Le Forum d’El-Moudjahid a reçu, hier, des représentants du ministère du Commerce. Il s’agit de Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l’organisation des marchés, et Abderrahmane Bel Hazil, directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes. Les conférenciers ont mis l’accent sur l’organisation des activités au niveau du secteur du commerce. Un comité relevant du ministère du Commerce a été installé pour suivre rigoureusement les activités des services de contrôle. Bel Hazil a déclaré que ce comité a tenu sept réunions depuis le mois de mars de l’année en cours, en précisant qu’il travaille en collaboration étroite avec les sociétés nouvellement créées. Aït Abderrahmane a souligné que le stock effectué pour approvisionner les locaux commerciaux est satisfaisant en produits de large consommation. Il a ajouté que la production nationale répond favorablement aux besoins des citoyens en matière de produits de large consommation, néanmoins durant le mois de ramadhan, la demande est très grande et c’est la raison pour laquelle, l’État a besoin de recourir particulièrement durant ce mois sacré à l’importation pour compléter le manque concernant ces produits avec des prix abordables pour les citoyens, dont les revenus mensuels sont faibles. Le conférencier a ajouté que le délai de la couverture d’approvisionnement en produits de large consommation est fixé à fin décembre 2016. Il a ajouté que la production nationale est de grande qualité, et c’est la raison pour laquelle il faut la promouvoir davantage pour freiner les importations. En outre, dans le but de faire face à l’anarchie qui caractérise le secteur du commerce et l’informel, l’État vient de mettre en place un nouveau dispositif pour réguler l’activité commerciale. Ces nouvelles mesures, fixant les conditions d’implantation et d’organisation des espaces commerciaux et de certaines activités, prévoient un encadrement juridique global, pour l’ensemble de marchés de gros, sans distinction et intégrant les quatre familles de produits, à savoir les fruits et légumes, les produits de la pêche, les produits agro-alimentaires et les produits industriels. Concernant les grandes surfaces, la nouvelle loi stipule que les gestionnaires des marchés de gros sont dorénavant responsables de l’hygiène, de la sécurité et de la circulation au niveau du périmètre délimitant le marché. En outre, l’installation de chambres froides sera demandée aux futurs gestionnaires des marchés de gros. Concernant le suivi de l’approvisionnement du marché, des mesures prises par les pouvoirs publics afin d’assurer un approvisionnement régulier et conséquent en produits de large consommation se traduisant par la mise en place d’un comité intersectoriel (commerce, agriculture) qui a été élargi cette année au représentant des Douanes à l’effet de suivre et de faciliter l’approvisionnement du marché.
DES MARCHÉS SPÉCIFIQUES POUR PRÉSERVER LE POUVOIR D’ACHAT DU CONSOMMATEUR
À ce titre, ce comité tient à l’occasion des préparatifs du mois de ramadhan diverses réunions au niveau du ministère du Commerce avec les représentants du ministère de l’Agriculture, de la Douane, des organismes publics de régulation et des représentants des filières viandes rouge et blanche, sucre et huile, laits et produits laitiers, fruits et légumes frais et légumes secs et céréales. Les organismes publics chargés de la régulation sont notamment, l’OAIC, l’Onil, l’Onilev, la SGP Proda, ainsi que les principaux opérateurs privés (l’Association nationale des importateurs de viandes et poissons et l’Association de la filière algérienne des oléagineux). Concernant, la situation de l’organisation des activités commerciales. Le retrait des organismes publics de la sphère d’approvisionnement et de distribution durant les années 1990 a entraîné un déséquilibre du marché qui s’est traduit par l’installation d’une organisation anarchique du secteur privé qui s’est constitué comme principale voie d’approvisionnement des consommateurs et des ménages. Ces marchés désorganisés qui ne répondent à aucune règle ou norme de commercialité, d’hygiène et de sécurité ont le seul mérite de constituer un grand recruteur de maind’oeuvre durant les deux dernières décennies. Pour remédier à cette situation, la réorganisation de ces marchés à travers une logique nationale qui doit intégrer tous les opérateurs activant dans l’informel à la recherche d’un statut) s’impose aujourd’hui comme priorité absolue. Ils nécessitent pour ce faire une reconversion par leur intégration dans des lieux salubres, dignes et offrant toutes les conditions d’hygiène et de sécurité, conformément aux normes admises de manière à répondre aux exigences modernes d’espaces de transactions commerciales et de libreéchange. Cependant, ce cadre organisé ne pourra remplacer et substituer ces lieux insalubres et inappropriés que si une nouvelle politique dynamique et incitative soit mise en place par les pouvoirs publics avec le concours des partenaires socioéconomiques (professionnels, associations de consommateurs). C’est ainsi qu’il est nécessaire de lancer des études qui devraient aboutir à l’élaboration d’un schéma directeur national des infrastructures commerciales permettant de définir la matrice du système de distribution national en fonction de la taille, la nature et l’organisation de chaque maillon de la sphère commerciale.
8 000 AGENTS POUR ASSURER LE CONTRÔLE QUOTIDIEN DES MARCHÉS
En outre, ce schéma permettra de recouvrer un circuit de distribution où les ménages trouvent des lieux d’achat à la hauteur de leurs exigences et où les opérateurs acquièrent un statut, les producteurs et importateurs trouvent un espace d’échange libre et une concurrence loyale. Cette nouvelle organisation renforcera les mécanismes de régulation mis en place par l’État et assurera un contrôle efficace. De son côté, Bel Hazil a annoncé que 70 marchés spécifiques aménagés à la veille du mois de ramadhan à travers le territoire national en vue d’améliorer les conditions d’approvisionnement du citoyen en denrées alimentaires, préserver son pouvoir d’achat, mais aussi pour l’encouragement et la promotion de la production nationale. Ces marchés sont initiés pour préserver le pouvoir d’achat du consommateur. Ils sont installés dans les centres urbains et semi-urbains. Ils sont destinés pour la frange de population qui n’arrive pas à joindre les deux bouts. Ces marchés ont commencé à être opérationnels à partir du premier jour du mois de ramadhan. De son côté, Aït Abderrahmane a annoncé qu’il existe actuellement en Algérie 1 800 supérettes et 244 supermarchés et 40 marchés de gros dûment opérationnels dans la conjoncture actuelle. La spéculation devient un casse-tête pour les ménages algériens. Il y a des opérateurs qui font la rétention des stocks pour augmenter les prix. Pour ce qui est de l’opération de contrôle des prix, Bel Hazil a affirmé que son département a mobilisé plus de 8 000 agents pour assurer le contrôle quotidien des marchés. Ces agents lutteront principalement contre le stockage abusif visant à augmenter les prix durant ce mois sacré. D’autre part, Bel Hazil a relevé que la tomate sous serre coûte très chère. À cet effet, il a annoncé que toutes les mesures ont été prises pour que la tomate relevant de la production nationale soit disponible dans quelques jours et les prix vont considérablement chuter. Par ailleurs, Aït Abderrahmane a annoncé qu’une quantité de 4 600 tonnes de viande sera importée par des opérateurs privés particulièrement durant ce mois sacré pour répondre favorablement à la demande du consommateur. En outre, il a affirmé que 10 000 tonnes de poulets seront distribués dans 380 points de vente. Dans ce cadre, il souligné que la viande bovine est vendue à 800 DA le kg et la viande ovine à 1250 DA le kg dans les marchés affectés à cet effet. Il a été relevé le problème du changement d’activité commerciale durant le ramadhan. Dans ce sens, des vérifications ont été effectuées pour s’enquérir si le registre du commerce est établi en bonne et du forme avec l’activité commerciale. D’autre part, Bel Hazil a ajouté que les activités accessoires sont tolérées si elles répondent aux normes d’hygiène et de sécurité et aussi en fonction de l’espace qui leur est réservé. Concernant le gaspillage en pain, le conférencier a relevé que 10 millions de baguettes sont jetées. Pour mettre un terme à cet état de fait, Bel Hazil a affirmé que le citoyen doit participer à la lutte contre le gaspillage. Il faut qu’il y ait une prise de conscience de la part des consommateurs.
Lazreg Aounallah