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BOUKADOUM À LA CONFÉRENCE DE BERLIN SUR LA LIBYE : « Nous devons relancer le processus politique »

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Intervenant à la conférence de Berlin sur la Libye, tenue par le moyen de visioconférence, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que l’Algérie « préconise depuis toujours une solution par des moyens politiques (…). La solution politique veut dire non recours aux armes, non recours aux mercenaires ».

Il a relevé  que l’Algérie est  » l’un des rares pays qui n’envoient ni armes, ni soldats en Libye ». Bien au contraire, elle  » préfère envoyer ses ingénieurs et ses techniciens pour réparer les dégâts créés par les autres à Tripoli « . « C’est le visage de l’Algérie tel qu’il est apprécié par les Libyens », a-t-il dit, soulignant que la position de l’Algérie est appréciée aussi bien par l’Est et Tripoli que par tous les Libyens dans leur diversité. Boukadoum a précisé que l’Algérie a mis de côté son initiative pour rester dans le cadre de la conférence de Berlin, regrettant  « que depuis ce sommet il n’y ait  pas eu beaucoup d’évolution en Libye ». Il a en outre  appelé  le Conseil de sécurité de l’ONU à « hâter » la nomination d’un envoyé spécial pour la Libye et l’a exhorté à veiller sur le respect de sa décision sur l’embargo sur les armes. « J’appelle le Conseil de sécurité à veiller à ce que sa propre décision liée à l’embargo sur les armes, tel qu’énoncé dans les conclusions de Berlin, soit pleinement respectée. Soutenir le processus dirigé par l’ONU signifie, au préalable, respecter l’embargo sur les armes et ne pas envoyer de mercenaires (en Libye) ». Il a aussi  souligné que « la responsabilité du Conseil de sécurité consiste également à hâter la nomination d’un envoyé spécial » en Libye.
« Nous avons maintenant besoin d’une action du Conseil et des membres de Berlin et nous avons besoin de résultats rapidement. L’Algérie et les  pays voisins de la Libye ne peuvent pas se permettre une crise persistante », a-t-il encore souligné avant d’ajouter : »Nous devons le succès et la paix au peuple libyen. Nous devons relancer le processus politique. C’est notre responsabilité. L’Algérie entend y adhérer pleinement ». Réitérant que la solution à la crise libyenne doit émaner des Libyens eux-mêmes, le chef de la diplomatie algérienne  a souligné  que cette solution « doit préserver la sécurité, l’unité et la souveraineté de la Libye ». « À cet égard, nous avons vivement salué le cessez-le-feu et nous continuons d’appeler et d’agir pour son respect. Nous demandons en même temps la reprise rapide du dialogue politique inclusif », a-t-il poursuivi.
à cet effet, « nous appelons tous les frères libyens à s’engager dans ce dialogue. Faire la paix entre tous les Libyens n’est pas un objectif impossible.
Il est grand temps de démontrer que l’intérêt suprême de la Libye prévaut sur toute autre considération », a encore dit Boukadoum en réitérant le « soutien ferme » de l’Algérie à la Libye, « un pays frère voisin ». Par ailleurs, Boukadoum a salué la réouverture partielle des installations pétrolières et la reprise des exportations en tant que première étape pour apporter une aide à la population et à ses besoins essentiels en temps de pandémie du Covid-19.
Il a également pointé dans son intervention les « initiatives contradictoires » pour le règlement de la crise en Libye, qui selon lui, alimentent le conflit plutôt que de le résoudre. « Il est cependant évident que nous ne pouvons pas soutenir un conflit persistant, avec de multiples initiatives contradictoires qui alimentent le conflit plutôt que de le résoudre et qui ne s’inscrivent pas dans le cadre du processus de Berlin et des principes convenus à la Conférence de Berlin », a-t-il déclaré.
Il a expliqué que depuis la conférence de Berlin, l’Algérie s’était « fermement engagée à soutenir le processus en mettant de côté ses propres efforts qui étaient recherchés et réclamés par tous les Libyens », en déclarant qu’elle « restera engagée à faire de son mieux pour une solution constructive à travers le processus de Berlin, soutenu par le Conseil de sécurité, et pour un dialogue politique inclusif et une appropriation » par les Libyens du processus du règlement de la crise. « Les Libyens doivent résoudre leurs problèmes par le biais des bulletins de vote et non par des balles », a-t-il insisté.
La visioconférence ministérielle de Berlin s’est tenue  en marge de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies sous la conduite du ministre des Affaires étrangères allemand, Heiko Maas, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
M. Bendib

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