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Benghebrit au contractuels grévistes : « le concours est une chance pour vous »

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Au moment où les enseignants contractuels sont stoppés dans leur marche-marathon, hier, à Boudouaou (Boumerdès), par les forces de l’ordre les ayant empêchés d’atteindre Alger, point final de l’action, la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, elle, se retrouve en réunion avec la commission parlementaire à l’APN.

Actualité oblige, les journalistes de la presse nationale l’attendaient de pied ferme à sa sortie pour qu’ils puissent lui arracher des déclarations, au sujet de la contestation des enseignants qui sont à leur 9e jour d’action de suite. Les enseignants mécontents réclament un recrutement direct, sans passage par le concours, comme procédure réglementaire courante, dont les inscriptions seront clôturées le 14 avril prochain. En effet, à sa sortie de cette rencontre parlementaire, tenue à huis clos, Benghebrit a été prise d’assaut, avant de céder à la pression des médias, et d’expliquer sa position par rapport au refus des contractuels d’obtempérer en quelque sorte. À ce titre, elle n’a pas manqué de rappeler les négociations qu’elle avait menées, la semaine dernière, avec la Fonction publique, à même de prendre en considération le principe de «valorisation de l’expérience des contractuels». Autrement dit, intégrer ce paramètre dans l’examen écrit et oral du prochain concours de l’Éducation, à l’issue duquel il en résultera la rétention de quelque 28 000 candidats sur une liste d’inscrits ayant atteint, à ce jour, près d’un demi-million, a révélé la ministre. Quand bien même la proposition de Benghebrit eût été acceptée par l’administration publique, les contractuels et les vacataires de l’enseignement ont refusé de revenir sur leur exigence, celle de se faire recrutés de manière directe, en lieu et place de se soumettre à la réglementation régissant la procédure légale dans le lancement des opérations de recrutement. Il est bon d’expliquer que, selon la réglementation de la Fonction publique, deux critères sont tenus en compte dans le recrutement par concours. En premier lieu, l’examen du dossier du candidat, et le second, il est privilégié l’aspect de réhabilitation des contractuels. Quant au point relatif à l’expérience professionnelle, celui-ci était intégré, exclusivement, pour ce concours, après les pourparlers engagés entre la ministre et les services de l’administration en question. Ce qui est «un résultat positif, puisque l’expérience professionnelle sera prise en considération dans les examens de ce concours, comme unique condition posée par le secteur», a déclaré la dame qui a fait de la réforme scolaire le fer de lance de son programme, depuis qu’elle est aux fonctions. Devant la persévérance des contractuels, Benghebrit a, encore une fois, appelé à la «sagesse» et à «l’esprit de responsabilité», ceci, dès lors que des concessions leur ont été accordées, a-t-elle laissé entendre. Contrairement à ce qu’auraient pensé les grévistes, la ministre estime que l’examen prochain est une chance pour les enseignants, et ils «doivent» la saisir, en vue de pérenniser leurs postes de travail. «J’invite ceux qui ont pris part à la marche de s’inscrire au concours. Car, je suis sûre et certaine qu’ils ont à leur actif toutes les capacités pour répondre aux examens», a-t-elle recommandé. Comme argument à faire valoir, elle a expliqué le fait que la valorisation de l’expérience est «une bonification» pouvant améliorer la notation du candidat, lors de la correction des copies des examens de ce concours. Et de détailler, encore, que, selon le nombre d’années d’expérience de l’enseignant, cette bonification se situe entre 1 et 6 points. «C’est un énorme effort», a-t-elle qualifié le travail accompli, en ce sens, par son secteur. D’autre part, abordant la question du déroulement de l’opération du concours, qui est confiée à l’ONEC (Office national des examens et concours), la ministre rassure ses partenaires que tout se déroulera dans la transparence. «Je déclare en toute franchise et je rassure que la justice et l’impartialité seront de mise», s’est elle engagée, comme pour poser des garanties que le processus de recrutement se fera sans aucune inégalité dans les chances des uns et des autres parmi les inscrits. Allusion aux contractuels-marcheurs qui appréhendent de se retrouver du jour au lendemain sans emploi, dès lors que le concours en soi n’est pas à même synonyme de réintégration dans le poste de travail, Benghebrit insiste et signe que si cette procédure est confiée à l’ONEC, c’est justement parce que cet organisme, non seulement de par son expérience, mais surtout parce qu’il prend aussi en charge l’opération des examens du Bac. Une procédure qui, plus est, se fera par le moyen d’un logiciel informatique, que ce soit lors de l’inscription, du retrait de la convocation ou des résultats de l’examen. En outre, la ministre a fait savoir que la correction de la copie d’examen du candidat suivra le mode anonyme; en plus, celle-ci ne sera pas faite au niveau de la wilaya du concerné. Des mesures somme toute qui présentent des garanties à «tous ceux qui doutent de la transparence de l’opération», entend dire la première responsable du secteur, allusion aux contractuels-marcheurs. Enfin, tout en indiquant que les portes du dialogue de la tutelle restent ouvertes, Benghebrit appelle les enseignants grévistes à regagner leurs postes, dès lors que cela n’arrange pas les choses pour les élèves.
Farid Guellil

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