Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahmoud Ali Youssouf, a condamné « avec la plus grande fermeté » l’escalade de la violence et les atrocités signalées à El Facher, au Soudan, réaffirmant le soutien et la solidarité de l’UA avec le peuple soudanais.
Dans un communiqué de presse publié lundi suite à la prise de contrôle de la ville par les Forces de soutien rapide (FSR), le président de la Commission africaine a exprimé sa « profonde préoccupation » face aux « graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire », notamment les assassinats à caractère ethnique de civils. Il a rappelé à toutes les parties leurs obligations, en vertu du droit international, de protéger les civils et prévient que les auteurs de tels actes « odieux » devront rendre des comptes.
Dans ce sens, M. Ali Youssouf a appelé à une cessation immédiate des hostilités et à l’ouverture de couloirs humanitaires pour permettre à l’aide vitale d’atteindre les populations touchées, soulignant qu’il ne peut y avoir de solution militaire à la crise soudanaise. Il a, à cet effet, exhorté tous les acteurs à engager le dialogue et à s’engager dans un processus politique pacifique et inclusif, réaffirmant la solidarité de l’Union africaine avec le peuple soudanais et son soutien indéfectible à ses aspirations à la paix, à l’unité et à la démocratie. El Facher, chef-lieu de l’Etat du Darfour-Nord, est assiégé depuis plus d’un an par les unités des Forces de soutien rapide. Selon l’ONU, au moins 260.000 personnes risquent de mourir de faim, de maladie ou en raison des bombardements et des attaques quasi quotidiens. En cours depuis avril 2023, le conflit opposant l’armée soudanaise aux FSR a fait plus de 20 000 morts et déplacé quelque 15 millions de personnes, selon les Nations unies et les autorités locales. Lundi, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déploré une « terrible escalade » du conflit au Soudan, au lendemain de l’annonce par les FSR de leur contrôle de la ville d’El-Facher. « Cela représente une terrible escalade du conflit », a indiqué M. Guterres, lors d’une conférence de presse, tenue en marge du 47e sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) dans la capitale malaisienne, Kuala Lumpur. « Je pense qu’il est grand temps que la communauté internationale dise clairement à tous les pays qui interviennent dans ce (conflit) et qui fournissent des armes aux belligérants d’y mettre un terme. Car le niveau de souffrance que nous constatons au Soudan est insupportable », a-t-il souligné. El-Facher était la dernière ville qui échappait au contrôle des FSR au Darfour dans l’ouest du pays. Selon l’ONU, 260.000 civils, dont la moitié sont des enfants, sont dépourvus de nourriture, d’eau et de soins à El-Facher. Plus d’un million de personnes ont fui la ville depuis le début du conflit en 2023.
R. I.












































