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A TRAVERS LE DOSSIER MIGRATOIRE : Barnier cherche à rétablir le courant avec Alger  

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Dans une tentative – désespérée ? – de réparer les dégâts occasionnés aux relations entre les deux pays par l’alignement parisien sur le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, le Premier ministre Michel Barnier a fait un appel du pied à Alger…pour dialoguer autour du dossier migratoire. 

S’il y a un qualificatif pour résumer les relations entre l’Algérie et la France aujourd’hui, ce serait de dire qu’elles sont au plus bas. Jusqu’à juillet dernier, les relations étaient sous tensions certes, mais elles évoluaient plus ou moins dans une situation gérable. Pas tout à fait apaisée, puisque à chaque crise politique en France, l’extrême droite nous sort les dossiers de l’immigration illégale, du visa, de la mémoire…bref de toutes les cartes de chantage entre ses mains, avec en filigrane des macronistes tapis dans l’ombre entrain de tirer les ficelles. Au-delà des sujets fâcheux qui font le lit du racisme, exacerbent les tensions et alimentent la haine de l’Algérie, la décision du président français d’épouser les thèses marocaines pour le Sahara occidental a brisé les espoirs d’un retour à la normale des relations. Depuis lors, les ponts et les canaux de dialogue sont coupés. Entre temps, le président Abdelmadjid Tebboune a décidé de ne pas « aller à Canossa » pour décider du sort réservé à sa visite « tant attendue » du côté de Paris. 

Que reste-t-il à dialoguer dans ces conditions ? Dans le JDD (Journal du Dimanche) auquel il a accordé une interview, Michel Barnier s’est exprimé sur les personnes étrangères en situation irrégulière sur le sol français et dont les pays d’origine auraient refusé de les accueillir en cas d’un retour volontaire ou d’une expulsion. Devant cette situation, il plaide, non pas fermement dans la démarche qu’il compte adopter avec les pays d’accueil, mais pour une solution négociée. Ce qui, à ce stade de cacophonie politico-médiatique à prendre avec prudence, contraire aux  nombreuses sorties médiatiques  de son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Un homme qui prône, lui, la « manière forte » et « non négociable » dans le traitement des étrangers en situation irrégulière et qui sont frappés par une OQTF (Obligation de quitter le territoire français).  Par ailleurs, le premier policier de France qui jouit du soutien de l’ancien président Nicolas Sarkozy pour avoir « privilégier la fermeté sur l’humanité » en matière d’immigration, en dit long sur sa politique à l’égard des étrangers. Il ne lui reste qu’à qualifier les étrangers dans les  banlieues de « racaille » pour renvoyer l’ascenseur à son courtisan. 

Du côté maintenant de Barnier, on entend un autre son de cloche, mais qui reste, encore une fois, de la démagogie tant qu’on a rien vu voir sur le terrain. Le chef l’Exécutif français a affirmé vouloir « dans un esprit de dialogue », « prolonger ou reprendre les discussions avec ces pays ». Par ces pays, Barnier a cité le Maroc et l’Algérie comme « pays proches » avec lesquels la France pourrait dialoguer sur l’immigration.  « On ne le fera pas de manière agressive, mais en mettant à plat tous les outils de la coopération bilatérale », a-t-il déclaré, estimant qu’« il y a des pays proches de la France, comme l’Algérie et le Maroc, avec qui le dialogue est possible ». 

Farid Guellil

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