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Bouira : la zone touristique Tala Rana mise aux oubliettes

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Située à plus de 1400 m d’altitude au pied de la majestueuse Lala Khadîdja, dans la commune Saharidj, le site de Tala Rana, classé zone touristique par excellence, est admirablement nichée à l’orée d’une magnifique forêt de cèdres. Une zone qui a depuis des siècles excité les convoitises et suscité l’intérêt touristique des colons français établis dans la région de l’ex-Maillot, actuellement M’Chedallah. Et, considérant son originalité, ses richesses naturelles variées, son climat, son calme, sa source pérenne, dont elle tire son nom, avec une eau fraîche et abondante et son soleil radieux, ces pionniers ont alors implanté un site de villégiature exceptionnel, en construisant une infrastructure hôtelière avec une vaste esplanade découverte. Les autorités coloniales de l’époque se disputaient la possession ainsi une réclamation a été du coup formulée pendant l’année 1898 par l’administrateur de Beni Mansour en vue de revendiquer, au nom de la commune mixte, la propriété du groupe domanial n° 8 formé par les bords de Tala Rana et ses dépendances. En revanche, ce chef-d’œuvre de la nature qui fait envoûter et replonger les visiteurs au cœur d’un tableau pittoresque, avec ses paysages saisissants et inédits, sa flore luxuriante et sa faune rare et diversifiée reste malheureusement, après plus de 54 ans d’indépendance, oublié et abandonné. Véritable havre de paix, région féerique de surcroît pour les amoureux de la nature, il n’est, cependant qu’une station balnéaire fantôme, déshéritée et délaissée où sévit la désolation et la dévastation et qui ne cesse de subir les affres d’une dégradation sans égal. Aussi les alarmants stigmates les plus évidents des incendies récurrents enregistrés ces dernières années n’arrivent pas à réveiller les consciences et émouvoir les décideurs. Même si quelques tentatives, aussi timides soient-elles, visant au relancement de cette zone meurtrie ont été entreprises jusqu’ici par ci par là elles se retrouvent nonobstant confrontées à une sorte d’impasse bureaucratique. Ainsi celle de février 2008 est éloquente. Elle porte sur le projet d’exploitation de la zone d’extension touristique (ZET) de Tala Rana, notamment dans son volet réalisation d’un complexe touristique qui est vite tombé à l’eau et n’a pu malheureusement voir le jour pour cause de contraintes administratives, malgré son annonce fastueuse par les autorités concernées. Pourtant, le projet en question, initié dans un premier temps par l’APC qui a entamé les travaux de réalisation d’un complexe hôtelier dont les travaux ont été vite suspendus pour des raisons d’insécurité qui régnait pendant ce temps dans la localité, puis le projet est cédé à la fin de la décennie noire à un promoteur privé de la région avec une validation éventuelle du Comité d’assistance pour la localisation et la promotion de l’investissement (Calpi). L’intéressé, qui prévoyait la création d’un centre de loisirs avec une infrastructure d’accueil de 18 chambres, un restaurant, une cafétéria et autres dépendances, avait entamé les procédures nécessaires en mobilisant une enveloppe estimée à 40 millions de dinars, dont la première incidence, selon le plan initial, est la création d’une trentaine d’emplois directs. Cependant, au moment où il venait à mettre en exécution le projet, des problèmes de nature juridique ont surgi quant au droit de cession du terrain servant d’assiette au complexe projeté. La dernière action en date sur laquelle tous les espoirs étaient fondés a été l’organisation dans la commune de Saharidj, dont relève le ZET en question, du 1er festival du tourisme de montagne, les 24 et 25 mai 2011, où l’ex-ministre du secteur présent lors de l’inauguration de cette manifestation prêtait une attention particulière sur la réhabilitation de Tala Rana mais en vain. Pour le moment, Tala Rana, dont seul son nom s’est perpétué et fait encore rêver.

Omar Soualah

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