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Blida : le Ramadhan entre zlabia, cherbet et longues veillées à Boufarik

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Il y a tout d’abord les ambiances religieuses. Puis le menu du jour relevé de plats traditionnels. Ensuite la famille réunie et tout fleure bon. Du fruité à l’assaisonné qui nous font oublier l’haleine du travail, de la soif et de la chaleur. Boufarik tourne le dos au périphérique de la ville de Blida. Qui, au fil des ans et au gré de sa démographie épanouie, ne cesse de s’étirer sur ses bas et hauts côtés. Et de grignoter de ses étendues d’orangers qui font la fierté de tout un chacun depuis l’antiquité. Ici, il y a foule et mouvement.
Un peu plus que d’habitude et c’est tout à fait normal, car nous sommes lundi. Et dimanche, c’est le Souk (hebdomadaire) et de toutes les affaires. La place est noire de monde. Des hommes, des jeunes et moins jeunes. Les uns avec des valises et cabas. Les autres avec des couffins et sacs de toile, de jute remplis de je ne sais quoi. Et d’autres… les mains vides… La canicule du jour a fortement laissé des traces ternes sur les visages et les regards et n’a épargné personne. Ici, pas l’ombre d’une quelconque anarchie.

Plaisirs
Nous sommes à la place du Stade. Des visiteurs se payent quelques plaisirs en guise de souvenir de leur passage boufarikois. Des marchands exposent leurs marchandises sur des tréteaux ou à même le pavé. Les commerces du boulevard ne chôment pas, ils font aussi leur bon chiffre d’affaires de la semaine. A la rue 18, les marchands de zlabia, de charbet exposent leurs denrées d’une façon toute attrayante. Du côté Zankat Larab, on se bouscule pour les dernières courses de la journée. Les femmes se font de plus en plus rares. C’est l’heure de faire la cuisine. Le soleil est en train de se retirer peu à peu et d’abandonner la partie. Le ciel se moutonne. Les rues se vident et les magasins se font de plus en plus timides. Alors qu’on prenait notre temps pour se pavaner entre les couleurs, bruits et senteurs et flâner dans ce qui reste des coulisses de l’histoire avec ces murs colossaux, les odeurs de toutes les cuisines nous chatouillent les narines. Et nous invitent à venir goûter. Goûter de chaque plat. L’envie devient de plus en plus pressante avec l’approche de la rupture du jeune.

Des fruits… et pépins de grenade
Et pour les petits pains chauds on se précipite vers les boulangeries. Les vendeurs de fruits pas loin, affichent les couleurs des bananes, pêches, poires, raisins… et même des grenades. Oui déjà des grenades qu’on n’a pas encore vues à Blida. Des grenades à côté des caisses remplies de dattes. Des dattes présentées dans de beaux emballages. Et pas encore en grappes, le fameux «Deglat Nour» doré de saison automnale qui ne va pas trop tarder à remplir nos marchés. L’encens parfume l’air. Les gens se ruent vers les vendeurs de «Kalb Ellouz » et «zlabia”. Les mosquées sont illiminées avec des guirlandes. Les versets coraniques donnent le son de la vive foi. Ça résonne de partout. De Masjad 18. Le tout est parole de Dieu. Les ruelles se remplissent de nouveau. Les gens qui se rendent pour la prière d’Al Maghreb aiment rompre le jeûne à la mosqués. Et tout passe après.On se balade encore, du côté de la cité Bengladesh, quelques gens s’adossent au pied des murs. Ils attendent impatiemment la minute «M». Les minutes s’étirent interminablement. Tout d’un coup, les appels à la prière s’élèvent de tous les horizons. Puis un silence religieux enveloppe tout ce qui bouge et ce qui ne bouge pas.Autour d’une table bien garnie et fortement bariolée et épicée à la sahélienne, on a goûté un peu de tout le menu ramadanesque. Du bourek au fromage. De la «Maâkouda» au poulet. Une salade et le plat consistant, qui n’est autre qu’un «mermez» avec de l’origan et beaucoup d’autres choses de fortement délicieuses apportées par les belles-filles et belles sœurs. Autour de cette même table, la ronde familiale et une batterie de douces causeries ajoutées aux douceurs de petits gâteaux faits maison. Quant aux pommes et bananes, on les a boudées. L’abricot a pris la place du soleil. «J’ai cru acheter le persil moins cher à côté. Ce n’est pas vrai car c’était le même prix qu’au marché de Soumâa.», raconte notre confrère Mohamed Merahi à son père Abdlaziz au moment de préparer le café en ajoutant un filet d’eau de fleurs d’oranger.

Soirée doucement agrémentée
Tout le monde est en face de la télé. Dans toutes les chaînes locales un bouquet bien agrémenté, un spécial Ramadan.Les hommes se sont vite dépêchés au café du coin. Pour eux, rien ne vaut le café avec des amis. Et au café, il y a bien évidemment la télé. «Après avoir ouvert les yeux, c’est bien de siroter le café avec des copains. Puis Abderrahim connaît bien la dose de ma tasse. Juste ce qu’il faut avec très peu de sucre», nous dit plus tard Maamar, notre ami depuis les années de la fac. Il fait encore bon et on en profite pleinement. Une balade ici et là et pourquoi pas du côté de Boufarik et ses environs, très peuplés et il y a toujours quelque chose à voir.
Zarouat Mohamed

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