Accueil RÉGIONS Abattage clandestin à Chlef : une nette recrudescence au mois de Ramadhan

Abattage clandestin à Chlef : une nette recrudescence au mois de Ramadhan

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Profitant du mois sacré du Ramadhan, période où la demande en viande ovine connaît une légère augmentation par rapport aux autres mois de l’année, de nombreux individus se convertissent, subitement, en « vendeurs de viande » et n’hésitent pas à proposer la viande de brebis ou d’agnelle au lieu et place de celle de l’agneau à leur clientèle au niveau des marchés hebdomadaires ou sur les routes, notamment la RN19. Les usagers de la route reliant le chef-lieu de wilaya et la ville côtière de Ténès ont dû remarquer certainement qu’au niveau du tronçon de la route traversant la commune de Bouzghaia des pseudos-bouchers égorgent au vu et au su de tout le monde des brebis mais jamais d’agneaux sur le bas-côté de la route et mettent immédiatement en vente la viande aux automobilistes qui empruntent cet axe routier. Les personnes rencontrées devant ces étals ont reconnu qu’elles s’approvisionnaient en viande chaque fois qu’elles empruntaient cette route nationale. D’autant plus que la viande proposée est d’assez bonne qualité et à bon prix, révèlent-elles. Les prix affichés sont, certes, très attirants. On n’en dira pas autant pour la qualité, dès lors qu’on n’a aucune idée de l’état de santé de la bête abattue. Et quand bien même celle-ci serait saine, l’environnement dans lequel elle a été dépecée et celui dans lequel elle est ensuite exposée peuvent la rendre impropre à la consommation. En effet, l’abattage, le dépeçage et l’éviscération s’opèrent à même le sol et au même endroit à longueur d’année, à proximité des étals. Il n’est pas nécessaire d’être spécialiste pour vite s’apercevoir que l’endroit même où ont lieu les abattages et les dépôts successifs d’abats, qui font le bonheur des chiens errants et de toutes sortes d’insectes dont les mouches qui, hiver comme été, pullulent sur les lieux et même sur la viande exposée, constitue un véritable bouillon de culture. Par ailleurs, il faut savoir aussi que cette pratique, qui s’est généralisée à l’ensemble des communes de la wilaya de Chlef et en sus qu’elle représente un danger sur la santé humaine, est en principe interdite du fait qu’elle met en péril la reproduction et pourrait compromettre sérieusement la pérennité du cheptel ovin En effet, la réglementation en vigueur est très claire à ce sujet : l’abattage de brebis, d’agnelles prédisposées à mettre bas est strictement interdit .Cependant malgré cette interdiction de nombreux abattages clandestins prolifèrent un peu partout, et la viande proposée à la vente n’est soumise à aucun contrôle sanitaire de la part des services vétérinaires.
Quant au prix du kilogramme de viande, de la brebis ou de l’agnelle, celui-ci est légèrement inférieur à celui de l’agneau. (1100 Da contre 1300 Da). Il faut souligner qu’il existe et ils sont assez nombreux, des individus et même des bouchers, sans scrupules, qui proposent à la vente de la viande de brebis ou de caprins au prix de l’agneau .Bien entendu le consommateur ne verra que du feu, car la viande achalandée au niveau de la boucherie ou des étals est découpée en morceaux rendant en sorte impossible à l’œil nu de faire la distinction entre la viande de l’agneau ou toute autre viande. Ainsi il apparaît qu’il est temps que les pouvoirs publics agissent et mettent le holà à cette pratique qui non seulement est susceptible de porter atteinte à la santé du citoyen en cas de vente de viande provenant de bêtes atteintes de pathologies graves mais également risquerait de mettre en péril la pérennité de l’espèce.
Bencherki Otsmane

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