C’est que la crise financière est belle et bien réelle, et que le pays y est confronté qu’on le veuille ou non. Mais à la fin qui croire ? Lors de sa dernière visite de travail et d’inspection dans la willaya de Saida, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, s’est montré rassurant et très optimiste en déclarant que l’Algérie va bien. Magnifiques paroles, sauf, qu’il y a quelques temps, son ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui, criait haut et fort devant les walis réunis en conclave, qu’il n’y a plus d’argent, et que dorénavant ces commis de l’état doivent se débrouiller pour trouver les sources de financements pour leurs projets de développement, et par conséquent, il ne faut plus compter sur l’apport du trésor public. C’est assez clair et précis. Qui croire, lorsqu’on sait que les ondulations de la crise se font déjà sentir parmi la population avec une inflation galopante et l’état fait désormais face à une demande sociale accrue qui nécessite une aisance financière cohérente et appropriée . Si le Premier ministre tacle le rapport de la Banque mondiale qui atteste que les réserves de change du pays fondent comme neige et atteindront la barre des 60 milliards de dollars dans un avenir très proche (2018 ou 2019), alors que pour Sellal, cela est une hérésie et que le matelas financier des devises ne baissera pas sous les 100 milliards de dollars à l’horizon 2019. Cela veut dire aussi pour le commun des Algériens, et ce que Sellal, ne dit pas ou ne va pas dire que plus rien n’est désormais garanti au-delà de 2019, et l’horizon reste ouvert à toutes les incertitudes puisque nous aurons un nouveau mandat présidentiel, un nouveau staff gouvernemental et de surcroit peut-être aussi un nouveau programme du moment que l’après Bouteflika sera déjà entamé. Si aujourd’hui le Premier ministre à travers ses sorties en appelle au sens des responsabilités citoyennes et au patriotisme du peuple algérien pour se solidariser avec le gouvernement et être patient tout en serrant encore la ceinture pour plus d’austérité et de rigueur afin d’éviter toutes les actions sociales qui peuvent porter préjudice au pays ? C’est que la situation est grave, et n’est pas aussi reluisante comme l’ambitionne notre Premier ministre. De Saida, Sellal, demande donc aux Algériens de serrer d’avantage la ceinture et d’accepter l’austérité, cela sous-entend que son optimisme flatteur et rassurant cache mal les véritables soubresauts qui guettent le pays. Car, en définitive, le pays reste encore fragilisé par sa politique économique rentière, parce que pour construite une véritable économie, il faut du temps, et beaucoup d’effort et de sacrifice, donc, ce n’est pas du jour au lendemain qu’on va devenir un pays
« émergent », économiquement fort. Cette vérité Sellal, ne le dit pas, ou ne veut le dire. En attendant que la situation s’améliore par on ne sait quel miracle, les Algériens restent préoccupés par l’optimisme des uns et à l’alarmisme des autres.
Mâalem Abdelyakine