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APPROVISIONNEMENT DE L’ESPAGNE EN GAZ ALGÉRIEN : Le respect du contrat ou bien la rupture

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L’entreprise Sonatrach a rappelé à son partenaire espagnol, les clauses du contrat de livraison de gaz qui permet à Madrid de bénéficier du gaz algérien. Cette réaction du géant pétrolier est intervenue à la suite d’informations laissant supposer que des quantités du gaz livrées à l’Espagne sont détournées ce qui constitue une grave violation des clauses contractuelles entre l’Algérie et l’Espagne.

Le ministère de l’Énergie a même rappelé qu’une telle attitude pourrait amener Alger à fermer les robinets d’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien. Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a été informé « ce jour par message électronique, par son homologue espagnole, Mme Teresa Ribera, de la décision de I’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe (GME).
Selon la ministre espagnole, cette opération interviendra ce jour ou demain », précise le communiqué diffusé mercredi après-midi. Le ministère de l’Énergie et des Mines tient à préciser que tout acheminement de « quantités de gaz naturel algérien livrées à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols ».
Le gouvernement de Pedro Sanchez semble traverser une zone de bourrasque qui pourrait le faire exploser. En traitant de façon unilatérale et désinvolte de ce dossier aussi semble qu’il porte sur l’énergie qui est, au demeurant, au centre de tensions géostratégiques à travers la guerre en Ukraine. Comme c’est le cas aussi pour le dossier du Sahara occidental,  tout laisse penser qu’il s’est fait Hara-kiri en mettant dans l’embarras la coalition qui l’a amené au pouvoir et fait peser sur elle la menace de l’implosion.

Pedro Sanchez se fait Hara-kiri
Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, pourrait voir la coalition qui l’a porté au pouvoir voler en éclats. Ses positions sur le Sahara occidental, la gestion de la crise énergétique engendrée par la crise ukrainienne et la gestion des effets de la pandémie sur de larges secteurs de l’économie espagnole, ont poussé plusieurs personnalités politiques à grincer des dents. L’opinion publique critique, aujourd’hui, largement ses choix politiques et sa gestion,  à la hussarde de sujets aussi sensibles que la responsabilité historique de l’Espagne dans le dossier du Sahara occidental ou encore de la gestion du dossier du contrat de gaz avec l’Algérie.
Mais le véritable danger pour le gouvernement Pedro Sanchez pourrait survenir du parlement et de la coalition qui l’a « adoubé ». En effet, Mercredi dernier, le Sénat a adopté  une motion rejetant le changement radical de la position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental. Lors de cette session, 139 membres ont voté pour la motion présentée par le Groupe confédéral de la gauche, pour demander à la plénière d’exprimer sa « désapprobation » face au changement « radical » de la position du gouvernement sur le conflit au Sahara occidental, occupé par le Maroc depuis 1975. C’est la première fois que le Sénat espagnol débat en plénière de ce sujet après que plusieurs blocs politiques parlementaires espagnols aient asséné des critiques acerbes au chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez en raison de ses violations des résolutions des Nations unies relatives au conflit au Sahara occidental et du droit international. En outre, le Sénat a voté en faveur du soutien aux résolutions des Nations unies et de sa mission pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (MINURSO). Ce vote intervient, selon les membres du Sénat, pour consolider leur conviction que « seuls le dialogue, la négociation et l’accord menés de bonne foi et de manière constructive, conformément au droit international contribueront à parvenir à une solution politique juste, réaliste, viable, durable et acceptable pour les deux parties au conflit au Sahara occidental », en l’occurrence le Royaume du Maroc et le Front Polisario. Les signataires de la résolution ont rappelé que par la  décision de Pedro Sanchez, le gouvernement espagnol a modifié unilatéralement sa position par rapport au conflit du Sahara occidental, en violation des résolutions des Nations unies et du droit international. Ce changement signifie de facto soutenir la voie proposée par le Maroc, abandonnant la base d’une solution politique mutuellement acceptable, comme énoncé dans les résolutions de l’ONU, selon le Sénat qui a tenu à préciser que cette décision a été prise sans consultation avec aucun groupe politique, ni partage avec la majorité parlementaire. Il y’a lieu de rappeler que ce vote du Sénat est intervenu après un vote similaire à la Chambre des députés le 7 avril dernier, ce qui augmenterait l’isolement de Pedro Sanchez. Le Parlement espagnol avait approuvé une proposition soumise par trois blocs parlementaires critiquant le « virage unilatéral et illégal » pris par Pedro Sanchez sur le conflit au Sahara occidental, une position qui doit être « corrigée », tout en insistant sur les résolutions des Nations unies appelant à l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Slimane B.

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