Le «colonel» Ahmed Bencherif aura été plus turbulent et polémique mort que vivant. Pourtant, éteint à l’âge vénérable de 91 ans, il a été enterré dans sa Djelfa natale, mais les populations locales n’ont pas aimé la manière peu élégante dont il a été boycotté par les autorités.
Si la lettre de Bouteflika pleurant le moudjahid Bencherif a été unanimement apprécié et salué, le comportement des officiels a fait désordre. Une marche qui a vu la participation de milliers de personnes a été organisée hier, à Djelfa, par les citoyens de la ville. La population continue de protester contre le gouvernement, accusé d’avoir «boycotté » les obsèques du colonel Ahmed Bencherif qui ont eu lieu le mardi 24 juillet.
Les manifestants qui ont scandé des slogans hostiles au pouvoir ont brandi des banderoles sur lesquelles il était notamment inscrit «Bencherif est plus grand que vous».
Le cortège spectaculaire qui a sillonné les rues de la ville a mis en avant son caractère indépendant de tout parti ou association. «Ni partisane ni associative, notre marche est populaire !», ont scandé les manifestants.
La colère des Djelfaouis ne semble pas s’apaiser plus d’une semaine après l’enterrement du Moudjahid et fondateur de la Gendarmerie nationale et elle a même été attisée par la maladroite tentative.
Des membres du gouvernement ont tenté maladroitement de se rattraper deux jours après l’enterrement, et essayé de calmer les esprits en se rendant sur la tombe du défunt deux jours plus tard, soit le jeudi 26 juillet, mais ont été priés vigoureusement à évacuer les lieux, sous des huées et des «dégage !» et des «quelle honte, le gouvernement est en retard ! ».
I. M. A.