Des statistiques récentes font état de quelque 250 000 Algériens qui auraient bénéficié de la nationalité étrangère (française, surtout, mais aussi canadienne, britannique, espagnole, qatarie, etc.) pour leurs compétences scientifiques ou professionnelles. Ce lot important de l’intelligentsia algérienne à l’étranger fait les beaux jours des pays d’accueil. Les médecins algériens sont pratiquement partout en Métropole et travaillent dans les meilleures conditions, offrant aussi à la France la capacité de couvrir son territoire en matière de soins. Les cadres « libérés » ou mis à la retraite par Sonatrach sont allés grossir les rangs des techniciens de haut rang dans les pays du Golfe ou en Afrique. Des dizaines d’entre eux travaillent comme consultants ou sous-traitants pour le compte d’entreprises pétrolières occidentales en Afrique et en Asie. Dans une récente déclaration faite par Saïd Ben Rokia, Président de l’Union des expatriés algériens, on peut lire que « 40 000 médecins algériens travaillent dans les hôpitaux français » et qu’au moins « 10 000 sont des spécialistes dans les meilleurs hôpitaux de l’Hexagone ». Il dit aussi que « ces Algériens qui ont bénéficié durant les dernières années de la nationalité du pays d’accueil ne sont pas à blâmer, car le souhait n’était pas d’avoir une nouvelle nationalité, mais de bénéficier d’un emploi, stable, bien rémunéré, de considération et de respect pour leurs compétences ». Toutes ces compétences algériennes ont été laissées en friche pendant des années, avant qu’elles ne se décident à s’expatrier. Maintenant que le mal est fait, la question qui se pose est celle-ci ? Y a-t-il un plan d’action pour les récupérer, où le même comportement est-il reconduit pour voir encore s’expatrier d’autres compétences?
I. M. Amine
