Accueil Culture+ A plus de 50 ans : Kool and the Gang continue ...

A plus de 50 ans : Kool and the Gang continue à faire danser le monde

0

Jouée dans tous les stades et les mariages, «samplée», remixée à tout-va, la musique de Kool and the Gang continue à vivre aussi sur scène, portée par un groupe qui, plus de 50 ans après sa création, refuse de décrocher.

«On fait environ 100 concerts par an, partout dans le monde, dans tous les endroits auxquels vous pourriez penser», explique Ronald Bell, l’un des quatre membres fondateurs encore de l’aventure, de passage à New York. Etats-Unis, Europe, Chine, mais aussi Australie, Kenya, Ouganda, Algérie, Pérou ou Cuba, Kool and the Gang continue à remplir, inlassablement, des salles, réunissant parfois plusieurs milliers de personnes.
Le noyau dur des audiences est assuré par les plus de 40 ans, mais il n’est pas rare d’y croiser des jeunes, voire des très jeunes. «C’est phénoménal de voir cette musique parler à toutes les cultures», s’émerveille Ronald Bell, qui a co-signé l’essentiel des succès de Kool and the Gang. «Pour moi, c’est inexplicable (…) Je n’y suis pour rien.
C’est le Créateur», explique ce musicien de 66 ans, qui s’est converti à l’islam. «La musique est un langage universel.» Ce vendredi soir au B.B. King Blues Club & Grill, à deux pas de Times Square à New York, les fans se sont mis à chanter avant même que le groupe n’entonne les premières paroles de «Fresh», l’un de ses standards. Ils ne s’arrêteront pas durant 15 titres enchaînés tambour-battant, les musiciens concluant par une séance de selfies pour un public ravi. «J.T.» Taylor, le chanteur de la période dorée 1978-1988, durant laquelle Kool and the Gang a enchaîné une série de tubes sans discontinuer, n’est plus le visage du groupe. Son remplaçant, Walt Anderson, lui ressemble physiquement et sa voix fait illusion.
Mais Kool and the Gang tient surtout la route parce qu’il est avant tout un groupe de musiciens issus du jazz et non de la pop calibrée, à laquelle il est venu plus tard. «Je voulais être John Coltrane», se souvient Ronald Bell, saxophoniste, dont le premier groupe s’est appelé les Jazziacs. Il y a ensuite eu les New Dimensions, le Soul Town Band et même Kool and The Flames.
«Après», dit-il, «nous sommes passés à Kool and the Gang quand nous avons découvert qu’on pouvait se faire de l’argent en faisant ça.»
Le rap plutôt que Bruno Mars Le groupe originaire de Jersey City mélange jazz, soul, le son de la Motown, la funk, et va traverser toutes les modes durant vingt ans. En formation très instrumentale d’abord, durant les années 70, avec notamment «Jungle Boogie», «Open Sesame» ou «Summer Madness», puis avec J.T. Taylor au chant.
C’est cette base musicale, surtout exprimée lors de la première moitié de l’histoire du groupe, qui en a fait un réservoir inépuisable pour les rappeurs.
Bien involontairement, et sans toucher un centime dans un premier temps, Kool and the Gang s’est ainsi retrouvé mêlé à de nombreux classiques du rap. Aujourd’hui, le hip-hop n’utilise quasiment plus d’échantillonnage de vieux morceaux, mais Ronald Bell continue de s’y intéresser. Il apprécie le revival funk des années 80, symbolisé par le grand vainqueur des derniers Grammy Awards, Bruno Mars, mais explique que «les artistes rap (l)’inspirent davantage».
«Bruno Mars sonne comme tout ce que nous avons déjà entendu», dit-il, reconnaissant néanmoins humblement que «ce n’est pas différent de ce que nous avons fait en puisant dans le jazz des années 50 et 60.» Ronald Bell ne joue plus sur scène qu’occasionnellement, mais son frère aîné, le bassiste moustachu Robert «Kool» Bell, 67 ans, semble défier le temps.
«Il n’a manqué que deux concerts en 50 ans», souligne Ronald. Ce dernier accompagne néanmoins le groupe en tournée.
Il conseille, assure la production des spectacles, travaille à un documentaire sur le groupe et continue à écrire. «J’ai écrit plus de mille chansons», assure Ronald Bell. «Quand ils me planteront dans la terre comme une fleur, vous pourrez encore les écouter.»

Article précédentTlemcen : Ouverture d’espaces de vente directe producteurs-consommateurs à Marsa-Ben-M’hidi
Article suivantPour les jeunes du bassin minier tunisien : C’est la mine ou «la mort»