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Blida la martyre et nos responsabilités citoyennes

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Par Ali El Hadj Tahar

230 personnes touchées par le coronavirus dans 25 wilayas, en comptant les cas de guérison et les morts. Blida compte le plus grand nombre de cas. C’est de là qu’est partie la contamination, et la plupart des cas blidéens sont certainement locaux et affectés, en premier, par un émigré.
Des informations circulent sur les réseaux sociaux mais la responsabilité exige de ne répercuter que les données officielles, bien qu’il soit impossible de savoir le nombre exacts de personnes contaminés et qui, ignorant l’être – car les symptômes ne se déclarent qu’au quatorzième jour de la contamination – continuent à se comporter de manière irresponsable, en sortant, en s’approchant des gens, en crachant par terre, en trainant leurs souliers à la maison, ne se lavant pas correctement plusieurs fois par jour, touchant des poteaux, des murs, des arbres, le comptoir du boulanger ou celui du pharmacien. Ces comportements, contraires aux règles de l’hygiène et de la vie en société, ont permis au virus de se propager. La première touchée dans le pays, Blida doit donner l’exemple de discipline, de civisme, de respect des mesures de confinement et d’hygiène car toutes ces mesures sont complémentaires, inséparables et obligatoires en cas d’épidémie. Blida est une ville garnison, et il est impératif qu’elle soit préservée, d’autant que nos soldats sont le bouclier de la Nation.
Le port de gants ou de masques ne sert à rien si on n’enlève pas au moins les habits portés lors de la sortie pour les mettre dehors, puisque le virus survit plusieurs jours parfois sur certains supports. Même à l’air ambiant, les virus accrochés aux micro-gouttelettes de la salive contaminée, éjectée ou crachée par un malade, résistent 3 heures. Sur l’asphalte, ils peuvent résister jusqu’à 9 jours. Sur un arbre ou un poteau en bois, un virus peut résister 4 jours. Il résiste 3 jours sur de l’acier et du plastique (sachet, gants chirurgicaux), 24 heures sur une surface cartonnée, 5 jours sur du verre. Les responsabilités du citoyen sont tout aussi grandes que celles de l’État qui a pris les mesures nécessaires pour protéger la santé et la vie.
La majorité écrasante des Algériens a fait montre d’un grand sens civique, puisque certains commerçants ont baissé le rideau avant même la décision de fermeture, jugeant que leur commerce n’est pas nécessaire en ces temps d’épidémie. Ces initiatives louables expriment un haut niveau de conscience en dépit de quelques cas isolés et d’illuminés qui, en réalité, n’ont aucun ancrage dans la société comme vient de le prouver la vacuité de leurs appels à la défiance contre la fermeture des mosquées.
La situation, particulièrement à Blida, interpelle tout citoyen comme elle interpelle l’État qui a certes pris des mesures drastiques. Les autorités ont décidé d’agir mais sans alerter, d’appeler à la responsabilité civile sans restreindre les libertés. L’opération ville fermée ou ville morte est lancée. Des citoyens ont réclamé des mesures plus drastiques, comme l’a fait la Syrie qui a fermé les écoles et des universités ainsi que l’arrêt des activités scientifiques, culturelles et sportives depuis plus d’une semaine alors que le premier cas a été enregistré hier seulement. La Suisse opte pour d’autres méthodes et écarte entièrement le confinement mais la France, déjà sous quarantaine, a fait appel à l’armée, tout comme le Liban et l’Espagne. Le Portugal a décrété l’état d’urgence. Le Canada, qui a appelé au confinement volontaire comme l’Algérie, envisage de poursuivre, au criminel, les voyageurs qui ne respectent pas la période d’isolement de 14 jours lorsqu’ils reviennent au Canada. Un Algérien s’est enfui d’un hôpital de Boufarik, ce qui impose que des contraventions et même mesures pénales sévères soient prises, en plus d’une surveillance plus ferme des structures d’accueil.
A. E. T.

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