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Blida : le marché informel a la peau dure

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L’État a engagé il y a près de deux années un programme conséquent pour mettre fin au commerce informel qui s’est généralisé sur tout le territoire national, n’épargnant ni les villes, ni les petites bourgades et même sur les bords des routes et autoroutes. Qui d’entre nous ne s’est pas trouvé un jour incommodé par ces vendeurs qui occupent les trottoirs, les places publiques et même les jardins, ne trouvant même pas un petit endroit pour passer, se rabattant sur la chaussée au risque de se faire heurter par une voiture venant à toute allure. Un battage médiatique a été mené durant plusieurs semaines, des enveloppes financières conséquentes sont dégagées, d’ou des chantiers ont été lancés en urgence, des campagnes de sensibilisation menées auprès des vendeurs ambulants et des emplacements provisoires dégagés, mais cela n’a duré que quelques mois. Seuls quelques vendeurs sont restés là où les autorités leur ont dégagé un espace en leur «offrant» un chapiteau de 9m2 ainsi qu’une décision d’octroi d’un emplacement dans un des marchés en construction. Tout a été facilité à l’extrême pour que ces vendeurs à la sauvette soient concentrés dans des endroits définis et que les trottoirs et autres placettes reviennent à tout le monde mais, aussitôt les policiers absents, ils reviènnent petit à petit, jusqu’à ce que tout redevienne comme avant. Mais il faut dire aussi que les autorités locales font plutôt dans le laxisme car comment expliquer que de très nombreux marchés couverts aient été réalisés depuis plus de deux mois soient restés fermés, des bandes d’enfants leur causant même des dégradations. Pourquoi ces marchés n’ont pas été ouverts et les étals attribués à des commerçants qui occupent toujours les trottoirs et les chaussées ? D’autres marchés ont été lancés il y a belle lurette, un délai de réalisation relativement court a été proposé par les entrepreneurs mais, jusqu’à maintenant, les travaux ne sont pas terminés et des chantiers sont même abandonnés, ajoutant à la désolation des lieux d’implantation. Dans d’autres cas, le mauvais choix de l’emplacement des marchés a engendré le refus des marchands de s’y rendre, ce qui fait que le marché demeure abandonné, attirant des bandes de malfaiteurs qui en font un lieu de débauche. Et c’est au niveau des trottoirs de la ville, aux abords des marchés, des écoles et lycées, un peu partout, que nous nous retrouvons avec la même situation d’occupation de l’espace par une faune de vendeurs à la sauvette qui n’ont plus peur des policiers lesquels, de leur côté, ne font rien pour les en empêcher. La situation est plutôt vaudevillesque et personne ne semble avoir la volonté d’y mettre fin, une bonne fois pour toute, à ces occupations illégales des endroits publics, ni au risque que prennent les piétons, surtout les enfants à leur sortie des écoles, où les femmes et personnes âgées qui peinent à circuler sur la chaussée, déjà encombrée par des charrettes, des voitures et des étals anarchiques. Voilà, c’est le mot qu’il faut dire : c’est une véritable anarchie qui règne sur la ville, au vu et au su des maires qui sont les premiers responsables et des services de sécurité qui doivent attendre l’ordre du premier responsable de la ville, c’est-à-dire le Président de l’APC pour une éventuelle intervention ! Alors, jusqu’à quand cette situation demeurera-t-elle ? certaines langues ‘fourchues’ affirment que personne ne bougera le petit doigt jusqu’après les présidentielles, justement pour ne pas froisser ces marchands ambulants occupant la chaussée et les trottoirs car ce sont des électeurs en puissance. Mais, est-ce qu’après les élections on les fera rentrer dans les marchés réalisés à grands frais ou se trouvera-t-il autre chose pour se taire et laisser faire ?

Hadj Mansour

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