Mettant leurs menaces à exécution, les médecins résidents ont tenté, hier, de marcher au niveau de la capitale. Dans une tentative de braver l’interdit, les blouses blanches se sont, dans l’après-midi de la journée d’hier, rassemblées au niveau des boulevards d’Alger-Centre, en vue de faire valoir leurs revendications.
«Respect, dignité, solidarité», le slogan a été sur toutes les lèvres, au niveau de la place El Émir Abdelkader, non loin de l’hémicycle du boulevard Zighoud-Youcef. Néanmoins, la tentative de marche a été vite avortée par les forces de l’ordre, qui ont déployé leurs effectifs en grand nombre pour empêcher les manifestants de s’approcher de l’APN. Annoncée le 22 avril dernier, la manifestation a finalement eu lieu hier. Comme à l’accoutumée, les résidents n’avaient pas communiqué, la date et le lieu du rassemblement, et ce, de peur d’être réprimés par les forces de l’ordre. C’est par textos et via les réseaux sociaux, que le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) a appelé à cette manifestation et a bravé les risques, étant donné qu’Alger est interdite aux manifestants depuis la fameuse marche des Arouch de Kabylie, le 14 juin 2001. À l’heure où nous mettons sous presse, les forces des l’ordre avaient réussi à avorter la marche. Le Camra a dénoncé les arrestations, dont seraient victimes des manifestants. Toujours via les réseaux sociaux, le Collectif a publié plusieurs photos et statuts des médecins embarqués par les policiers. «Des centaines de résidents et des représentants nationaux ont été arrêtés violemment par la police suite à une manifestation massive contre le nouveau projet de loi de la Santé. Nous sommes sans nouvelles de plusieurs dizaines qui ont été déportés hors d’Alger», a écrit le Camra sur sa page officielle Facebook.
D’autre part, à travers un communiqué de presse, rendu public hier, le Collectif a déposé un préavis pour annoncer l’arrêt des gardes à partir du 1er mai prochain. «Suite à l’amer constat avec la tutelle et suite aux agissements arbitraires et illégales de l’administration de l’hôpital et dans le cadre du durcissement de notre mouvement de contestation et vue la situation financière très délicate des résidents les mettant dans l’incapacité de subvenir aux frais de transports pour rejoindre leurs lieux de travail ; nous vous informons que la présence des résidents dans les points de garde ne sera plus assurée à partir du 01/05/2018», écrit le collectif.
Ces rebondissements interviennent après une période de «trêve» avec la tutelle, avec laquelle le Camra a entamé de nouveaux rounds de négociations. Hélas, les réunions tenues n’ont pas débouché sur des solutions consensuelles susceptibles de mettre un terme à la grève illimitée, déclenchée par les résidents le 24 décembre dernier.
Lamia Boufassa
