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BELANI ACCULE LE MAKHZEN : Quand Royal Air Maroc transportait les migrants tués à Melilla

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Pour Amar Belani, l’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb « face à l’assassinat de sang-froid » d’une centaine de migrants, selon un ancien haut responsable marocain, par les forces de l’ordre du Makhzen, « les officiels marocains font preuve d’un  autisme  consternant en continuant à pérorer misérablement sur une prétendue gouvernance migratoire humaniste et à se défausser sur l’Algérie alors qu’il est de notoriété publique, que l’écrasante majorité de ces migrants a emprunté les vols de la RAM ».

Cela dément les allégations aussi bien des Marocains que des Espagnols qui font face à une large vague d’indignation sur le plan local et international. Le crime commis de sang-froid, ne peut être justifié que par un racisme sournois et une haine sourde qui s’est exprimée dans un bain de sang perpétré dont les victimes ont été des migrants subsahariens sans défense. Amar Belani, a soutenu que l’écrasante majorité des migrants africains tués froidement en tentant d’atteindre l’enclave de Melilla avait emprunté les vols du Royal Air Maroc (RAM). “Cette diversion impudente a fait long feu, a-t-il soutenu, puisque des dizaines de réactions musclées à travers le monde (et au Maroc) ont vilipendé la violation haineuse, planifiée et systématique des droits élémentaires de ces migrants qui ont été soumis à un horrible châtiment collectif qui restera gravé dans la mémoire de tous les Africains, du continent et de la diaspora”. Cela dément également les assertions de l’ambassade du Maroc à Madrid qui a versé dans un exercice éhonté de mensonge en tentant d’imputer la responsabilité de ce crime contre l’humanité à des groupes, entrainés et préparés et qui ont tenté de rejoindre la barrière de sécurité devant l’enclave de Mellila depuis les frontières algériennes. Il faut préciser dans ce cadre, que les tentatives marocaines de se défausser sur l’Algérie ont toutes échoué. Il y a quelques jours, des témoignages de survivants de ce drame ont tous indiqué qu’ils avaient séjourné au Maroc, plusieurs mois, voire plusieurs années et que leur passage vers la barrière fermant l’accès à l’enclave de Mellila a été facilité par la police de M6. Les propos d’un ressortissant soudanais au micro de France 24 ne laissent aucun doute sur la responsabilité du Maroc dans la tragédie qui a soulevé une vague d’indignation aussi bien au Maroc qu’en Espagne et sur la scène internationale.

Les clauses secrètes de l’accord Madrid-Rabat révélées
“Ce lynchage sauvage de migrants, au mépris des dispositions les plus élémentaires du droit humanitaire international restera telle une marque au fer rouge sur la conscience de ceux qui se plaisent à jouer le rôle du gendarme et ceux qui les soutiennent de l’autre côté de la Méditerranée, dans l’accomplissement de cette forfaiture inqualifiable”, a précisé le diplomate algérien. Il faut préciser dans ce cadre qu’un accord entre le Maroc et l’Espagne portant sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme est entré en vigueur le 30 avril 2022 à la suite de la visite du chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez à Rabat. Cet accord, paraphé le 13 février 2019 à Rabat, entre le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit et son homologue espagnol Fernando Grande-Marlaska comprend 15 articles portant notamment sur la sécurité, la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine. Selon le Bulletin officiel espagnol (Journal officiel espagnol), l’accord conclu entre le Maroc et l’Espagne, le 13 février 2019, portant sur le terrorisme et l’immigration, devait rentrer en vigueur le 30 avril 2022 avec la visite au Maroc du président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez. Selon ce document de quinze pages, les deux pays sont appelés à échanger les informations et à fournir une assistance dans le cadre des activités d’enquête opérationnelles. Ainsi, cet accord prévoit une collaboration dans la lutte contre le terrorisme et les délits portant atteinte à la vie des citoyens. Les deux royaumes s’engagent à faire face au trafic illégal des stupéfiants, des psychotropes et lutter contre la traite des êtres humains, l’immigration clandestine et l’exploitation sexuelle des mineurs. Le trafic et le commerce illégal des armes, explosives, substances radioactives et des produits nucléaires, et le blanchiment d’argent, les transactions financières illégales et les crimes figurent également dans les priorités de cet accord.
Mais en réalité, cet accord compte des clauses secrètes qui font obligation aux différents services de sécurité marocains d’user de tous les moyens pour assurer l’inviolabilité des territoires des enclaves de Ceuta et Melilla. Et ce sont ces clauses secrètes qui ont servi de monnaie d’échange à Pedro Sanchez pour abandonner la traditionnelle position de neutralité de l’Espagne dans le conflit du Sahara occidental et son alignement sur la proposition de l’occupant marocain d’accorder « de large autonomie des territoires » qu’il occupe depuis 1975.
Mieux encore d’autres clauses prévoient également le soutien à la famille royale dans sa guerre contre les militants des droits de l’Homme et contre l’aspiration à l’indépendance des Rifains. Les prochains jours apporteront plus d’éclairage à l’accord conclu en 2019 entre Rabat et Madrid mais qui n’a été mis en œuvre qu’en 2022 pour la simple raison qu’il dispose de dispositions qui pourraient constituer des motifs de gêne aussi pour le Maroc que l’Espagne.
Slimane B.

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