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CAMPAGNE RÉFÉRENDAIRE SUR LA RÉVISION DE LA CONSTITUTION : Les partis politiques peinent à séduire

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Lancée depuis près d’une semaine, la campagne référendaire pour  la révision de la Constitution n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Cet état de fait ne traduit pas forcément un désintérêt de la population pour tout ce qui est politique. Il parait clair qu’il trouve en partie ses origines dans les mesures sanitaires barrières mises en place dans le cadre de la lutte contre la pandémie, les restrictions en matière de transport dans certaines wilayas encore sous le coup du confinement sanitaire. Mais il trouve surtout ses causes dans les hésitations des formations politiques et autres associations et organisations qui ont pris l’engagement de plaider pour un vote massif le 1er novembre prochain.
Les partis politiques, qu’ils soient ceux qui siègent dans les deux chambres du Parlement, ceux de l’ex-alliance présidentielle, ou encore les formations politiques sans ancrage populaire et habituées à verser dans un opportunisme de conjoncture et mêmes celles du Pacte de l’alternative démocratique qui se réclament du camp de l’opposition fourre-tout qui englobe des courants islamistes de différents bords, n’ont pas encore trouvé par quel bord titiller la fibre du citoyen-électeur. La scène politique, tétanisée n’arrive pas encore à se départir de ses errements, ses erreurs de calcul. Elle n’arrive pas encore à trouver le discours juste, le discours qui mobilise. Les organisations et autres associations, en majorité sous tutelle des formations de la défunte coalition présidentielle et faute d’orientation claire versent dans la navigation à vue, versant dans une attitude qui traduit largement leur gêne à descendre dans l’arène. La meilleure illustration de cette attitude est la dernière sortie du président de l’Union nationale des paysans algériens qui est sorti de sa traditionnelle hibernation pour monter au front. Mal lui en a pris car il a emprunté un argumentaire que le Hirak a clairement vilipendé à travers ses différentes marches.

L’ex-alliance présidentielle,  une machine grippée
Le FLN, le RND, TAJ et le MPA, sont en train de payer le prix de leur soutien «aveugle», des errements de la Issaba. Certes, ces formations politiques ont reçu un petit coup de pouce de l’administration pour tenir leurs assises, se doter de nouvelles directions pour remplacer leurs mentors, en majorité derrière les barreaux, et opérer les mues politiques pour regagner l’estime de la population, mais elles peinent à drainer la grande foule. Mesures
sanitaires obligent, le FLN, le RND et TAJ, ont tenu des conclaves de leurs bases sans s’offrir les marées humaines qu’ils se permettaient il n’y a pas longtemps. L’enjeu de la révision de la Constitution, qui
n’est autre qu’un remodelage de la scène politique sur des bases plus représentatives, est une menace qu’ils semblent avoir découvert. Le temps des partis traditionnels, appareils sans ancrage politique, mais machine à conforter le pouvoir dans tous ses choix, est révolu.
Ce n’est pas exclusif à l’Algérie. L’exemple de la France où Emmanuel Macron a assis son autorité sur la République en marche (LREM) composée par des personnalités issues de l’éclatement des différentes droites et différentes gauches, explique en grande partie la nouvelle tendance de la pratique politique par ces temps de mondialisation. L’après amendement de la Constitution signifiera la fin de la scène politique sous configuration actuelle. Le FLN qui refuse toujours de rejoindre le musée, le RND qui a perdu son emprise sur les rouages de l’administration, ainsi que le TAJ et le MPA, devront appeler à un vote massif et se préparer à un remodelage de la scène politique qui ne leur fera pas de cadeau.
Le secrétaire général du FLN a certes assuré que son parti reviendra très fort après l’adoption de la nouvelle Constitution, mais il a feint de nier que son parti a un rendez-vous avec son destin dans les prochains mois. C’est pourquoi, ces formations politiques ne sont pas arrivées, après près d’une semaine de campagne à drainer la grande foule. Privées des moyens des collectivités locales qui faisaient leur force,  le FLN n’est pas arrivé à faire le remake du meeting de la coupole du 5 juillet pour soutenir la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat.

L’opportunisme intéressé des partis islamistes
Si le président du mouvement El-Islah Filali Ghouini a appelé à  voter massivement « oui » pour la révision de la Constitution, le MSP, fidèle à sa traditionnelle stratégie d’entrisme a longtemps tergiversé avant d’appeler à rejeter un texte qui met en péril les constantes de la nation.
C’est un coup politique calculé puisqu’en s’installant dans une opposition de façade, il n’a pas proposé d’alternative quand les formations politiques avaient été sollicitées par la commission de recueil des propositions pour la révision de la Constitution. C’est une position qui lui permet de prétendre à recueillir dans le vivier des conservateurs, des courants qui composent les formations qui siègent actuellement dans les deux chambres du Parlement.  Il continue tout comme certaines formations islamistes à mettre en garde contre les tentatives d’attenter aux constantes de la nation, un discours d’arrière-garde qui ne pourra pas lui valoir un ancrage politique dans l’Algérie nouvelle qui se dessinera après les élections du 1er novembre. Il feint d‘oublier que le Hirak a appelé à une Algérie fière de toutes ses composantes, apaisée, démocratique et résolument tournée vers l’avenir qui lui impose d’affronter, les grands défis que lui impose la mondialisation.
Slimane Ben

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