Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a dévoilé, hier, à travers un communiqué, la liste des candidats à la candidature à la magistrature suprême du pays. Sur la liste, aucune personnalité connue sur la scène politique n’y figure, y compris ceux ayant annoncé leur intention de se présenter à la présidentielle du 4 juillet prochain. Ainsi, selon le ministère de l’Intérieur, le bilan provisoire de la remise des formulaires de souscription de signatures individuelles pour les postulants à la candidature à la prochaine présidentielle, s’élève à 24 lettres d’intention déposées. « Suite à la convocation du corps électoral pour le jeudi 4 juillet 2019, le bilan provisoire de la remise des formulaires de souscription de signatures individuelles pour les postulants à la candidature à l’élection de la Présidence de la République, arrêté le 18 avril 2019, s’élève à 24 lettres d’intention déposées », écrit le département de Salah Eddine Dahmoune. La même source précise, en outre, que les concernés « ont pu bénéficier de quotas de formulaires de souscription, en application des dispositions légales en vigueur », ajoutant que l’opération « se déroule dans de bonnes conditions ». Néanmoins, il faut dire qu’aucun parti n’est représenté dans cette liste. En effet, tous les noms qui figurent dans cette liste sont des candidats indépendants et des noms inconnus de la scène politique algérienne. D’ailleurs, des personnalités ayant exprimé, par le passé, leur certitude de se présenter aux élections n’ont toujours pas retiré les lettres d’intention. C’est le cas notamment, du général-major à la retraite Ali Ghediri qui avait annoncé, sur une chaîne de télévision privée, sa candidature à l’échéance du 4 juillet prochain. «Il est évident que je serai candidat, d’autant plus que mon dossier est déjà au Conseil constitutionnel», avait-t-il déclaré. Mais celui-ci n’a toujours pas franchi le premier pas vers ces élections. Pourtant, le dernier délai pour le dépôt des dossiers est fixé pour le 25 mai prochain. Idem pour le président du Front El-Moustakbal, Abdelaziz Belaïd qui continue de croire dur comme fer à la tenue des élections le 4 juillet prochain. Reçu avant-hier par le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, Abdelaziz Belaïd, a proposé « des solutions à même de garantir l’intégrité et la transparence des élections, et ce, à travers l’Instance indépendante des élections. Celle-ci doit être dotée, d’une « totale indépendance », et de « prérogatives de contrôle et d’organisation du déroulement de toutes les phases du processus électoral », avait indiqué le parti à travers un communiqué. Mais le non-retrait des lettres d’intentions pour entamer l’opération de collecte des signatures nécessaires, nous pousse à poser plusieurs questions. Ces candidats ont-ils le temps nécessaire pour pouvoir collecter les 60 000 signatures individuelles, ou 600 signatures de membres élus d’assemblées populaires communales, de wilayas ou parlementaires, réparties, au moins, à travers vingt-cinq (25) wilayas ? Ou sont-ils juste conscients que les élections ne peuvent se tenir le 4 juillet prochain ? Une chose est sûre, avec l’accélération des événements, la tenue des élections est incertaine selon les analystes. Le choix de ces personnalités politiques, qui hésitent toujours à se présenter à la magistrature suprême du pays, confirme partiellement que la tenue de ces élections est plus que jamais incertaine.
Lamia Boufassa