeur nutritive des repas. En effet, certains établissements scolaires pour ne pas dire la majorité continuent d’offrir aux élèves du pain et des morceaux de fromage en guise de repas, alors que l’opération de distribution de ce maigre déjeuner est souvent effectuée dans des conditions anarchiques. En plus de la mauvaise qualité, la crise de l’eau qui s’est sévèrement posée depuis plusieurs mois, n’a fait qu’aggraver la situation puisqu’ en l’absence de réservoir d’eau dans les écoles, la restauration scolaire n’est pas assurée.
Le problème du transport scolaire également
Dans un contexte lié, certains députés ont évoqué le manque, voire l’absence, du transport scolaire dans certaines régions, obligeant les élèves du cycle primaire et aussi des deux autres cycles à parcourir de longues distances pour arriver à l’école, appelant à l’augmentation du nombre des structures scolaires, notamment dans les zones enclavées. Répondant aux questions des députés, le ministre s’est contenté d’affirmer que son secteur œuvrait en coordination avec le ministère des Finances à augmenter la valeur financière du repas scolaire à 90 Da, citant les démarches du ministère visant la prise en charge du transport scolaire, à travers les différentes wilayas du pays, notamment les zones éloignées. Quant au recrutement au niveau des communes, le ministre a rappelé l’ouverture de centaines de postes récemment, en sus de la poursuite du travail pour le règlement de la situation des travailleurs du réseau social. Il est essentiel de rappeler que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait fait état lors de la dernière réunion gouvernement-walis, de pas moins de 817 écoles qui ne sont pas dotées de cantines scolaires, et 537 autres qui n’ont pas de transport. Tebboune avait, à ce propos, lancé un avertissement aux walis qui sont directement concernés par ce dossier de régler le problème dans un délai qui ne dépasserait pas « une semaine ». Il avait également instruit les mêmes responsables à la tête des wilayas d’anticiper et de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de doter les établissements notamment ceux des régions enclavées et des Hauts-Plateaux, de chauffage, avant l’arrivée de l’hiver.
Ania Nait Chalal