C’est aujourd’hui que la Coordination des mouvements de l’Azawed (CMA) paraphe, à Alger, l’Accord de paix et de réconciliation, à la veille de la cérémonie qu’abritera, demain, Bamako, pour la signature officielle dudit document par l’ensemble des acteurs maliens ayant pris part au processus de dialogue intermalien sous la médiation internationale, conduite par Alger. Qualifiant la décision et la venue à Alger des membres de la CMA, pour parapher l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, d’«un pas important» dans la résolution de la crise malienne. Alger a indiqué que l’Accord «répond à l’exigence d’un Mali uni, qui va isoler le terrorisme et bannir la violence», selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali-Chérif. Après la signature à Alger, le 1er mars dernier, de l’Accord par des acteurs maliens, fruit de huit mois de dialogue intermalien sous la médiation internationale conduite par l’Algérie, la CMA avait demandé «une pause» pour consulter sa base militante avant de parapher le document. Après que les signataires ont paraphé l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, le gouvernement et les mouvements engagés dans la plateforme d’Alger, à savoir le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), c’est aujourd’hui que la CMA le paraphe, à Alger. C’est par les efforts consentis, notamment par la partie algérienne et des acteurs de la médiation internationale, dont les Nations unies, en la personne du chef de la Mission onusienne au Mali, que la CMA a finalement tranché en faveur de la signature dudit document.
Si l’ensemble des parties ayant pris part au processus de dialogue intermalien, depuis juillet dernier, à Alger, ont paraphé, le 1er mars dernier, ledit document dans la capitale algérienne, les craintes de voir la CMA après qu’elle a décidé de temporiser l’inscription de son empreinte, viennent d’être dissipées. La signature, en effet, aujourd’hui, à Alger, par la CMA qui regroupe, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut-Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) est un pas important pour l’ensemble des Maliens, du nord comme au sud du pays. Un pas vient d’être franchi en direction de la stabilité, condition essentielle pour aller sur la voie du développement du pays, notamment sa région nord. Nul n’ignore que c’est un fait établi que le terrorisme se développe dans les situations de tensions, de conflits et de chaos, et le combattre exige l’urgence de trouver les solutions politiques aux situations conflictuelles et de crises. Notons, par ailleurs, qu’Alger a affiché un optimisme de voir l’Accord signé par la CMA, comme l’a exprimé, à maintes reprises, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
Le processus du dialogue intermalien couronné par un accord de paix et de réconciliation au Mali, paraphé le 1er mars dernier par les acteurs maliens et aujourd’hui par la CMA, sera signé officiellement, demain, à Bamako, lors d’une cérémonie, à cette occasion. Rendez-vous important pour l’ensemble des Maliens, appelés par ailleurs à consentir davantage d’efforts, à court, moyen et long terme, pour la consolidation de la paix et la stabilité du pays, pour s’inscrire sur la voie du développement et la bonne gouvernance.
Notons que la cérémonie de signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, demain, vendredi, à Bamako, selon le projet de programme distribué aux diplomates et à la presse, se déroulera au Centre international de conférences dans l’après-midi, en présence de tous les invités.
Les délégations invitées arrivent à partir de la journée d’aujourd’hui, jeudi. Après la signature officielle de l’Accord en question, la cérémonie se poursuivra par les déclarations des représentants des groupes armés du Nord -la Coordination des mouvements de l’Azawad et les Mouvements signataires de la Plateforme, suivies des discours des chefs d’État et chefs de délégation invités à cet occasion, et la cérémonie prendra fin, après l’intervention du chef de l’État malien, Ibrahim Boubacar Keïta.
Karima Bennour