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Béchar : des jeunes fertilisent le désert à Tabelbala

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Ils sont une vingtaine de jeunes à défier le désert à Tabelbala, 420 km au sud-ouest de Béchar. Ils se sont définis pour tâche à le rendre fertile. Au fil des jours, depuis quatre ans déjà, leur rêve devient réalité.
L’un d’entre eux, Smaïl, âgé de la trentaine, dira avoir essayé le commerce et le travail dans le bâtiment.
Puis, je me suis dit que l’avenir est dans l’agriculture, un métier que j’ai appris jeune dans le jardin familial. J’ai demandé un lopin de terre et on m’a répondu que toutes les terres cultivables de l’oasis appartiennent à des familles qui les exploitent depuis la nuit des temps. Lorsque j’ai demandé à ce qu’on m’affecte un terrain à mettre en valeur entre Erg Erraoui et l’oasis de Cherayaâ, les gens m’ont pris pour un fou. J’ai alors commencé à en parler avec des jeunes chômeurs de mon âge. Devant le nombre grandissant de demandeurs, la DSA a accepté. Dix hectares ont été attribués à chacun d’entre nous. Comme les gens d’ici ne s’aventuraient même pas à venir se promener dans cet endroit désert, certains se moquaient de nous voir tenter l’aventure. Il y en avait certains qui assuraient qu’on ne tiendrait pas longtemps. Personnellement, j’ai débuté par le forage du puits. Lorsque j’ai goûté l’eau de mon puits, «j’ai senti que j’allais réussir et vous voyez le résultat ». Smaïl utilise l’irrigation par le système du goutte-à-goutte. Il vient de terminer la cueille des fèves et des aulx. Il emploi le film en plastique pour lutter contre la prolifération des mauvaises herbes. Il a des rangées de plants de laitue qu’il n’a pas encore repiqués. Une grande partie de son exploitation a été consacrée aux melons, cantaloups et pastèques. Il soulève des feuilles pour nous montrer avant de dire que d’ici juin Inchallah, les primeurs seront récoltées. « J’ai réalisé tout ceci sans aucune aide de l’État. Tout ce que je demande c’est d’être raccordé au réseau d’électrification rurale qui passe à moins de 10 mètres de mon exploitation. J’ai procédé à l’installation de l’électricité par câble posé par terre sur 1300 mètres. Cela m’a coûté près de 30 millions de centimes. Le courant arrive faible, vu la distance qui ne suffit pas pour alimenter les pompes puissantes ». À la vue d’une petite citerne en tôle galvanisée qui reçoit l’eau puisée dans le puits et qui ressort de l’autre côté pour passer dans le tuyau du système du goutte-à-goutte, nous lui avons demandé si cela servait à diluer les engrais. « Non, répondra-t-il, je n’utilise jamais d’engrais chimiques. Je mets dedans du fumier organique. Je pratique de la culture biologique ». Son voisin, Benaïche, cultive la pomme de terre et il a même essayé pour la vigne. Il dira avoir fait appel à des pépiniéristes de Boumerdès. « Ils se sont déplacés jusqu’ici pour planter les pieds de vigne. Ces plants sont greffés. J’ai même suivi une formation à Boumerdès avant de me lancer dans cette culture ». Benaïche dira avoir bénéficié de l’aide de l’État pour réaliser son projet. Il montre, lui aussi, le réseau d’électrification rurale qui passe à proximité de son jardin et dira que l’attente dure depuis quatre ans déjà. Il achemine l’énergie électrique par câble posé sur le sol sur une distance de 1 400 mètres. Durant notre séjour à Tabelbala, nous avons remarqué l’absence de logements ruraux dans les périmètres mis en valeur.
Messaoud Ahmed

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